Par Antoine Maurice
Fort du succès du forum international de l’EPS et du Sport qui avait réuni 1200 collègues en 2005, le SNEP (syndicat national de l’éducation physique) organise du 12 au 14 novembre à la halle carpentier à Paris, les EPSiliades (les journées de l’EPS, du sport scolaire et des sports). L’objectif étant de promouvoir une éducation physique sportive et artistique pour tous et toutes autour d’échanges, de conférences, de rencontres autour de la convivialité. Le café pédagogique a rencontré pour vous Benoît Hubert, responsable national au SNEP.
On évoque souvent le forum de 2005, notamment par la qualité et la quantité de ses échanges et de sa convivialité ! Pouvez-vous nous en parler ?
Le forum organisé en 2005 fait partie d’une large campagne pour la promotion de l’EPS, du sport scolaire et du sport que mène le SNEP
Avec 11 conférences, 15 tables rondes, 14 agoras et des intervenants de grande qualité (chercheurs, universitaires, praticiens…), le forum international de 2005 a effectivement été dense, très riche et unanimement apprécié par les 1200 participants. Articulé autour de trois axes majeurs de réflexion : place et rôle du sport dans la société contemporaine, ambition de l’école, service public et rôle de l’État, ce forum a été programmé en 2005 pour faire écho à la résolution de l’ONU qui avait fait de cette année « l’année du sport et de l’éducation physique ».
Ce temps fort de la campagne que mène continuellement le SNEP pour la promotion de l’EPS, du sport scolaire et du sport faisait suite à de nombreux colloques et a constitué le point de départ d’autres manifestations nationales et académiques (colloques, assises…).
« L’appel de Paris » qui avait conclu ce forum interpellant l’opinion publique, les médias, les dirigeants politiques sur la nécessité de développer l’EPS, les pratiques volontaires, le sport de haute performance… a guidé la suite de notre campagne jusqu’à aujourd’hui et le nouveau rendez-vous de grande ampleur programmé en 2010 : les « EPSiliades » des 12,13 et 14 novembre 2010 s’inscrit dans ce mouvement.
Justement pouvez-vous nous présenter les EPSiliades ?
Cinq ans après ce premier forum, l’évolution de l’EPS, du sport scolaire et du sport en France nécessitait l’organisation d’une nouvelle rencontre de tous les intervenants, les usagers et toutes les personnes intéressés par ces questions.
Basées sur la rencontre, ces EPSiliades seront un moment fort de dialogue, de débats, de comptes-rendus de pratique mais aussi un moment festif.
Pour la première fois, cet évènement sera aussi l’occasion de « donner à voir »; en effet, au-delà des 30 débats importants et de qualité (autour de 6 thèmes : EPS, EPS/sport scolaire/sport, sport, médias, école, recherche/formation) qui y seront organisés, il a semblé important de montrer la discipline EPS (pratiques novatrices, pratiques pour tous, séance d’EPS).
La convivialité qui fait partie de la culture des enseignants d’EPS sera, elle aussi, au rendez-vous; les EPSiliades seront l’occasion d’une rencontre intergénérationnelle avec celles et ceux qui ont construit « notre » éducation physique dans les années 70 à 90, de rencontres de « promos » et d’un bal géant, concert et espaces culturels.
On se souvient notamment au forum de 2005 de la rencontre avec Cécile Vigneron et Annick Davisse, qui avait été d’une grande qualité ! Cette année quels sont les invités ?
Plus de soixante-dix invités seront présents sur l’évènement ; de 3 à 4 intervenants sur chacun des 30 débats organisés, mais aussi des intervenants dans les espaces et stands pour d’autres débats, comptes-rendus de pratique… Nul doute que la qualité des interventions sera proportionnelle au nombre important de ces intervenants. Venant du monde du sport (avec notamment Stéphane DIAGANA, Yves DRAPEAU …), du journalisme (Dominique LEGLOU, Emmanuel DAVIDENKOFF, Cherif GHEMMOUR …), de la recherche (Yves TRAVERT, Geneviève FRAISSE, Christophe HELOU, Jean Françis GREHAIGNE …), du monde syndical (Bernadette GROISON, Gérard ASCHIERI, Marise DUMAS …), des représentants des usagers de l’école (Jean Jacques HAZAN, UNEF…), des associations (fémix sport, Mix’cité…), des fédérations (fédération de double dutch, Fédération du sport adapté, Fédération Handisport…), de l’enseignement (enseignants, enseignants-chercheurs comme Denis PAGET, Nathalie MONIER …), des « institutionnels » (UNSS…), tous auront à cœur de rencontrer et de débattre avec les présents pour promouvoir l’EPS, le sport scolaire, le sport mais aussi pour envisager les pistes d’une réforme de l’école pour la réussite de tous.
Vous nous avez parlé d’un bal géant, de concert ! Vous pouvez nous donner quelques infos ?
Pas de rencontres du SNEP sans convivialité, c’est un des aspects important de l’identité de la profession. La fête sera introduite par l’apprentissage de danses collectives animé par l’équipe du lycée de Corbeil qui, chaque année, organise le bal des danses collectives au lycée, regroupant plus d’un millier d’élèves, le « trio Larrive » (un organiste, un bandonéon et une cornemuse) soutiendra la performance. Après cette « entrée en matière », la troupe « jolie môme » nous offrira un spectacle coloré, humoristique et très dynamique qui sera suivi par un grand bal populaire autour de la chanson française avec le « groupe Bric à Brac ».
La convivialité voulue lors de ces EPSiliades dépasse toutefois le cadre de ce seul moment festif puisque la rencontre sera également permise par des pratiques d’activités physiques : présentation de la leçon d’EPS à travers les âges (vue et présentée par les STAPS d’Orsay) puis, dans trois espaces différents, nous aurons de l’athlétisme, des sports collectifs, des activités artistiques, de l’escalade, des pratiques handisports, des arts martiaux…, dans un autre espace « activités artistiques », des démonstrations de Capoeira, danses brésiliennes, danse contemporaine, arts du cirque, matchs d’impro, concours de slam sur les thèmes de la fête seront présentés… De nombreux espaces de rencontres tout au long des EPSiliades, un moment festif, des moments de réflexions et de débats, tel est en fait le programme de cet évènement.
Les EPSiliades se passent dans un contexte particulier ! Justement quel est votre point de vue par rapport aux questions actuelles autour de l’école, de l’EPS ou du sport plus globalement ?
Depuis le forum de 2005, de nombreuses réformes ont mis la focale sur la place et le rôle de l’EPS et du Sport Scolaire mais réinterrogent aussi la place du sport de masse en France. L’Instauration du socle commun de connaissances et de compétences et le livret personnel de compétences minimise (si ce n’est exclu) la culture physique et sportive du champ des savoirs à acquérir ; les nouveaux programmes des collèges, des lycées et lycées professionnels avec une tendance forte vers une EPS « hygiéniste » dans le sens où la santé, les activités d’entretien de soi prennent une place de plus en plus importante et qui interroge le rôle que doit jouer cet enseignement au sein du système éducatif; la mise en œuvre d’expérimentations du type « cours le matin, sport l’après midi » qui place les activités physiques dans les activités ludiques, sans nécessité de concentration, d’apprentissage… a contrario de cours « sérieux » qui auraient lieu le matin, le programme CLAIR qui repose toute la question de l’autonomie et la gouvernance des établissements ; la RGPP qui, allié à une baisse budgétaire pour le sport de masse, casse le service public du sport ; une interrogation sur les valeurs véhiculées par le sport après les évènements malheureux de la coupe du Monde de football… Ces quelques éléments de contexte nécessitent que ces questions essentielles fassent l’objet d’un débat spécifique. C’est ce que nous proposons de faire lors des EPSiliades.
Benoît Hubert, merci pour ces renseignements, rendez vous en novembre pour les EPSiliades. A cette occasion le café pédagogique vous proposera un compte rendu quotidien des différents échanges.
Le site des EPSiliades