Par François Jarraud
La signature, le 11 juin 2008, par sept syndicats d’un document actant des « points de convergence » a posé le socle de la réforme du lycée. Le Café analyse le document et présente les réactions à sa signature. Comment évolue le lycée dans d’autres pays ? Denis Meuret, Paul Robert présentent les évolutions en cours aux Etats-Unis et en Finlande.
Sept syndicats représentant la grande majorité des personnels des lycées généraux et technologiques (Snes, Snep, Sgen Cfdt, Snalc, Se-Unsa, Snpden et Id Faen) ont signé le 11 juin un premier texte définissant des « points de convergence » pour une réforme du lycée avec le ministre de l’éducation nationale. Parfois présenté comme imprécis, ce texte définit en réalité les grands principes de la réforme.
S’agissant des enseignants, il annonce « une nouvelle conception du métier ». » Le service des enseignants devra mieux intégrer, en les articulant, la diversité des situations éducatives : cours, soutien et remise à niveau, projets interdisciplinaires, aide personnalisée, contribution au suivi et à l’orientation, préparation méthodologique aux études supérieures ». Le nouveau lycée devra également « développer le travail en équipe… ainsi que le travail conduit dans le cadre du conseil pédagogique dont les missions seront précisées et les modalités de désignation seront interrogées ». Les enseignants devront également maintenir le lien avec l’enseignement supérieur et, par exemple, suivre les élèves en1ère année universitaire.
S’agissant des enseignements, le protocole annonce « une nouvelle approche de l’organisation des études pour les lycéens ». Il promet « une souplesse plus grande des parcours offerts » avec une organisation modulaire. » Tout au long de sa scolarité », précise le texte, « le lycéen doit pouvoir se préparer à devenir étudiant en développant le travail personnel autonome, la capacité de recherche documentaire et la maîtrise du travail en groupe. Le cadre de travail des lycéens doit être renouvelé de façon à rendre possible une plus grande personnalisation des parcours scolaires. Aussi on explorera, pour en tirer parti, les perspectives ouvertes notamment par une modularité de l’enseignement pour faciliter la progressivité et la diversification des situations d’apprentissage entre élèves et enseignants. Il conviendra ainsi de mieux différencier le temps destiné aux cours proprement dits, de celui qui pourra être consacré au travail sur projet, à la remise à niveau ou à l’approfondissement, et du temps dégagé pour l’accompagnement éducatif ». Le texte prévoit ainsi que la diversification du temps scolaire permette de faire baisser le nombre de redoublements.
S’agissant des établissements, le nouveau lycée bénéficiera de davantage d’autonomie. Le texte défend le principe de programmes et d’horaires d’enseignement définis nationalement mais des ressources « liées aux projets pédagogiques ».
C’est donc un projet ambitieux qui est proposé aux syndicats. Darcos réussira-t-il à les associer les syndicats à son projet jusqu’au bout ?
Sur le Café, L’Expresso du 3 juin
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/20[…]
Et du 4 juin
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/20[…]
Pour Darcos, le nouveau lycée sera modulaire, personnalisé et actif
« La tâche est immense mais exaltante ». Xavier Darcos est revenu, plus en détail, le 3 juin sur la réforme du lycée, évoquant devant la presse la feuille de route sur la réforme du lycée transmise aux syndicats.
Le ministre lui a fixé 4 objectifs. « Le premier, c’est de garantir la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur… Le second objectif, c’est d’assurer la réussite scolaire de tous les lycéens… Le troisième objectif, c’est de permettre à chaque élève de mieux choisir son orientation. J’ai la conviction profonde que le lycée doit devenir le lieu d’une réelle liberté pour les lycéens, ce qui suppose de leur offrir des parcours plus souples et plus diversifiés, qui évitent l’enfermement précoce dans des filières dont la sélectivité n’a guère de rapport avec les choix d’orientation qu’elles entraînent. Le quatrième et dernier objectif de la réforme, c’est de donner de nouvelles marges d’autonomie aux établissements ».
Il a avancé également 4 « principes directeurs » de la réforme. « Il nous faut d’abord concevoir une nouvelle approche de l’organisation des études pour les lycéens… Cela suppose aussi d’imaginer un nouveau cadre de travail plus personnalisé, qui différenciera plus nettement le temps consacré aux cours, de celui voué au travail sur projet ou à l’approfondissement et enfin du temps dégagé pour l’accompagnement éducatif. Cela suppose enfin de concevoir de nouvelles modalités pour la remise à niveau qui aura pour but d’éviter au maximum le redoublement. Il nous faut aussi imaginer une nouvelle organisation des parcours scolaires au lycée… Il sera également nécessaire de veiller à la mise en place de passerelles pour faciliter les réorientations en cours de parcours. Il nous faut ensuite nous accorder sur une nouvelle conception du métier d’enseignant qui permette de conforter la nécessaire liberté pédagogique, d’installer des relations nouvelles avec les élèves et de développer le travail en équipe disciplinaire et interdisciplinaire…. Enfin, il nous faut définir une modernisation du fonctionnement des établissements… Cela passe ensuite par la délimitation précise de la capacité d’auto-organisation des établissements ».
C’est donc une réforme de fond, à l’opposé des conceptions rétrogrades des programmes du primaire, que propose Darcos.
Le discours de X. Darcos
http://www.education.gouv.fr/cid21400/le-baccalaureat-2008.html
Jean-Paul de Gaudemar chargé de la réforme
Le ministre avait promis une personnalité indépendante, voire de gauche. Il a nommé le 29 mai Jean-Paul de Gaudemar, recteur d’Aix-Marseille et ancien directeur de la Desco lors de son premier ministère.
Il aura pour tache « de préparer, avec l’ensemble des partenaires concernés, l’élaboration du nouveau lycée général et technologique. Après avoir consulté les lycéens, les enseignants, les chefs d’établissement et les parents, Jean-Paul de Gaudemar proposera au ministre un premier cadre de travail pour le 10 juillet prochain et lui présentera ensuite, régulièrement, l’état d’avancement de ses travaux. » Après quoi une nouvelle seconde verra le jour en 2009, une première en 2010 et la terminale en 2011. A noter que le ministre lui demande de réunir « le consensus le plus large ».
La lettre de mission
http://www.education.gouv.fr/cid21371/xavier-darcos-confie-a-je[…]
Le Snes accepte une négociation sur les lycées
C’est une « signature offensive » qu’effectue le Snes en acceptant de négocier avec le ministère sur la réforme des lycées. « C’est sans naïveté et avec détermination qu’il participera à la réflexion sur l’organisation structurelle et pédagogique du lycée général et technologique. Cette dernière imposera des exigences en matière de dotations des établissements et d’offre éducative ».
Car le syndicat pose ses exigences : revalorisation, consultation des personnels et refus des réductions d’emplois.
Communiqué
http://www.snes.edu/snesactu/spip.php?article3065
Le Sgen accepte de négocier sur les lycées
Après le Snes, le Sgen Cfdt a accepté de négocier sur la réforme du lycée. Il « considère que des évolutions sont nécessaires… et en particulier sur la question du métier enseignant ».
Sur le Café la réforme
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/200[…]