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Des parents satisfaits mais qui regrettent le bon vieux temps Le passéisme c’est justement ce qui ressort de ce sondage. Les trois quarts des parents et des enseignants estiment que l’Ecole fonctionne bien… mais, forcément, « moins bien qu’avant ». Et presque la moitié des uns et des autres croit que ça ira encore plus mal à l’avenir. Pourtant ils trouvent que le matériel pédagogique est plus abondant, que les relations profs -parents sont meilleures et que coté notes c’est mieux aussi. Ce qui se dégrade, c’est l’autorité des professeurs (84% des parents et des profs) et la transmission de valeurs morales et civiques (les trois quarts des uns et des autres). Dans les disciplines tout va mieux sauf, bien sûr, l’orthographe et la lecture. Les remèdes : plus de profs, plus de surveillants, plus d’ordinateurs aussi : la très grande majorité des parents veulent un ordinateur par élève même s’ils estiment que ça creusera les inégalités. De ce questionnaire traditionaliste le Café a surtout retenu la mise en évidence de poches de souffrances. Les L.P., les établissements de région parisienne comptent davantage d’enseignants en souffrance. Touts petits et déjà inégaux Quand les progrès de la scolarisation se font aux dépens des tout petits. A propos du Rapport mondial sur l’éducation pour tous « La scolarisation dans l’enseignement préélémentaire a triplé depuis 1970 mais le taux reste très bas dans la plupart des pays en développement ». En effet, il est de 12% en Afrique subsaharienne, de 16% dans les pays arabes, de 40% en Asie de l’est. Encore faut-il noter que la moitié des pays du monde n’ont pas de programme de scolarisation avant 3 ans. Pour l’Unesco cette situation est préjudiciable aux enfants des milieux défavorisés. Elle est également contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant. Comment l’expliquer ? Pour l’Unesco, les gouvernements accordent peu d’importance à l’enseignement préélémentaire dans leurs dépenses ». D’une certaine façon ces enfants font les frais du développement des autres secteurs de l’éducation. Dans les pays en développement, les états ont énormément augmenté leur offre éducative dans l’élémentaire. Aujourd’hui le taux de scolarisation à ce niveau atteint 86%. Il a progressé de 27% en Afrique subsaharienne, de 19% en Asie du sud (mais seulement de 6% dans les pays arabes). Cette croissance a créé des tensions dans les finances publiques à la fois parce qu’il a fallu embaucher des enseignants et construire des écoles et parce qu’il a fallu développer des programmes spécifiques pour faire venir les enfants pauvres, les filles, les minorités et les ruraux à l’école. Par exemple, certains états ont supprimé les frais d’écolage payés par les parents et ont du les suppléer. Ailleurs les écoles distribuent de la nourriture. Souvent il a fallu aménager les écoles pour accueillir les filles (même si encore aujourd’hui seules 94 filles sont scolarisées pour 100 garçons). Ou encore développer du matériel scolaire en langue locale. A ces tensions générées par le développement rapide du primaire, s’ajoutent maintenant celles qui proviennent de l’explosion du secondaire. Un secteur qui progresse et qui devrait continuer à le faire (le taux de scolarisation du secondaire n’est encore que de 30% en Afrique subsaharienne, 51% en Asie du sud et 66% dans les pays arabes). Dans les pays développés, « un nombre croissant de pays accorde une priorité élevée à l’éducation des tout jeunes enfants ainsi qu’à la qualité des services. Les premières années sont de plus en plus considérées comme l’une des clés de la réussite des politiques sociales, familiales et éducatives » évoquait un récent rapport de l’Ocde. La plupart des pays développés sont engagés dans des politiques qui visent à augmenter leurs investissements dans ce domaine. La France paraît particulièrement bien placée avec un effort financier qui est à peu près le double de celui des grands pays développés. Mais, en France, la crise rattrape la scolarisation à deux ans qui est en chute libre : le taux de scolarisation à deux ans est passé de 35% en 2000-2001 à 24% en 2005-2006. Cela résulte d’un double mouvement. Les bambins sont victimes de la pression des choix budgétaires : ici on privilégie le budget des universités à celui du préélémentaire. Surtout le principe même de la scolarisation à deux ans est contesté par certains psychiatres. Pourtant des travaux ont attesté des bienfaits de la scolarisation précoce, particulièrement pour les enfants des familles défavorisées. On le savait en France depuis l’étude de J.P. Caille : » « À l’entrée en CP, les évaluations cognitives des élèves montrent que ce sont les élèves des catégories sociales défavorisées, mais aussi ceux des catégories sociales les plus favorisées qui bénéficient le plus de la scolarisation précoce. Elle est également plus bénéfique en ZEP que hors ZEP. Concernant l’accès au CE2 sans redoublement, également, l’effet positif associé à une scolarisation à deux ans s’observe principalement chez les enfants de cadres et d’ouvriers, et bénéficie particulièrement aux élèves de nationalité étrangère ou de parents immigrés ». Il est intéressant de voir l’Ocde, puis maintenant l’Unesco appeler les Etats à se mobiliser pour le développement du préélémentaire. Cette évolution mondiale sera-t-elle assez forte pour inverser la tendance en France et surtout permettre une amélioration du sort des enfants des PVD ? L’égalité des chances passe par là. Une mère de famille sanctionnée pour absentéisme Cette politique est couramment utilisée en Angleterre où elle n’arrive pas à faire baisser le taux d’absentéisme. La récente loi sur le contrat parental prévoit également, en France, la suppression des allocations familiales par le président du Conseil général. Le poids des cartables pèse sur l’Ecole Une lauréate du Prix National de l’Education privée de bourse Revenons en arrière : le 7 juin 2005, lors d’une cérémonie au ministère, Gilles de Robien remet personnellement à Clotilde Berthe, élève au Lycée Bernard Palissy de Gien, le Prix National de l’Education. Ce prix, selon le Bulletin officiel du ministère, « est attribué à un(e) lauréat(e)… (qui) devra posséder un ensemble de qualités : réussite scolaire, palmarès sportif, engagement personnel au service de la collectivité, démontrant des capacités à s’engager à tous les niveaux (scolaire, sportif et social), aussi bien dans le cadre de l’établissement que hors de l’établissement… Plus qu’une distinction honorant les qualités personnelles d’un élève, le prix de l’éducation a donc aussi valeur d’exemple et d’entraînement pour l’ensemble de la communauté scolaire et permet de valoriser la diversité des talents et la multiplicité des réussites ». On aura compris qu’il récompense le « meilleur lycéen de France », c’est-à-dire celui qui cumule un bon niveau scolaire et sportif avec un esprit de camaraderie remarqué. Rentrée 2005 : Clotilde Berthe entame des études de médecine. Celles-ci pèsent fortement sur le budget modeste de sa famille. Ses parents demandent une bourse de mérite (6 100 euros par an) qui lui permettrait de ne pas avoir à travailler pour payer ses études. La bourse lui est refusée. Des démarches auprès du recteur d’Orléans-Tours, puis auprès du cabinet de Gilles de Robien se heurtent à un refus. Pour l’administration, Clotilde Berthe aurait du déposer un dossier de demande de bourse sociale étudiante dans le courant de l’année scolaire 2004-2005. Comme l’explique le recteur d’Orléans-Tours « un appel à candidature est adressé chaque année mi-juillet aux jeunes bacheliers ayant obtenu le baccalauréat avec « mention très bien » (c’est le cas de C. Berthe) et reçu un avis d’attribution conditionnelle de bourse d’enseignement supérieur… Votre fille n’a pu à cette époque être sollicitée puisqu’elle n’avait pas au préalable constitué de dossier de demande de bourse sur critères sociaux. » Bien que les bourses de mérite ne soient pas attribuées automatiquement, pour le ministère les délais sont dépassés. Les demandes de Mlle Berthe sont rejetées. Mme Berthe souligne qu’elle ne pouvait pas prévoir plusieurs mois à l’avance que sa fille aurait la mention très bien au bac et qu’elle obtiendrait cette si éclatante distinction. Elle regrette maintenant de ne pas avoir rempli à tout hasard un dossier. « Dans tous les cas, même si nous n’arrivons pas à nous faire entendre, nous voulons que notre histoire serve aux autres familles. Il faut qu’elles sachent qu’elles doivent toujours déposer un dossier de bourse avant d’envoyer un enfant à l’université » a déclaré Mme Berthe au Café. Peut-être aussi les félicitations du recteur, la réception au ministère, la remise de ce prix exceptionnel des mains du ministre ont pu laisser croire que Clotilde Berthe avait bien mérité et qu’elle serait suivie avec sympathie par l’Etat. Un an après, l’atterrissage est rude. L’élève « exemplaire » garde des enfants pour payer ses études en médecine, au risque de louper le concours d’entrée en seconde année. Le 31 août 2006, lors de sa conférence de presse de rentrée, Gilles de Robien évoquait le mérite. « J’ai voulu que la promotion par le mérite retrouve toute sa place à l’Education nationale… L’Education nationale a aussi le devoir de distinguer par une aide tous ceux qui par leurs efforts ont montré qu’ils étaient attachés à l’ambition scolaire, qu’ils voulaient réussir. Nous avons donc décidé un effort sans précédent en faveur des bourses au mérite… C’est… un signe évident de notre volonté de relancer l’ambition scolaire ». Effectivement Clotilde Berthe est « un cas exemplaire ». Les parents veulent développer l’enseignement du breton La Peep embarrassée par la carte scolaire Du coup la Peep fait davantage un inventaire qu’elle ne prend position. » Puisque l’attrait des « bons établissements n’est plus à faire », il faut prendre en charge et apporter encore plus à ceux qui n’ont plus d’attrait pour les familles » d’un côté, » ne faudrait-il pas revoir l’idée généreuse des années 70-80 de la totale hétérogénéité des classes en terme de niveau ? Certains collèges de quartiers moins réputés ont su garder leur population scolaire en osant proposer des classes « à profil » » de l’autre. Dans la liste des propositions, nous avons également relevé cette suggestion vraiment révolutionnaire : » il peut être envisagé d’imposer sur chaque secteur d’établissement un quartier reconnu défavorisé sur la ville ou le canton, au même titre que la loi Gayssot demande à chaque commune d’accueillir 20 % de logement HLM sur son territoire. Il serait par exemple imposé aux collèges publics d’avoir un pourcentage de 20 % d’enfants issus de ces quartiers ou répondant à des critères sociaux définis. Les dotations pourraient être mise en place en fonction de ces objectifs atteints ou dépassés ». La Peep condamne la campagne de Sos Education Rentrée difficile pour les élèves handicapés estime l’Apajh Selon l’AFP, les parents d’un enfant scolarisé à Paris auraient porté plainte car en attente depuis deux ans d’une AVS. Accessibilité et handicap au Salon de l’éducation Aider la cantine pour aider l’école Ghana : Quand l’école explose… Une nouvelle édition du Café pédagogique |
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