Le portfolio pour l’orientation
« L’amélioration de l’orientation et de l’affectation au lycée professionnel constitue l’un des moyens de renforcer l’efficacité du fonctionnement du système scolaire dans sa vocation à ouvrir, au plus grand nombre, le parcours d’éducation et de formation le mieux adapté aux attentes et possibilités de chacun. Elle constitue un enjeu véritable pour l’école dans sa capacité à bien utiliser toutes ses structures pour répondre aux évolutions sociales et économiques des neuf ou dix prochaines années. À plus court terme, elle est susceptible de contribuer fortement à la réduction de la proportion d’élèves en rupture de scolarisation ». Dans un rapport officiel, l’Inspection générale souligne l’enjeu d’une amélioration de l’orientation en lycée professionnel. C’est que » l’effort que l’institution consent, en général, pour installer une éducation à l’orientation véritable et pertinente est nettement insuffisant. L’approche des métiers (au sens large) n’est pas inscrite dans l’éducation générale du collégien, elle n’est en aucun cas valorisée, pas même dans l’enseignement actuel de technologie. La perception du monde du travail demeure largement soumise aux représentations (ou à leur absence précisément) issues de la sphère familiale ». Aussi l’inspection fait-elle des recommandations concrètes pour améliorer l’orientation. Il lui parait déterminant que le jeune ait un support individuel concret de sa démarche et l’inspection cite en exemple le portfolio numérique. Une pratique qui pourrait se généraliser aisément.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/orient_aff.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Les TICE pour la parité
Les TICE sont-elles efficaces ? Cette vieille question, Colette Desgent et Céline Forcier, du Cegep de l’Outaouais au Québec, ont cherché à y apporter une réponse en enquêtant sur un échantillon de près de 2000 étudiants. L’enquête apporte une réponse : « les résultats montrent que les TIC ont contribué à augmenter significativement la proportion de filles qui réussissent le cours, plus spécifiquement les filles ayant eu les résultats les plus faibles au secondaire. Pour les garçons, la présence des TIC n’augmente pas la réussite dans une proportion significative ». L’enquête mesure uniquement le taux de succès à l’examen classique et les autres questions posées par les auteurs, particulièrement l’effet des TICE sur la persévérance, n’ont pu être évaluées. Ils estiment que « le point de vue des élèves serait un autre élément à explorer. Quelles sont les stratégies utilisées par les élèves lorsqu’ils sont placés devant des tâches d’apprentissage reliées au TIC? Comment traitent-ils l’information en provenance des TIC? Comment les TIC facilitent-elles l’apprentissage? « La question des habiletés spécifiques qui reste en suspens.
http://www.cdc.qc.ca/parea/desgent_outaouais_2004_rapport_PAREA.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Des partenaires pour l’école
« Conduire les adolescents et les enfants vers leur propre construction, c’est les aider à bâtir des projets, à confronter.. leurs certitudes à celles des autres. Du projet au partenariat il n’y a qu’un pas ». C’est un pas que font chaque année des milliers de jeunes et d’enseignants. C’est pourtant un pas difficile : longtemps totalement close, l’école a du mal à s’ouvrir et à accepter des partenaires. Le numéro de février des Cahiers pédagogiques réfléchit aux obstacles et propose des solutions. Il montre à quel point le partage des compétences est laborieux. « Tant que l’institution considère qu’elle est au centre et que ses partenaires gravitent autour.. la dynamique partenariale ne peut advenir ». Ce numéro nous offre quand même de beaux exemples de partenariat construit : Maisons familiales rurales, classes PAC, PPCP, atelier théâtre, etc. Deux sujets, évoqués dans le numéro, auraient peut-être mérité de plus amples développements : l’importance croissante des acteurs locaux dans une éducation en cours de décentralisation, les liens avec le tissu économique dans le cadre d lycée des métiers.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/
L’école du croisement selon Claude Pair
« La loi d’orientation de 1989 a concrétisé le droit à l’éducation pour tous par des objectifs chiffrés que la » Nation se donne « . Les objectifs intermédiaires – 65 % d’une classe d’âge au niveau bac, moitié moins de sorties sans qualification – ont été atteints. Mais le système s’est bloqué. Les objectifs de la loi ont été noyés dans un océan d’annonces sans lendemain. Des objectifs du même type que ceux de 1989 doivent être fixés, plus ambitieux encore. Pour les atteindre, cela passe par une méthode : le pilotage concerté. Cela passe par une démarche et un outil : le croisement des savoirs, fondée sur la reconnaissance mutuelle des interlocuteurs ». Claude Pair, médiateur de l’académie de Nancy-Metz, directeur des lycées sous R. Savary et ancien recteur de Lille, offre à Education & Devenir son analyse de la crise de l’école et des propositions pour un nouveau système éducatif. Relevant le piétinement de l’école depuis le début des années 1990, entre autre le maintien d’un fort taux de sortie sans qualification, C. Pair y voit le résultat d’une triple convergence : des employeurs satisfaits du niveau atteint, des classes moyennes craignant la concurrence des classes populaires, une fraction des jeunes en échec et rejetant l’école. Comment relancer une progression des savoirs qui semble inévitable pour construire la société de l’information ? « Aucun type de pilotage où le pouvoir appartient à l’un ou l’autre des principaux acteurs – les cadres dirigeants, les usagers (familles), les agents – n’est donc favorable à la réalisation d’objectifs tels que ceux que nous avons envisagés plus haut. Il faut parvenir à un pilotage concerté qui fasse partager un sens, un » pilotage formatif » dans un » modèle humaniste » selon les expressions de G. de Landsheere. Il ne s’agit plus de fixer des normes, comme dans le pilotage administratif, ni seulement de confronter des résultats à des objectifs, comme dans un pilotage par le rendement, mais de rendre cohérents les objectifs et les décisions des uns et des autres en développant un diagnostic partagé et une culture commune. Une première dimension de ce pilotage concerté fait intervenir les familles ». Mais voilà qui heurte la culture de l’institution. C. Pair plaide aussi pour une évaluation des établissements et une plus large autonomie.
http://education.devenir.free.fr/Tribune.htm
Royaume-Uni : Hausse des résultats et ethnicisation en Angleterre
« Succès des minorités ethniques » clame le site gouvernemental britannique. Les résultats du GSCE, examen passé à 15-16 ans, montrent que les résultats sont en général en hausse et que les Chinois et les Indiens fournissent les meilleurs élèves. Le gouvernement y voit l’effet de sa politique en faveur des minorités ethniques. Méchamment, la BBC relève que les plus mauvais résultats sont obtenus par un groupe qui n’est pas ethnique : celui des enfants pauvres. Mais le principal enseignement est peut-être de voir nos voisins poser officiellement la question des inégalités ethniques à l’école. Un thème qui n’est abordé en France que timidement, par exemple par les travaux de
Georges Felouzis.
http://www.number-10.gov.uk/output/Page5419.asp
http://www.humanite.presse.fr/journal/2003-12-03/2003-12-03-383674
Un nouveau numéro d’Alsic
Alsic, Apprentissage des langues et systèmes d’information et de communication, nous propose un nouveau numéro particulièrement riche et ouvert. Deux articles témoignent de l’ouverture de ce numéro vers la formation à distance : l’étude de P. Marquet et E. Nissen sur la distance en formation aux langues par vidéoconférence ainsi que le travail de V. Tudini sur le clavardage comme outil d’apprentissage à distance. Alsic propose également des analyses de livres, logiciels et sites. Texte intégral en ligne.
http://alsic.org/
L’école enfermée dans son sanctuaire
« L’école a peur de la société qui l’entoure. Convaincu d’être victime d’une multitude d’agressions – voile islamique, mais aussi violence scolaire, invasion des marques commerciales, intrusion des entreprises, concurrence de la télévision -, le monde éducatif est tenté par le modèle d’une « école sanctuaire » protégée du monde extérieur ». Dans une tribune du Monde, Luc Bronner pointe les difficultés liées à cette sanctuarisation de l’école. « L’espoir placé dans cette exigence de « sanctuarisation » paraît pourtant bien illusoire. Deux facteurs limitent considérablement les effets attendus d’une telle politique. Le premier tient à l’évolution du public scolaire : la notion d' »école sanctuaire » n’a tenu, dans le passé, que parce que l’éducation nationale se gardait bien d’accueillir tous les élèves ensemble – et notamment ceux des « classes dangereuses », relégués à l’école primaire et empêchés, de fait, de poursuivre leurs études au lycée. Il en va ainsi de l’émergence du « communautarisme » dans les écoles : constitue-t-elle une véritable surprise quand on connaît l’ampleur de la ségrégation sociale, voire ethnique, dans les quartiers ? Qui en est le plus responsable, des individus ou de la République, qui permet de telles inégalités ? En quoi, enfin, la fermeture de l’école résoudra-t-elle ces tensions ? La tentation du repli se heurte à une seconde limite : la focalisation sur les maux extérieurs de l’école tend à réduire au strict minimum la réflexion sur les facteurs internes de dysfonctionnement… Dans ce contexte, l’idée de « sanctuarisation » peut paraître séduisante, mais elle risque de ne constituer qu’un leurre.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-353008,0.html
Pour une charte de déontologie à l’école
S’exprimant sur le site d’Education & Devenir, le médiateur de l’éducation nationale, Jackie Simon, revient sur une proposition de son dernier rapport : la rédaction d’une charte déontologique pour le monde enseignant. » Pendant très longtemps et cela, en cohérence avec notre conception de l’Etat, on a considéré que ceux qui avaient un pouvoir n’avaient pas à prendre de précautions inutiles vis à vis des usagers considérés comme des assujettis. L’école n’a pas échappé à ce phénomène et un certain nombre de personnes pensent encore que les changements intervenus (respect de l’autre -nécessaire explication- droit des enfants…) sont largement la cause de nos maux qui s’appellent irrespect et perte de l’autorité notamment. Il ne s’agit pas de nier l’influence de certaines évolutions mais ceci ne doit pas conduire à occulter la nécessité de renforcer certains comportements de la part d’enseignants qui soucieux du bien commun aspirent à une reconnaissance légitime. Ainsi comment peut on être un enseignant au sens noble, non réduit à un rôle de distributeur de connaissances, si on n’a pas une haute conception de sa mission et de la valeur de son vis à vis ? C’est pourquoi je pense qu’il faut affirmer (en discuter si on n’est pas d’accord et dire sur quoi on se fonde…) que l’enseignant appréhende l’élève comme un être en devenir et tend à une mise en valeur de toutes ses potentialités ».
http://education.devenir.free.fr/JSdeontologie.htm
Faire face aux agressions
» Il est bien évident que nous n’avons pas à nous laisser injurier, agresser verbalement (et encore moins physiquement !). Mais quand cela se produit, nous réagissons et, sans doute, fortement, avec nos processus de pensée habituels et bien souvent dans une dynamique de défense. Ceci nous amène, peut-être, après coup, à réfléchir sur ce qui s’est passé. Ainsi petit à petit nous pouvons devenir plus sensibles à la complexité de ces agressions verbales et à y réagir de façon moins automatique, plus diversifiée, plus adaptée donc plus efficace ». Dans un nouveau dossier, Jacques Nimier nous invite à décrypter les attitudes et les paroles, ainsi que nos propres processus de pensée, pour trouver l’attitude la plus efficace et la plus éducative dans ces moments difficiles. » Dans tout cela il ne s’agit pas de comprendre le jeune mais de l’entendre ».
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/
Les aides-éducateurs et la transformation de l’école
C’est presque un hommage posthume. Le numéro 1 de 2004 de la revue « Les sciences de l’éducation » est consacré aux aides-éducateurs. Plusieurs articles montrent leur place particulière dans les établissements et leur rôle, à la fois de révélateur des problèmes de l’école et d’expérimentateurs. A noter un entretien entre Bernard Charlot et Thierry Piot sur les problématiques actuelles de l’école.
http://www.unicaen.fr/mrsh/cerse/
Le local et le national dans l’éducation, colloque du CREN
Quelle est la place prise désormais par le niveau national dans les politiques d’éducation ? Dans quelle mesure y a-t-il décentralisation de ces politiques ? Le Centre de recherche en éducation de Nantes réunit le 19 mars un colloque international qui fera le point sur cette problématique en Europe. Parmi les participants, signalons Agnès Van Zanten, Yves Dutercq, Annette Gonnin-Bolo, Georges Solaux, Vincent Lang, .Rémy Le Saout etc.
Contact : anne.boursier@humana.univ-nantes.fr
Un TPE sur l’ethnicisation de l’école
Quatre élèves du lycée Gaston Bachelard de Chelles se sont attelés à une véritable enquête de sociologie de l’éducation en s’attaquant à la question des inégalités ethniques à l’école. Un travail approfondi, où l’on sent l’engagement des lycéens. Inspirés par les travaux de G. Felouzis, ils jettent un regard critique sur les établissements de leur secteur. » Nous avons découvert que deux collèges sur les quatre étudiés révélaient des résultats étonnants quant à la répartition des élèves d’origine étrangère. Nous nous sommes également rendus compte que les statistiques étaient divergentes selon les sources (les établissements), ce qui aurait pu par exemple nous amener à penser que les personnes d’origine étrangère redoublaient plus que les autres, ce qui n’est pas fondé, comme nous le démontre le collège de l’Europe. Nous avons constaté que ces statistiques sont le reflet d’une politique de ségrégation scolaire justifiant les éventuels mauvais résultats des élèves d’origine étrangère. Il est enfin intéressant d’observer que les établissements pratiquant cette politique sont ceux dont les résultats au brevet sont les moins probants. Ne faudrait-il pas revoir les principes de la sectorisation et de la carte scolaire, ceci dans le but d’aller vers plus de mixité et donc vers l’égalité de tous devant l’éducation ? Toujours dans ce souci d’équité, il serait intéressant de se demander si la suppression des dérogations ne serait pas favorable à l’annihilation du cercle vicieux ? Enfin dans une moindre mesure, rendre les collèges plus attractifs (plus d’équipements, plus de professeurs…) ne serait-il pas un premier pas vers l’égalité des chances ? »
http://membres.lycos.fr/equipetpe/
Les Rencontres de la Desco en 2004
Les Rencontres de la Desco sont toujours des moments forts où des spécialistes échangent leurs points de vue. Au programme de 2004, la Direction de l’enseignement scolaire a inscrit trois thèmes : l’orientation en Europe, l’accueil des élèves handicapés et la place des entreprises dans la formation tout au long de la vie.
http://www.eduscol.education.fr/D0122/default.htm
Les Rendez-vous du CRDP de Versailles
Le CRDP de Versailles organise des rencontres intéressantes : « Intégrer internet en cours de langues » et « Faire des mathématiques sur internet » le mercredi 3 mars, Rencontre avec Philippe Meirieu le 11 mars.
http://www.crdp.ac-versailles.fr