Le B2i en 2004. Enquête et analyses 

Le B2i niveau II, c'est 5 droits, 7 compétences, 5 devoirs et 12 obligations

par Yves Etienne

A propos du B.O. 42 de novembre 2000

Le brevet informatique et internet a introduit de nombreux éléments de nouveauté en même temps qu'il s'affichait selon la tradition procédurale la plus classique : en évitant d'exprimer autre chose que le strict minimum exigible, il a à la fois créé de nouveaux services au bénéfice des usagers élèves en définissant leurs contenus et rendu nécessaire le developpement des compétences des personnels pour les accomplir, comme il a fait obligation aux établissements d'organiser les flux de matériels, d'activités et de coopérations dont ils supposent l'existence.

 

Répondre à l'urgence d'une société informatisée

La place des outils informatiques est allée en s'accélérant dans la vie des communications, des organisations publiques, financières, professionnelles, commerciales, scientifiques ou dans la vie privée, dans la production des entreprises, dans leur gestion, leur logistique ou leur distribution. Désormais toute personne est plusieurs fois concernée par l'usage banalisé d'outils numériques. Le gouvernement engage des efforts pour favoriser la maîtrise de ces nouveaux outils, auxquels l'Education Nationale contribue naturellement, car le projet d'une telle société de l'information pour tous ne va pas sans un appui éducatif ambitieux. C'est le rôle de l'Education Nationale de dispenser à chaque futur citoyen la formation qui permette de faire plus tard une utilisation raisonnée des technologies d'information et de communication, de percevoir les opportunités en conscience des limites des traitements qu'elles réalisent, de faire preuve d'esprit critique face à leurs résultats, d' identifier les contraintes juridiques et sociales dans lesquelles elles s'inscrivent. Le brevet informatique et internet a pour de développer les efforts éducatifs appliqués aux technologies de l'information et de la communication dès l'école élémentaire. Le BO 42 de novembre 2000 définit ce brevet, il spécifie les compétences que l'école et le collège devront permettre aux élèves d'acquérir et fixe les modalités de mise en œuvre des validations et attestations de ce brevet. Et le texte précise bien que c'est dans le cadre des activités des disciplines enseignées que les espaces d'apprentissage et d'exercice de ces compétences et habiletés nouvelles devront trouver à s'épanouir.

 

Le B2i ouvre cinq droits pour les élèves

En spécifiant un ensemble de compétences en matière de technologies d'information et de communication réparties sur deux, voire trois niveaux, ce texte de novembre 2000 ouvre cinq droits pour les élèves, et engage la communauté des éducateurs à en permettre l'exercice, étant entendu que ceux de l'Education Nationale ont à y jouer un rôle déterminant.

Ces droits sont :

  1. le droit d'être renseigné sur l'informatique et ce qu'elle permet, tant en général dans les organisations que concrètement avec un PC individuel, ses logiciels et connexions.
  2. le droit d'être formé à se servir des applications bureautiques les plus banalisées pour faire des travaux pédagogiques, ou user d'environnements propres aux disciplines.
  3. le droit d'être éduqué aux responsabilités et aux vigilances qu'implique pour chaque citoyen futur de participer dès à présent à la société de l'information, en faisant usage d'outils de publication en grandeur réelle.
  4. le droit de voir les compétences d'usages numériques validées par les enseignants des matières, pour des performances intégrées aux disciplines.
  5. le droit de demander cette validation sur un ou plusieurs des items dont les élèves se reconnaîtraient la capacité , et de s'exercer ainsi à la responsabilité de leur qualification et de leur formation au long de la vie.

Avec une telle formulation des droits ouverts par le B2i, nous voulons souligner la volonté des rédacteurs de faire comprendre qu'une civilisation nouvelle des connaissances est en marche, dont la culture déplace les consensus historiques et modifie les activités traditionnelles. La conscience y est en effet fortement présente (en creux significatifs) :

  • d'un partage des responsabilités pédagogiques avec les familles et tous les acteurs de la société civile
  • du devoir institutionnel d'agir pour garantir une égalité de principe de tous les enfants devant ces apprentissages nouveaux, dans la continuité historique d'un mandat social républicain, et corrélativement
  • de l'importance aussi de signifier clairement dès les premiers usages, que ces réalités participent d'une culture où chacun est constitué d'emblée comme un sujet autonome et responsable de son entreprise de développement de lui-même, et pour en promouvoir le modèle,
  • d'encadrer la reconnaissance d'une qualité du savoir faire numérique par une validation plus officielle, avec l'effet de levier incitatif que cela constituera au bénéfice de la généralisation des pratiques visées.

Mais avec cette formulation, nous voulons également souligner que les items de compétence affichés comme combinaisons peuvent être portés par plusieurs validations complémentaires comme le texte du BO le précise dans sa partie procédurale et sa proposition d'items ; la proposition que nous faisons de diviser en trois le droit de l'élève de bénéficier d'un enseignement " informatique et internet " - celui d'être informé, d'être formé et d'être éduqué- donne un éclairage distinctif et peut aussi conduire à des inflexions méthodiques différentes selon que la chose jugée soit :

  • d'être suffisamment informé, et en capacité de restituer ses connaissances,
  • en bonne capacité d'exécution technique, de maîtrise de la machine et des gestes comme l'observation des actions successives corrélées au résultat permet de le valider
  • en plein emploi de la technicité au service d'une action où le sens et le comportement d'acteur social soient inclus en cohérence, comme le permet d'en juger la situation des usages maîtrisés par l'élève dans la vie disciplinaire sous ses divers développements.

Bien que le texte soit porteur de significations parfois formulées en terme de connaissances, d'autres en termes de maîtrise d'actes avec la machine, d'autres encore en termes d'éducation à des usages intelligents, raisonnables et citoyens/responsables, c'est bien le contexte donné pour l'application des procédures qui nous permet de comprendre correctement les implicites méthodiques : Certes, certaines compétences sont exprimées de telle manière qu'elles seraient validables par contrôle de connaissances, d'autres appellent une observation ou une vérification en situation d'usage, d'autres relèvent d'une évaluation plus globale ("formative") de l'acteur numérique. Mais la prudence conduira ici à répartir les items en veillant pour chacun d'eux à la complétude des trois aspects même si la formulation de l'item laisse prédominer l'un des trois, les enseignants et éducateurs étant à même de produire collectivement les cumuls ou croisements de validations qui en résultent.

 

Le texte de novembre 2000 propose aux collégiens un B2i en sept compétences :

Explorons d'emblée le niveau 2 de ce Brevet, préparé pour les collégiens adolescents, rappelons-en les sept items dans une formulation qui soutienne notre appropriation :

1/ Avoir été validé pour l'ensemble des items du niveau 1
Ceux-ci sont assez similaires à ceux du niveau 2, mais les expressions d'exigence y sont plus faibles. On peut donc dire que le niveau 2 approfondit le niveau 1, mais qu'il présuppose cependant qu'un certain nombre de découvertes des équipements et fonctionnements informatiques aient été possibles, que les apprentissages initiaux de la relation homme-machine avec l'ordinateur aient pu être réalisés (clavier, écrans, souris, fichier et répertoires…) On peut regretter que la formation aux habiletés d'usage du clavier (notamment : écrire) s'entende comme un acquis implicite, mais en faire un prérequis occasionnerait des blocages, tandis que supporter des ignorances provisoires de ce type permet qu'elles se dépassent suffisamment souvent par l'effet de l'émulation dans la dynamique collective des apprentissages et des encouragements.

2/ Disposer d'une culture Informatique
Les habiletés pratiques et attitudes citoyennes de respect des propriétés et personnes tierces étant considérées comme antérieurement acquises, ou disponibles par ailleurs, la culture informatique dont le niveau 2 valide la compétence regroupe six items :

  • une connaissance théorique et pratique de l'environnement bureautique étendu
  • une maîtrise suffisante du cheminement et des transformations de l'information
  • une maîtrise des noms, grandeurs et performances comparatives des divers outils
  • une connaissance du fondement informatique : le binaire, les encodages, le sens
  • un savoir sur l'origine humaine de l'informatique et du traitement des données
  • une culture juridique en licences logicielles, respect des auteurs et des personnes Il semble un allant de soi qu'on authentifie ces acquisitions non seulement par la vérification des énoncés mais également par rapport à ce qu'il en est fait dans les pratiques et agissements concrets que formulent les autres items .

3/ Organiser des traitements numériques à l'aide d'un tableur
Il est ici précisé qu'au cours de son passage au collège, un élève doit pouvoir utiliser des documents produits avec un tableur et comprendre leur fonctionnement, ainsi qu'avoir appris lui-même à se servir du logiciel pour traiter un problème simple en générant une feuille de calcul (usage des formules et vérification de leur validité)

4/ Produire, créer et exploiter un document
Outre des usages de base du traitement de texte qu'il est supposé avoir déjà approchés, il est proposé à l'élève du collège en niveau 2 :

  • de maîtriser la présentation de données dans un tableau réalisé sur ordinateur
  • d'organiser un document qui combine pour une communication efficace : texte, image, photo, tableau, importations diverses ou sons
  • de créer un document qui use de liens hypertextuels en présentation d'arguments

Remarque 1 : D'autres documents que le BO 42 du 23 novembre 2000 viennent en complément des éléments évoqués dans les référentiels du B2i préciser l'importance de la culture citoyenne et du respect des sécurités, des droits des personnes et des auteurs dans l'édition ou le réemploi des images et données existantes.
Remarque 2 : la formulation de l'item propose que la maîtrise technique du traitement de texte soit validée, mais le contexte général d'intégration à la discipline interprète cette formulation comme celle d'un usage du traitement de texte au service du sens de la discipline, ou du multimédia et des apports de données pour le service des significations d'un projet

5/ S'informer et se documenter
Sous cette expression banale de l'activité de tout élève , le recours aux nouvelles modalités d'accès numérique à l'information est précisé à validation sous trois items :

  • utiliser les principales fonctions d'un navigateur (mozilla ; internet explorer)
  • aller sur un moteur de recherche, produire des requêtes, exploiter les réponses
  • trouver un fichier sur un site et le télécharger sur sa propre machine Réitération de la remarque N° 1 citée au paragraphe précédent N° 4 : les usages d'application du niveau 2 réintègrent souvent un quatrième item : " savoir opérer des vérifications de validité des informations : auteur, source, date… " .

6/ Organiser des informations
Cette compétence dont l'acquisition a pu être initialisée dans le niveau 1 en rapport avec la navigation dans les répertoires de la machine, est également reprise dans le niveau 2 sous une forme élargie au contexte de l'environnement informatique de l'établissement. Elle se constitue de trois items :

  • sauvegarder ou chercher une information à un endroit de localisation donnée
  • localiser une information donnée (fichier, URL, signet)
  • organiser l' espace de travail en créant les dossiers appropriés, supprimant les choses inutiles, en copiant /déplaçant les informations dans le dossier adapté.

7/ Communiquer au moyen d'une messagerie électronique
Cette compétence est proposée à validation Niveau 2 sous le seul item d'avoir su envoyer un fichier courrier assorti de pièce jointe en format texte, image ou son. Mais il convient de l'interpréter en ajoutant la qualité des textes ou images créées, le respect des droits à l'image de chacun, ou le droit à ne pas être calomnié ou injurié dès qu'une communication électronique quitterait les circuits de courrier internes aux espaces scolaires. En pratique, les quatre sous-items du niveau 1 sont repris au niveau 2, pour valider qu'on sache envoyer et recevoir des messages, qu'on maîtrise émission et réception des pièces jointes, et pour faire valider l'usage à bon escient des divers moyens de communication : les courriers électroniques ou sms prennent leur place parmi d'autres moyens vocaux, courriers, fax ou télégrammes dont les spécificités méritent d'être connues.

 

Le BO 42 du 23 novembre 2000 génère implicitement cinq devoirs pour les enseignants :

L'usage du terme devoir réfère à une obligation morale, une mise en demeure de faire, une commande " de facto " qui dans l' esprit du texte résulte moins d'un diktat hiérarchique que du partage d'une nécessité évidente pour qui fait partie des membres de l'institution d'Education.

1/ Le devoir de s'approprier la maîtrise des outils et procédures numériques pour leurs usages personnels de communication, d'organisation, de préparation de supports, d'écriture et publication

2/ Le devoir d'actualiser leur expertise en général et dans leur discipline de spécialité (ouvrages, documentations numériques sur divers supports), de participer à la citoyenneté numérique, à la vie numérique du savoir scientifique et des échanges

3/ Le devoir de pratiquer leur enseignement en y intégrant les TIC, en organisant des activités où les élèves étudient la matière en utilisant un PC, soit en salle multipostes pour des travaux dirigés collectifs, en guidant les élèves à s'en servir par eux-mêmes pour étudier au CDI, sur des postes isolés ou extérieurs.

4/ Le devoir de développer entraides et coopérations pour élargir ensemble l'offre TIC des services pédagogiques aux élèves et assurer son fonctionnement au quotidien, tant dans les disciplines qu'en mode transverse

5/ Le devoir de développer une culture d'évaluation des compétences différente et complémentaire à celle des examens, venue de la formation ou des entreprises, et établie sur l'interprétation de l'observable des résultats, des produits ou des comportements.

On aurait beau jeu d'observer la forte congruence des items ici distingués en 1, 2 et 3. Ils sont cependant utiles à distinguer parce qu'ils sont trois exploitations complémentaires de l'ordinateur qui engagent des démarches intellectuelles différentes, dont la compétence se construirait donc dans des formations différentes. On pourrait aussi séparer ce que nous regroupons dans notre item 3 au nom de la différence des trois situations pédagogiques citées ; nous avons rédigé l'item 3 en regroupant des pratiques dont l'élève et son travail d'apprendre sont le déterminant principal, qu'il s'agisse dans un cas d'alimenter sa mémorisation et sa réceptivité à la logique la plus aisée d'exposition d'une matière ; dans l'autre de structurer sa manipulation d'objets de connaissance pour qu'il développe son savoir opératoire à les traiter, et élabore sa compétence à y appliquer ce que ces objets requièrent et dont il dispose plus ou moins ; et dans la troisième d'orienter ses travaux personnels avec l'ordinateur... Mais le rapprochement de ces situations à finalité pédagogique est assez usuel pour avoir été conservé comme un seul devoir en trois modalités complémentaires.

Mais pourquoi ne pas laisser rapprocher l'usage des outils bureautiques pour soi-même et le recours à leurs facilités pour travailler la matière de sa compétence disciplinaire. Qu'on nous permette de les distinguer pour souligner ce fait : la maîtrise des environnements informatiques avec lesquels se réorganise le champ d'une expertise est de plus en plus autre chose que la bureautique avancée grâce à laquelle on peut aller chercher des matériaux scientifiques et spécialisés sur internet. Et même si les applications utilisent des logiciels de navigation ordinaires, le travail de réélaboration d'un corpus de connaissances avec l'ordinateur dans l'épaisseur d'une discipline appelle le développement d'autres compétences que les outils d'organisation usuels de la bureautique qui constituent l'essentiel de ce avec quoi on réorganise les procédures, les listes, les adresses, les courriers, les fiches comptables et autres liaisons avec les parents et corps fonctionnels ou administratifs.

Personne ne contestera cependant le devoir cité en 4 comme une compétence à renouveler tant l'élaboration des développements concrets relèverait de l'image du tonneau des Danaïdes, pour des raisons aisément explicables : Le devoir généré par le B2i après d'autres projets, que soit développée la compétence des enseignants à travailler collectivement a déjà fait l'effet de nombreuses incitations. Autant on en convient, autant il est cependant clair que l'organisation statutaire du contrat de travail repose à l'initiale sur des diplômes qui reconnaissent très peu la compétence collective, et par la suite ni les principe de rémunération ni les notations annuelles n'opèrent d'effet correcteur au fil des carrières . On peut dans ce contexte observer avec intérêt admiratif le niveau d'engagement collectif en fonctionnement dans certains collèges, même si on pense que cela ne suffira peut-être pas à répondre au niveau d'exigence en compétences et coopérations qui résulte des TICE ou du réalisme d'application du B2i .
On ressent moins directement le devoir évoqué en 5, mais la difficulté vécue par les enseignants d'intégrer les validations B2i aux pratiques pédagogiques usuelles indique assez leur écart au vécu de la norme. Pourtant les pratiques d'évaluation complémentaires aux examens sont habituellement connues des enseignants dans l'exercice ordinaire des conseils de classe. Il n'empêche, l'intégration méthodique de validations combinant plusieurs champs d'observation dans un domaine d'expertise où ils ne sont pas spécialistes constitue un défi pour bon nombre d'enseignantes et d'enseignants.

Le BO renforce le processus de douze obligations pour les établissements :

1/ Installer des équipements actualisés pour les usages pédagogiques de diverses natures, en intégrant outre les contraintes liées aux circuits d'approvisionnement, celles des sécurités diverses et celles des scénarios d'utilisation prioritaires dans le contexte scolaire (la consultation sur postes CDI ou poste(s) dédié(s) aux usages " libres ", les travaux dirigés en salle multiposte peu ou prou en réseau, les usages du poste d'enseignement et ses périphériques pour les enseignants).

2/ Maintenir et faire fonctionner les équipements dans la durée, en disponibilité technique aux utilisations telles que le cahier de charges l'aurait établi pour les scénarii engagés, mais également en termes budgétaires de maintenance et de consommables, et bien évidemment d'emploi dédié à ces tâches .

3/ Organiser la formation des enseignants aux techniques numériques et aux pratiques d'enseignement disciplinaires dont les ressources et environnements soient numérisés, et manager avec eux l'application d'une évaluation des acquis de qualification.

4/ Organiser la qualification continue des enseignants au management de groupes d'élèves au travail sur des supports et avec des outils numériques, et par conséquent à la création de supports numériques d'apprentissage, de production et de modalités de correction.

5/ Organiser avec détermination les rôles distinctifs, articulations et devoirs coopératifs des acteurs appelés par le B2i et l'informatique scolaire à agir dans la transversalité : Personnes ressources, enseignants en poste documentation, enseignants en technologie et autres personnels supports de projets pour le B2i. Les arbitrages et ajustements locaux doivent permettre un lissage progressif des rigidités d'interprétation au bénéfice des facilités de coopération.

6/ Organiser la responsabilité et la prise en charge collective par les enseignants des équipements informatiques dans l'espace scolaire. Cela passe par la distribution systématique et réitérée de documentations particulières, modes d'emploi et règlements des diverses utilisations, de communications argumentées sur les dédicaces des postes, d'une supervision constante des coopérations entre des acteurs qui ne parviennent à la complémentarité voulue qu'au prix d'une harmonisation des priorités dont ils sont chargés.

7/ Opérationnaliser les validations des items B2i et leur répartition sur les individualités et/ou couples d'enseignants, les signatures de livrets élèves et enregistrements numériques, ainsi que les modalités de coopération en conseil de classe, propres à préparer l'attestation par le responsable d'établissement

8/ Opérationnaliser les enregistrements de validations et attestations pour leur service d'une formation " au long du cursus scolaire " et " inter-établissements " dans des formes permettant leur exploitation pour chaque élève, chaque enseignant, chaque discipline et pour les besoins de gestion ou de statistiques

9/ Intégrer le B2i au management d'un projet d'établissement soucieux de préparer des acteurs professionnels et citoyens pour l'avenir probable. Communiquer/faire échanger régulièrement les collectifs enseignants sur le sens des actions B2i au long de l'année, faire qu'ils construisent une homogénéité suffisante des pratiques d'évaluation et élaborent l'écriture de leurs pratiques pour les transmettre.

10/ Distribuer les outils individuels que constituent les livrets élèves après s'être assurés contre la perte ou les détournements possibles (émargement des feuillets)… Développer le sentiment de propriété des validations obtenues et optimiser la mémorisation des éléments à valider, insister dans cette communication sur le fait que c'est la bonne maîtrise technique de l'outil pour une activité disciplinaire qui ouvre la validation , non le seul geste dont la performance est observable et dont l'item décrit l'acte. (NB : Pour mémoire, une compétence linguistique se juge à partir de la parole actée en situation, mais la parole actée seule que reprendrait le perroquet ou le robot magnétophone ne permettent pas d'en faire l'indice d'une compétence. D'après Chomsky in Robert, au mot " compétence ")

11/ Développer la dimension pédagogique des usages informatiques internes à l'établissement, produire régulièrement les commentaires à portée éducative dont la vie de l'établissement fournit les occasions, produire autant les invitations aux TICE que les interdits inévitables pour une éducation des usages numériques en collectivité, en distribuant à cette occasion les consignes de bien-séance et les informations du "comment ça marche", "pourquoi cela séduit,"quels acteurs y contribuent","quels flux y sont activés".

12/ Animer la réflexion et les échanges des membres de la communauté pédagogique élargie aux parents, encourager leur intérêt pour les pratiques numériques de leurs enfants, prendre en compte leurs inquiétudes et leurs questions et créer des occasions que des relations existent et puissent contribuer, être à l'écoute des situations d'équipement dont disposent les élèves , ou des éventuels problèmes que leurs parents expriment au sujet des utilisations qu'ils en voient

Nous espérons vivement avec cette reformulation des éléments du BO vous avoir fait partager un éclairage succinct de ce qu'il laisse encore découvrir à la lumière des trois années d'exercice qui ont suivi sa publication.

 

Yves Etienne
Ingénieur pour l'Ecole auprès de la Matice de Créteil




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