Attentats du 13 novembre 2015
| | Résister ensembleAurons-nous la force lundi de cacher notre émotion ? Non. Difficile de surmonter notre tristesse devant tant de vies fauchées par des criminels sans pitié. Difficile de ne pas être hanté par le souvenir de ces visages, si jeunes, d'inconnus qui nous sont si proches et dont la vie s'est arrêtée tragiquement le 13 novembre. Difficile de ne pas pleurer tous ces crimes. Impossible de faire face aux élèves sans révéler notre humanité. | |
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| | | SommaireMinute de silence, annulation des voyages scolaires et des formations, limitation des sorties scolaires, cellules psychologiques, le ministère vient de faire connaitre ses décisions suite aux attentats. | |
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| | | "Ce matin j'ai craqué" "Quand va-t-on arrêter de tout faire reposer sur nos épaules ?" Lundi 16 novembre, Elina Baudot, une jeune enseignante de 27 ans, professeure certifiée d’histoire et géographie au collège REP+ de Montgaillard à Saint-Denis de la Réunion, s'est pris les peurs des élèves, l'atrocité des assassinats en pleine figure. Elle s’est sentie bien démunie devant ses élèves. Elle raconte comment elle s'est préparée à cette matinée. Elle nous livre son expérience avec spontanéité et authenticité. | | | Minute de silence : De la sueur, des peurs, des larmes...Comment s'est réellement passée la minute de silence ce 16 novembre, 3 jours après les terrifiantes fusillades parisiennes ? De nombreux enseignants ont témoigné sur cette journée particulière. Contrairement à ce qui a pu être dit, la matinée a été marquée par quelques bravades de collégiens. Cela revient relativement régulièrement dans les témoignages recueillis par le Café pédagogique. Mais globalement les enseignants ont été surpris par le respect et la volonté de faire face ensemble des élèves. Souvent, la Marseillaise a été chantée spontanément par les élèves. | | | L'Ile-de-France achève la sécurisation des lycéesLe matin même il a fallu évacuer en urgence l'ENNA, un lycée de Saint-Denis. C'est dans cette atmosphère inquiète que Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Ile de France, Henriette Zoughebi vice présidente en charge des lycées et Hella Kribi-Romdhane, en charge de la formation, ont présenté le 18 novembre un état des lieux de la sécurisation des lycées et CFA. Alors que les menaces se renforcent en Ile-de-France, les élus régionaux ont invité les chefs d'établissement et l'Etat à assumer aussi leurs responsabilités. | | | Les enseignants rentrent dans l'angoisse à Saint-Denis (93)L'opération est terminée. Le stress reste. L'opération anti-terroriste qui a eu lieu le 18 novembre a entrainé la fermeture des écoles, collèges et lycées du centre ville de Saint-Denis (93). Cinq jours après les massacres parisiens c'est un nouveau traumatisme pour les enseignants et les élèves qui ont vécu la matinée dans le bruit des explosions et des coups de feu. Le 19 novembre la plupart des écoles et tous les établissements scolaires rouvrent avec des enseignants et des élèves en état de choc. | | | Calme "jour d'après" à Saint-Denis"Finalement c'est une journée sereine". A 200 mètres de l'appartement occupé par les terroristes, le collège Elsa Triolet a été évacué le 18 novembre. Ce matin il a rouvert ses portes. Les élèves sont bien là. Les professeurs aussi. Et chacun fait des efforts pour faire revivre le collège. | |
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| | | | | | Philippe Meirieu : Prendre soin de l'humainNous savions que la vie était fragile, que l'humain c'était par moments et que la démocratie était menacée par les forces archaïques qui habitent encore le monde.
Nous savions que, face à la vacuité de nos modèles économiques fondés sur la consommation compulsive, notre occident peinait à offrir un autre idéal que l'assujettissement aux intégrismes.
Nous savions que tout ce qui nous tient à coeur est mortel et que l'obscurité absolue peut, un jour, faire oublier l'espoir de toute lumière...
Que cette nuit terrible où nous avons éprouvé la terreur de la pénombre, nous rappelle notre fragilité et notre finitude.
Qu'elle renforce ainsi notre détermination à prendre soin de toute vie, de toute pensée libre, de toute ébauche de solidarité, de toute joie possible. | | | Pierre Merle : Attentats : Quelles armes contre les balles ?Après ce 13 novembre tragique marqué par un nombre jamais égalé de victimes, il faut garder à l’esprit le souvenir des femmes et des hommes qui ont été tués par le hasard d’une balle ou d’une explosion. Pour l'immense majorité d'entre nous, ils nous sont inconnus mais nous appartenons à la même humanité. Ils auraient pu être des amis, des parents, nos enfants. En leur mémoire, nous avons chacun l'exigence de comprendre pourquoi la violence l’a emporté ; pourquoi les balles ont remplacé les mots. | |
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| | | Primaire : Agnès Florin : Que faire lundi matin ?Que faire dans sa classe lundi matin après les fusillades parisiennes ? Professeure de psychologie, spécialiste de l'école maternelle, Agnès Florin invite à laisser s'exprimer les enfants et à donner toute sa place au sens du collectif. | | | Comment les écoles du nord parisien se préparentComment faire face à un événement aussi terrible que les attentats ? Véronique Vinas et Véronique Rivière sont toutes deux directrices d'école dans les quartiers populaires du nord parisien, à quelques centaines de mètres des fusillades. V. Vinas dirige une école maternelle à la Goutte d'or et V. Rivière une école élémentaire rue Pajol. Toutes deux ont entamé le processus collectif nécessaire pour aider au mieux les enfants lundi matin entre bienveillance, sollicitude et psychologie. | | | Serge Tisseron : Que faire lundi au collège ou au lycée ?Que faire lundi quand on est professeur en collège ou au lycée ? Psychologue, psychanalyste et psychiatre de métier, Serge Tisseron est bien connu des enseignants, notamment pour ses travaux sur les écrans et les jeunes. Il présente les points sur lesquels les enseignants doivent mettre l'accent suite aux fusillades. | | | | | | Au lycée : Partir de la parole de l'élèveJérome Decuq est professeur d’anglais au Lycée Marcel Cachin de Saint Ouen, en Seine-Saint-Denis. Samedi en début d’après-midi, sans doute comme beaucoup d’enseignants, il s’interrogeait sur ce qu’il allait pouvoir dire aux élèves en les retrouvant en début de semaine. | | | | |
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| | | Des pistes pour le primaireUne fois encore, la deuxième en quelques mois, la France a été confrontée à une haine, une violence et une lâcheté des plus inhumaines. Les événements terribles qui ont touché Paris et les vagues d’émotions qui submergent les cœurs et les réseaux sociaux ne peuvent malheureusement échapper aux enfants, y compris aux plus jeunes. Bien qu’on souhaite les protéger, les télévisions et les radios sont en boucle, les gens ne parlent que de ça et par la force des choses, ces enfants ressentent qu’il se passe quelque chose de grave. | | | | | | Lettres : Voltaire encore ? La pédagogie toujours ?Contre l’obscurantisme, l’intolérance et le fanatisme, relire l’auteur de Candide ? Face à l’horreur, cultiver pédagogiquement son jardin littéraire ? Devant les usages stupides ou indécents d’internet, enseigner à penser avant de publier ? De façon originale, c’est via Twitter que les lycéens de Caroline Duret et Corinne Jacomme, professeures à l’Institut International de Lancy, ont sillonné le célèbre conte de Voltaire. Le jeu de rôles et d’écriture mène à une savoureuse appropriation de l’œuvre du philosophe des Lumières et d’un esprit de dérision plus que jamais nécessaire. Un urgent rappel à la raison peut alors résonner à nouveau : « La seule philosophie, cette sœur de la religion, a désarmé des mains que la superstition avait si longtemps ensanglantées …» | | | Espagnol: Parler des attentatsInquiétude, tristesse, colère, révolte, incompréhension,... seront certainement quelques uns des sentiments que les élèves auront envie de partager lundi matin avec leurs enseignants lorsque ils se retrouveront en classe. Que pouvons-nous mettre à leur disposition pour évoquer ces terribles événements parisiens de ce vendredi 13 novembre 2015? | |
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Par fjarraud , le mercredi 18 novembre 2015.
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