Attentats : L'Ile-de-France achève la sécurisation des lycées 

Le matin même il a fallu évacuer en urgence l'ENNA, un lycée de Saint-Denis. C'est dans cette atmosphère inquiète que Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Ile de France, Henriette Zoughebi vice présidente en charge des lycées et Hella Kribi-Romdhane, en charge de la formation, ont présenté le 18 novembre un état des lieux de la sécurisation des lycées et CFA. Alors que les menaces se renforcent en Ile-de-France, les élus régionaux ont invité les chefs d'établissement et l'Etat à assumer aussi leurs responsabilités.

 

On savait que ça allait être dur

 

"Le bilan est bon mais il ne faut pas relâcher la vigilance". Depuis les attentats de janvier, la région a lancé 237 opérations de sécurisation dans 170 lycées publics (la région en compte 472) pour un montant de 6 millions d'euros. 80% des travaux sont terminés.

 

Typiquement ce sont des travaux de création de sas d'accueil, d'installation d'alarme anti intrusion, de mise en place de caméras de surveillance, de clôture. "Après Charlie, on a pris très au sérieux les  consignes de renforcement de Vigipirate", affirme Henriette Zoughebi. "On savait que ça allait être très dur".

 

Pour lui, tous les lycées qui ont demandé ces systèmes sont équipés. "On ne se substitue pas au chef d'établissement", explique JP Huchon. "C'est lui qui est responsable de la sécurité et n n'intervient qu'à sa demande". Autre principe : les caméra surveillent l'extérieur des établissements, les murs d'enceinte. "La surveillance à l'intérieur des lycées  relève des personnels de l'établissement".

 

Restent les cas particuliers. Celui des lycées en travaux en site occupé. La région a décidé de louer des services de gardiennage le temps nécessaire. Cela concerne 28 lycées.

 

Dans les lycées, la sécurité dépend à la fois de l'Etat, de la région et du chef d'établissement. Et JP Huchon ne veut pas déplacer les limites. "Notre responsabilité c'est les interventions patrimoniales comme sécuriser les entrées. L'Etat doit faire procéder au contrôle des accès, à l'ouverture des sacs aux entrées et sorties".

 

Le cas du privé

 

Reste-il des lycées mal protégés ? Probablement. "Tous les lycées n'ont pas fait de demande de sécurisation", relève H Zoughébi. "Le diagnostic de sécurité relève du chef d'établissement et on n'intervient qu'à sa demande".

 

Enfin il y a les 140 lycées privés. "Là on n'est pas propriétaire des locaux", explique H Zoughébi. "Ils ne nous rendent pas compte". La région reste dans le cadre de la loi en versant le forfait d'externat. "Les contrôles relèvent du ministère, je l'invite à les faire", ajoute-elle. Restent les CFA. Propriétés d'association, la région n'est pas propriétaire des locaux. Mais elle a décidé de soutenir les 7 Cfa qui lui ont demandé de l'aide; précise Hella Kribi-Romdhane.

 

Mais la sécurité c'est aussi le personnel sur le terrain. H. Zoughébi a "une pensée  reconnaissante et admirative pour les personnels de s lycées qui sont aux avant postes et sans qui les jeunes auraient du mal à donner du sens aux événements." Des temps difficiles pour tout le monde.

 

François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 19 novembre 2015.

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