Du 11 juillet au 15 juillet 2014, l’Université Espace-Education à la Cité de l’Espace de Toulouse a accueilli 100 professeurs du second degré. Organisée tous les 2 ans par le Centre National d’Etudes Spatial (CNES) et l’Education Nationale, ce stage rencontre un vif succès. Vous allez comprendre pourquoi…
Sur la base des programmes en vigueur de collèges et de lycées, l’Université d’été espace éducation est prioritairement destinée aux enseignants de collèges et lycées en activités. Une formation proposée depuis 1965 par le CNES en partenariat étroit avec l’Education Nationale.
Au menu : des conférences, des ateliers méthodologiques en lien avec les technologies du spatial, des ateliers disciplinaires et co-disciplinaires, des visites techniques (Astrium, CLS et CNES) et bien-sûr des temps d’échanges, de rencontres et de convivialité.
Profil des enseignants présents cette année: 33 du collège et 67 du lycée avec 38 en Physiques-Chimie, 22 en SVT , 20 en maths et 20 en Histoire-Géographie. Un programme chargé attend les professeurs volontaires pour cette formation du vendredi 8h30 au mardi 17h30 (14 juillet inclus) pour une durée totale de 39 heures.
Rosetta et le changement climatique à l’honneur
Un accent est mis sur la sonde Rosetta qui fait route vers une comète, une première mondiale présentée par Philippe Gaudon du CNES. Puis les enseignants ont évoqué la vie dans l’Univers avec Michel Viso, exobiologiste, mais également les enjeux futurs d’Ariane 6 et la concurrence féroce dans cette industrie avec Marie-Anne Clair, directrice adjointe des lanceurs au CNES.
Le changement climatique est abordé par Jean-Louis Fellous, directeur du Comité Mondial de la Recherche Spatial ; précisant notamment les derniers rapports pessimistes du GIEC. De la théorie à la pratique : les enseignants passent alors en ateliers : traitement des images satellites avec QGIS, réalisation d’un ballon sonde avec capteurs autant de projets normalement applicables par la suite avec les élèves.
Au final, c’est une semaine relativement dense en contenu et riche en rencontres vécue par les enseignants. A noter que cette formation prévue dans le plan national de formation (PNF) a concerné 96 profs du public et seulement 4 du privé. De plus, une disparité dans le financement (hébergement, transport) est très nette selon les académies, certains en étaient pour leurs frais et d’autres totalement pris en charge. Rendez-vous en 2016 pour la prochaine université d’été.
Retours de 3 enseignants de SVT :
Quel bilan tirez-vous de cette université d’été Espace-Education ? Qu’avez-vous le plus apprécié ?
Yamina, professeure en lycée au Havre « Cette université d’été a été très riche au niveau des connaissances pures mais aussi au niveau de l’utilisation des données satellitaires avec le fameux logiciel QGIS. Pour moi, c’est un bilan très positif. »
Florent, en lycée à Haguenau « Bilan très positif. Non seulement nous avons été accueillis comme des princes, mais en plus l’équipe de formateurs nous a concocté un programme au contenu dense et travaillé. Se retrouver ainsi, entre collègues réellement motivés et reliés par un centre d’intérêt commun a été une expérience très forte car assez rare aussi. »
Soizic, en collège à Carpentras « Se retrouver entre adultes, travailler avec des collègues d’autres disciplines, développer de nouvelles connaissances et des outils dans d’autres disciplines, échanger sur des idées de projets et sur les solutions adoptées pour résoudre les problèmes rencontrés. Et puis il y la convivialité… »
Pourquoi s’être inscrit à cette formation ? La semaine a-t-elle répondu à vos attentes ?
Yamina « Je me suis inscrite à cette formation car l’astronomie m’a toujours plu et je voulais continuer à améliorer mes connaissances sur ce point. D’un point de vue professionnelle, je voulais avoir plus d’informations sur la Cité de l’Espace, et de l’aide pour mon projet « Allons sur Mars » que j’ai commencé cette année avec une classe de 2nd »
Florent « Je pratique l’astrophotographie depuis quelques temps, et je monte des ateliers Astram dès que je peux avec les élèves. Pour ne pas tourner en boucle avec toujours les mêmes ateliers, et enrichir mon panel d’activités, j’ai tout de suite postulé. Au final, le contenu a été très axé sur un même outil : QGIS et Terre Image, ce qui a bien failli me décevoir, heureusement, d’autres ateliers, vers la fin de la semaine, ont permis de recarder l’utilisation de QGIS dans un contexte plus global »
Soizic « La première fois que je me suis inscrite c’était par pure curiosité et pour le cadre. J’aime bien approcher un problème sous le regard de deux ou trois disciplines, cela correspond plus à la façon dont je veux enseigner. Un bémol le temps imparti à chaque atelier est conséquent mais toujours trop court alors ça va vite, parfois trop vite et on est frustré. »
Sur quel(s) aspect(s) avez-vous le plus progressé ? Que pensez-vous réinvestir en classe ?
Yamina « Je pense avoir progressé au niveau de la maîtrise du logiciel QGIS et des sites intéressants pour récupérer un certain nombre de données. »
Florent « Nous avons vu la richesse des banques d’informations satellitales disponibles sur internet. Elles permettent d’aborder certains thèmes sous un tout nouvel angle. J’espère pouvoir utiliser les outils en ligne dès l’année prochaine, pour diversifier mes cours ; par ailleurs je pense pouvoir proposer en club astro les montages et expériences présentés en atelier. »
Soizic « J’ai eu la chance de participer à l’atelier « Ballon » qui consiste à fabriquer une nacelle contenant des différents capteurs (température, humidité…) et à l’envoyer dans l’atmosphère grâce à un ballon. Cet atelier permet de mettre en place un vrai projet en transdisciplinarité.
J’espère bien lancer un projet ballon dans l’établissement et développer l’utilisation de site comme « earth observatory » de la NASA et d’autre et puis il y a aussi les images des pléiades que nous avons récupérées avec une licence d’utilisation pour notre établissement
Le principal atout de cette semaine passée à Toulouse c’est de regonfler les batteries et de repartir avec de nouvelles idées, de nouvelles envies et une motivation toute neuve. »
Julien Cabioch