Par François Jarraud
Qu’est ce qu’un ado ? » L’adolescent a toujours eu peur » nous dit Jacques Nimier. En crise d’adolescence apparaît aussi la famille, en pleine évolution. Divorce, monoparentalité, homoparentalité etc…
L’adolescence au menu
« L’adolescent a toujours eu peur. Peur de quoi ? Peur de cesser d’être enfant et de devenir cet adulte qui l’est, adulte, quand il a enfin accepté son statut de mortel. C’est à dire quand il a accepté l’idée que la mort est le lot commun qui n’empêche tout de même pas d’avoir à vivre une vie. Ce qui explique soit dit en passant l’existence de ces adulescents et le caractère de nos sociétés elles-mêmes adulescentes. Or, aujourd’hui, l’adolescent n’a pas seulement peur. Il fait peur. Et il fait peur parce qu’il la brandit sa peur ! Et comme il rencontre en face de lui des adultes eux-mêmes engoncés dans leurs adolescences non dépassées et à qui il fait peur, sa peur s’accroît d’autant. Au point qu’il n’a pas d’autre ressource que de sombrer dans l’agressivité, obéissant instinctivement au vieil adage qui enseigne que « la meilleure défense c’est l’attaque » « . En ouverture à un dossier sur « l’adolescence », Jacques Nimier en appelle au psychologue Aldo Naouri pour définir cet état particulier.
Daniel et Catherine Favre, Marie-Françoise Bonicel complètent ce dossier en invitant les enseignants à agir pour puiser dans le réservoir immense de vie des ados.
Sur le site de J. Nimier
Radio Jeunes : que faire ?
Proposée par Cap Canal, cette émission veut aider les parents à comprendre les radios jeunes, parfois choquantes aux oreilles des adultes. « Comment expliquer le succès de ces radios ? Faut-il s’inquiéter des propos que les animateurs tiennent dans les émissions de libre-antenne ? Les ados ont-ils besoin de la radio pour parler de sujets très intimes, voire souvent de leur sexualité ? Quelle attitude les parents doivent-ils adopter ? »
Marcel Rufo a participé à cette émission à coté de spécialistes. On peut voir en ligne le débat ou obtenir le DVD gratuitement.
L’émission
http://www.capcanal.com/capcanal/sections/fr/videos/allee_enfance[…]
Nos enfants
« L’enfant est un être en devenir qui doit être éventuellement protégé, puni, ou les deux à la fois, contrôlé, mis aux normes. Et c’est un sujet, fragile, mais un sujet quand même, un acteur de son existence. Reconnaître ce dilemme ne signifie pas la fin des institutions classiques mais,.. l’accélération de leur transformation ». En présentant ainsi cet ouvrage, Michel Wieviorka montre d’emblée que nous sommes dans un moment très particulier pour l’enfance, celui où on passe de l’idée d’enfant objet (le fils de) à l’enfant sujet. Et tout ce livre se construit pour accompagner ce passage à travers des articles courts qui montrent l’évolution des valeurs, le passé, les nouveaux droits des enfants et enfin l’enfant dans la cité.
Ainsi sur l’évolution des représentations de l’enfant, F. de Singly explique ce qu’il a appelé « l’adonaissance ». Dans cet univers des ados, les TIC sont un élément de construction de soi. C’est ce que développe Pascal Dibie en montrant comment elles permettent aux jeunes de développer de nouvelles solidarités, et aussi comment elles structurent leur façon de penser (« l’attention partielle continue »). Pour Monique Dagnaud elles amènent aussi à être « ici et ailleurs » en même temps qu’ici et maintenant.
Dans la cité, le jeune est à la fois un individu qui a des droits (et l’ouvrage évoque par exemple le droit aux origines ou la Convention internationale) et qui est l’objet de politiques, et le maire d’Auxerre ou JL Rosenczveig l’illustrent bien.
Organisé en petits chapitres, l’ouvrage nous offre ainsi un état des lieux des réflexions sur l’enfance dans une langue claire et facilement accessible. Il ouvre des portes sur des paysages différents et invite à les visiter de façon plus sérieuse. En ce sens c’est une lecture bien adaptée aux rythmes et aux découvertes des vacances.
M. Wieviorka (dir.), Nos enfants, Les entretiens d’Auxerre, Editions Sciences humaines, 2008, 292 pages.
La monoparentalité concerne tous les milieux
« À Paris, une famille sur quatre est constituée d’un parent vivant seul avec ses enfants. Leur nombre a augmenté de 26 % en trente ans. À l’image de l’ensemble de la population parisienne, les parents seuls sont en moyenne relativement plus qualifiés, plus nombreux à avoir suivi des études supérieures et aussi plus aisés qu’ailleurs. Mais cette « monoparentalité » recouvre différents profils. En effet, les fortes disparités sociales entre les familles parisiennes se retrouvent au sein des familles monoparentales » déclare une étude de l’APUR . Ainsi les 10% le splus pauvres sont un revenu (8 400 euros par an) quatre fois inférieur aux 10% les plus riches (33 400 euros). On trouve 22% de femmes cadres dans ces foyers contre 25% chez les couples avec enfants.
L’hétérogénéité se lit géographiquement : on trouve 4 grands groupes de quartiers selon les caractéristiques des familles monoparentales.
L’étude
http://www.apur.org/etudes.php?visu-etudes.php?id=248
Les divorces séparent profondément les familles modestes
Les ouvriers et employés séparés ont des relations moins fréquentes avec leurs enfants majeurs que les pères de milieux plus aisés. Ainsi, 46 % des enfants majeurs dont le père est ouvrier ou employé non qualifié ne le voient jamais, contre 13 % pour les enfants de cadres. C’est ce que montre une récente étude de l’Insee qui conclue : « le milieu social de la mère pèse également sur ses relations avec ses enfants issus d’une union rompue, mais les écarts sont moins importants que pour le milieu social du père ».
Elle établit aussi que les pères remis en couple voient moins leurs enfants majeurs que les pères seuls. Quand le couple parental est rompu, les enfants majeurs vivent plus loin de leurs parents. Bien que la distance pénalise tous les pères, les ouvriers et employés ont plus de mal à surmonter cet obstacle.
Insee Première
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1196&reg_id=0
Homoparentalité : Etat des lieux à l’éducation nationale
« C’est pas possible d’avoir deux mamans. » Cette fois-là on est allé voir la maîtresse parce qu’on sentait que notre fils avait été déstabilisé. La maîtresse a été super, elle a demandé si on avait des petits livres,… elle s’en est procuré quelques-uns et a expliqué à la classe les différentes formes de familles. Cela demande d’être très vigilant. » Libération interroge ldes parents homosexuels pour évoquer l’accueil de l’Ecole.
Article Libération