« On est libre. On nous remercie. C’est sympa ! » Pour la 6ème année, Philippe Sallet, professeur d’histoire-géographie au collège René Cassin de Baumes-les-Dames (Doubs) annonce le Mooc HG. Durant un mois les professeurs d’histoire-géographie qui le souhaitent , dans un format « libre et sans engagement », se forment au contact d’autres enseignants. Cette année le thème central est l’erreur. Une autre copine des profs…
Une formation préparée par des enseignants de 9 académies
Du 13 janvier au 10 février, le Mooc HG6 propose aux enseignants une formation à distance originale, menée par les enseignants IAN de 9 académies réunies dans une sorte de collège virtuel sous la houlette de l’académie de Besançon représentée par Philippe Sallet. Le principe de base du Mooc Hg6 c’est l’échange de pratiques en toute liberté. « Des missions sont proposées chaque semaine que vous prenez… ou pas. A vous de regarder, chiner, glaner. Vous pouvez répondre aux mission pour découvrir puis échanger avec des collègues sur Viaeduc ».
Cette année, Besançon, Limoges, Reims, Caen, Mayotte, Poitiers, Rouen, Créteil et Orléans-Tours sont aux manettes. « Les nouvelles académies apportent du sang neuf et des publics nouveaux », souligne P Sallet qui relève que Créteil fournit le plus gros contingent d’enseignants des 700 inscrits actuels. « Le Mooc est aussi un moyen de dynamiser de petites équipes de formateurs ».
Un thème central décliné en liberté
Cette année, un thème central est imposé aux équipes IAN et formateurs académiques qui réalisent le Mooc. C’est l’erreur. « Le numérique permet de se tromper et de recommencer », explique P. Sallet. « Cela donne un contenu de travail plus concret. Mais chaque équipe académique va décliner le thème comme elle le souhaite
Le programme est maintenant connu dans ses grandes lignes. La première semaine, Besançon traitera de la capture en vidéo et Caen des outils de base pour le numérique. Puis Mayotte présentera des outils ludiques pour dépasser la peur de l’erreur et gérer la classe. Limoges abordera Edugéo et Reims le lien entre histoire-géo, maths et SNT. Poitiers traitera de l’infographie au service de l’oral, Rouen des images interactives, Créteil de la production numérique et Orléans-Tours des serious games. A chaque fois le souci c’est de proposer des outils utilisables en classe pour faire produire les élèves. Les formateurs sont des professeurs d’histoire-géo. Cette année un bilan sera fait deux mois après la fin du mooc pour faire un retour sur ce que les enseignants ont vraiment essayé.
Autre particularité : les participants au Mooc, ceux qui auront vraiment échangé sur le réseau du Mooc et fait une proposition, recevront un open badge validant les acquis de la formation.
Le succès de la formation par les pairs
Les profs ont-ils encore le temps de participer à un mooc ? « Les réformes font qu’on a moins de temps qu’avant », reconnait P Sallet. Mais le succès du Mooc est dans sa formule. Le Mooc HG c’est exactement le contraire des formations descendantes subies par les enseignants. « Il y a la dynamique des équipes académiques qui connaissent bien les enseignants », nous dit P Sallet. « Mais il y a aussi le fait que ce soit une proposition libre faite par des collègues pour des collègues ». Le succès renvoie à la demande des enseignants d’avoir une formation faite par des pairs. « C’est aussi basé sur la confiance que nous font les IPR », précise Philippe Sallet.
Propos recueillis par F Jarraud