C’est un point essentiel de la refondation de l’Ecole qui aboutit avec la publication au BO du 26 mars de la circulaire sur le droit au retour en formation des jeunes âgés de 16 à 25 ans non diplômés ou souhaitant suivre une formation professionnelle.
Pris en application de la loi de refondation, le décret de décembre 2014 spécifiait que « tout jeune âgé de seize à vingt-cinq ans révolus sortant du système éducatif sans diplôme ou ne possédant que le diplôme national du brevet ou le certificat de formation générale bénéficie, à sa demande, d’une durée complémentaire de formation qualifiante qui a pour objet de lui permettre d’acquérir soit un diplôme, soit un titre ou certificat inscrit au répertoire national des certifications professionnelles ». La formation peut être dispensée » sous statut scolaire, dans le cadre d’un contrat en alternance ou sous statut de stagiaire de la formation professionnelle. » Sous statut scolaire, » la formation qualifiante dispensée sous statut scolaire a une durée n’excédant pas une année scolaire, éventuellement renouvelable en fonction de la durée de formation nécessaire pour accéder au diplôme ».
» Les jeunes désireux de faire valoir leur droit à une durée complémentaire de formation qualifiante ainsi que ceux qui, possédant un diplôme général, souhaitent un retour en formation professionnelle, sont accueillis afin d’élaborer un projet adapté à leur situation et à la réussite de la formation qui s’en suivra. Cet accueil est réalisé par les structures contribuant au service public régional de l’orientation », précise la nouvelle circulaire. « Ce premier contact permet de fixer, dans un délai de quinze jours, la date d’un premier entretien avec un représentant d’un organisme ou d’une structure contribuant au SPRO, déterminé en fonction de ses missions et publics prioritaires. Chaque jeune bénéficiaire du droit à une durée complémentaire de formation qualifiante et chaque bachelier général ayant fait une demande de formation à finalité professionnelle dans le cadre scolaire est dès lors suivi, au sein de l’organisme ou de la structure contribuant au SPRO qui le prend en charge, par un référent qui sera son interlocuteur tout au long du processus de formation, de la définition de son projet à sa réalisation ».
» En l’attente de l’entrée effective dans la formation, ce référent organise, avec l’appui de l’inspecteur d’académie-directeur académique des services de l’éducation nationale (IA-Dasen) ou du directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), la prise en charge du jeune dans un établissement d’enseignement de proximité », précise le texte. » La formation dans le cadre scolaire peut prendre plusieurs formes : intégration totale ou partielle dans une classe, formation dans une structure de type micro-lycée, actions diplômantes relevant de la MLDS (de type « repréparation de l’examen par alternance » – MOREA), etc… Lorsque le retour en formation se déroule dans le cadre scolaire, l’élève bénéficie des mêmes droits et il est soumis aux mêmes obligations que les autres élèves, qu’il s’agisse de la formation proprement dite ou de la vie scolaire à laquelle il participe. Il doit donc avoir pris connaissance du règlement intérieur de l’établissement. L’équipe éducative veille à sa bonne intégration dans l’établissement. Les établissements mettront en œuvre des modalités pédagogiques adaptées et prendront en compte les acquis du jeune pour organiser son emploi du temps et ses activités ».
La circulaire
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=86719
Sur le décret
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/12/08122014Article635536232955458596.aspx
Les Centres d’Information et d’Orientation (CIO) parisiens vont-ils pouvoir payer leur électricité, acheter des cartouches d’imprimantes et se chauffer à la rentrée 2015 ? Mystère. La Ville de Paris ne veut plus les entretenir. Et le ministère n’est manifestement pas pressé de les récupérer. Retour sur une histoire où l’on parle beaucoup gros sous et économies, et très peu – voire pas du tout – missions et accueil des élèves en mal d’orientation
L’histoire compliquée des CIO
Paris compte 14 CIO. Trois, qui ont des profils particuliers, dépendent de l’Etat et ne sont donc pas concernés. L’un s’occupe de l’information et de la communication du réseau, l’autre est spécialisé dans l’enseignement supérieur, le dernier est rattaché au tribunal de Paris. Les 11 autres CIO dépendent du département, donc de la Ville de Paris qui assume les deux fonctions – comme Lyon. Pour eux, l’avenir est suspendu.
Pourquoi cette situation hybride, avec des CIO d’Etat et d’autres départementaux ? Les Centres d’Information et d’Orientation ont une histoire compliquée. Leur réforme – et celle de l’orientation en général, considérée comme un maillon faible de l’école – est un serpent de mer de la politique éducative. Chaque ministre, ou presque, a son petit avis sur la question. Les circulaires se succèdent. En 2003, dans le cadre de la décentralisation, on a voulu transférer leurs personnels aux régions. Raté. La dernière idée était de fondre les CIO au sein d’un grand service d’orientation tout au long de la vie confié aux régions. Ca n’a pas vraiment marché. Et les CIO existent encore.
Quand Paris laisse tomber ses CIO…
C’est le 5 février que le Conseil de Paris a annoncé qu’il ne souhaitait plus prendre en charge le fonctionnement des 11 CIO départementaux, et qu’il en transférait la charge à l’Etat. Une conseillère Front de Gauche, Danielle Simonnet, et une autre Europe-Ecologie-Les-Verts, Anne Souyris, sont montées au créneau pour dénoncer la décision. En vain. Le Conseil de Paris a confirmé sa décision.
La Ville de Paris avance un certain nombre d’arguments. L’orientation scolaire ne figure pas dans ses compétences obligatoires. Or les temps sont difficiles pour les collectivités locales, avec des charges toujours plus nombreuses et l’Etat qui coupe dans les subventions. Pour boucler son budget, la Ville doit se recentrer sur ses missions propres. Et demander à l’Etat d’assumer les siennes. Concernant les CIO, Paris propose toutefois de continuer à les accueillir gratuitement dans les locaux qui lui appartiennent, c’est-à-dire dans les écoles et les collèges – 9 des 11 CIO y sont actuellement abrités. Mais encore faut-il pouvoir fonctionner, téléphoner, s’éclairer… Et là, qui va payer ?
«Nous l’avons appris par un courrier le 20 février, explique Marilou Struillou, du SNES-FSU, ça a été la surprise totale. Nous nous sommes tournés alors vers le Rectorat. Mais pour l’instant, sa position n’est pas très claire. D’autant que le laps de temps est très court pour se retourner». Le SNES a lancé une série d’actions – comme une AG de tous les personnels des CIO le 24 mars – ainsi qu’une pétition.
Discussions de boutiquiers devant jeunes en souffrance
Le Rectorat de Paris paraît embêté. Le ministère, lui, est silencieux. Il a diffusé fin février une carte de France avec tous les CIO qu’il prévoit de garder, un chiffre calculé à partir du nombre d’habitants, de la proportion vivant en zone sensible, rurale ou urbaine, etc. Sur les 510 actuels, il en maintiendrait 360 sur tout le territoire. A Paris, il en reprendrait 3 parmi les 11 en suspens – les 3 d’Etat, étant à part, ne sont pas menacés. Et il annonce un financement de 35 000 euros par an et par CIO. Une somme jugée bien insuffisante par le SNES.
Et que devient le personnel des 8 CIO voués à disparaître ou à se fondre ? Dans plusieurs départements, on a déjà procédé à des fusions-regroupements et cela a été souvent douloureux. «Parfois, des conseillers se sont retrouvés à 30 dans des centres qui n’étaient pas équipés pour, explique Marilou Struillou, on manquait de chaises et de tables pour organiser des réunions. On a vu aussi des CIO déménager trois fois de suite, des conseillers se sont retrouvés à couvrir tout un canton, des familles contraintes de parcourir 50 kilomètres… ».
Le plus désolant dans cette affaire, c’est l’impression d’une discussion de boutiquiers alors que les enjeux sont bien réels. Les conseillers d’orientation-psychologues, dont le nombre a chuté sous la présidence Sarkozy, se concentrent sur les cas les plus délicats – décrocheurs, élèves handicapés, jeunes allophones nouvellement arrivés, etc. On aurait pu parler de ça, plutôt que de voir l’Etat et la Ville se renvoyer la balle pour savoir qui paiera.
Véronique Soulé
Les précédentes chroniques
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/chroniquesVSoule.aspx
Selon le ministère de l’éducation nationale, APB, la procédure d’affectation dans le supérieur, voir le nombre de demandes d’inscriptions en université augmenter nettement : +20% par rapport à 2013 et plus 6,5% par rapport à 2014. Le ministère a fait un gros effort de simplification des libellés des diplômes et amélioré la visibilité des universités dans APB. L’université est le premier voeu pour 48% des candidats. Les licences les plus demandées sont la première année de santé (PACES), le droit, les STAPS et la psychologie.
Les STS sont choisies en premier voeu par 82% des bacheliers technologiques. Les demandes d’IUT par ces bacheliers augmentent de 2%.
Le ministère se félicite aussi de la hausse des dossiers déposés dans APB : 788 000 candidats ont fait au moins un voeu, le nombre moyen de voeux étant de 6,6. C’est 3% de candidats supplémentaires par rapport à 2014.
Il y a aussi des points sur lesquels le ministère ne communique pas : les demandes des bacheliers professionnels, alors que c’est le point le plus tendu. Ainsi que la prise en compte de l’apprentissage dans APB…
Rencontre avec le père d’APB
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/01/13012015Article6[…]
APB mode d’emploi
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/01/21012015Article6[…]
APB plus d’inscription mais des difficultés
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Sur le site du Café
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