Par François Jarraud
Les 13 500 emplois supprimés touchent prioritairement les RASED, les TZR et les stagiaires. Le gouvernement a publié le 26 septembre le projet de loi de finances pour 2009. Il confirme le chiffre de 13 500 suppressions de postes dans l’enseignement scolaire public et privé, 6 000 dans le primaire et 7 500 dans le secondaire (dont 1 000 dans le privé).
Dans le primaire, le gouvernement annonce la création de 500 postes » pour faire face à l’augmentation du nombre d’élèves ». Mais parallèlement il supprime 6 500 postes qu’il promet de compenser en mettant en poste fixe 500 personnes mises à disposition d’organismes, 3 000 enseignants stagiaires et 3 000 maîtres des Rased (maîtres E et G). Ces maîtres « pourront au sein des écoles et dans le cadre de la nouvelle organisation de la semaine scolaire traiter au mieux et en continu la difficulté scolaire » nous dit le communiqué gouvernemental. Enfin 500 emplois administratifs sont envisagés pour les directeurs des futurs « établissement publics de l’enseignement primaire » que le gouvernement veut créer.
Dans le secondaire, le gouvernement annonce 600 nouveaux postes dans « les lycées difficiles ». Mais parallèlement 8 100 postes sont supprimés en ramenant sur poste fixe 1450 stagiaires, 1 000 mises à disposition et 3 350 remplaçants. « Une agence du remplacement sera créée afin de professionnaliser le remplacement et de permettre l’optimisation de celui-ci sur l’ensemble du territoire » nous dit le gouvernement. Enfin 2 300 postes sont supprimés grâce à » la prise en compte de l’évolution des effectifs d’élèves ».
Pour Bercy « l’ensemble de ces réformes permettra de maintenir le taux d’encadrement des élèves tout en redéployant les moyens vers les publics prioritaires (élèves en difficulté scolaire ; élèves handicapés notamment) ».
Rien n’est pourtant moins sur, particulièrement pour les enfants nécessitant un enseignement spécialisé. On peut douter que les 2 heures hebdomadaires d’accompagnement par des enseignants non formés compensent le travail des Rased. Ce sont les premiers touchés par le budget 2009.
Au total, 30 627 emplois sont supprimés dans la fonction publique d’Etat, l’éducation nationale étant le ministère le plus touché, suivi de la Défense (- 8250) et de l’Intérieur (- 2 953).
Le Snuipp a réagi vivement à cette annonce, évoquant un budget de « rupture ». « Derrière l’affichage mensonger de la création de 500 postes pour tenir compte de l’évolution démographique (plus 15 400 élèves attendus), ce sont bien des milliers d’enseignants qui vont manquer à la rentrée 2009 dans les écoles. Des enseignants qui travaillent avec des petits groupes d’élèves en difficulté dans les RASED, des enseignants qui assurent les remplacements de congés maladie ou de maternité, en passant par les stagiaires qui effectuent les décharges des directeurs d?école, ou permettent le départ en formation continue, ou assurent la mise en place des TICE à l’école, seront beaucoup moins nombreux. Aux classes plus chargées, sajoutera la remise en cause de l’aide aux élèves en difficulté et de multiples actions liées aux TICE, aux langues vivantes et à la formation ».
Pour le Snes « dans le second degré public, les 5.500 suppressions annoncées sont inférieures aux 8.830 du budget 2008 et les actions menées tout au long de l’année dernière ont sans aucun doute pesé. Mais compte tenu de la nature des suppressions envisagées, les dégradations sur le terrain tant pour les personnels que pour les élèves seront au moins aussi importantes que celles observées à cette rentrée ». Les deux syndicats appellent à participer aux actions des 7 et 19 octobre. On attend les réactions des autres organisations aujourd’hui.
Document du Budget
http://www.budget.gouv.fr/presse/dossiers_de_presse/plf2009/politiq[…]
Communiqué Snuipp
http://www.snuipp.fr/spip.php?article5802
Les syndicats condamnent le budget
Après le Snes et le Snuipp, le Se-Unsa et le Sgen réagissent à la présentation du budget 2009.
Le SE-UNSA, relève que dans le premier degré, « 750 emplois de professeurs des écoles disparaissent, via la suppression de 3000 postes de stagiaires en charge de classe un jour sur quatre de la semaine. Les 500 créations annoncées ne les compenseront pas ». Il y aura donc, contrairement à ce que dit le ministère, moins d’enseignants face à 16 000 élèves supplémentaires. D’autre part, le projet de budget devrait supprimer 20% des places aux concours, mettant en danger l’avenir des étudiants. Pour le Sgen, » la transformation pourtant nécessaire du système éducatif sera rendue plus difficile, les collèges pourtant lieux sensibles de la scolarité seront les plus touchés ». Tous deux appellent à manifester le 19 octobre.
Communiqué Se- Unsa
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=080929
Communiqué Sgen
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1764.html
L’Expresso du 29 septembre
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2008/09/29092008A[…]
5 milliards de dollars pour l’éducation
» Ce jour doit rester comme celui d’un réel engagement ». Koïchiro Matsuura, directeur général de l’Unesco, s’est réjoui de l’annonce par l’ONU de la promesse de 4,5 milliards pour l’éducation. Mais sa phrase rappelle que bien des engagements n’ont pas été tenus…
Dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement, les membres de l’ONU se sont engagés à assurer « l’éducation pour tous » en 2015. Mais 75 millions d’enfants n’ont toujours pas accès à l’éducation et 774 millions d’adultes et de jeunes ne sont pas capables de lire et d’écrire. L’UNESCO estime que 7 milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires chaque année pour parvenir à l’Education pour tous dans les pays à faible revenu d’ici 2015.
Communiqué Unesco
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=43527&URL_DO=DO_TOP[…]