Dossier : le français au-delà de lui-même
L’Association Française des Enseignants de Français publie en ligne un riche dossier sur la nécessité de dépasser les risques d’enfermement disciplinaire. Au moment où se mettent en place de nouveaux dispositifs de travail et de nouvelles modalités d’apprentissage, en particulier au collège, le français peut se souvenir qu’il est à l’Ecole la langue par laquelle se forment une culture commune et une pensée autonome. Au sommaire du dossier : le français dans ses possibles relations pédagogiques avec les sciences, les arts, l’Histoire … ; des pistes pour les EPI et l’EMC ; le français dans la culture numérique avec l’exemple du projet i-voix …
Le dossier « Ambitieux en français » 2 :
Eidos 64 à la recherche de «l’honnête homme 2. 0 »
Au siècle du numérique, que peut être cette « étude particulière qui regarde le monde », susceptible de faire atteindre l’idéal de « l’honnête homme » que l’on poursuivait au 17ème siècle et que l’Ecole d’aujourd’hui doit encore forger ? C’est la question qu’explorera Eidos 64, le Forum des pratiques numériques pour l’éducation, à Bayonne le 27 janvier 2016. Conférences et ateliers doivent permettre de croiser les regards et de partager les expériences. Au programme : Milad Doueihi, Louise Tourret, Franck Amadieu, Jean-Michel Le Baut, Aurore Coustalat, Amélie Mariottat, Philippe Guillem, François Lamoureux, Claire Doz, Marie Soulié, Géraldine Larguier, Jean-François Ceci…
Le site d’Eidos 64 :
Eidos 2015 dans le Café :
L’AFEF dans la réforme du collège
L’Association Française des Enseignants de Français publie sur son site le compte rendu de sa journée de réflexion sur le thème : « Pourquoi et comment mettre en œuvre la réforme du collège ? » Interventions et ateliers ont permis d’éclairer bien des enjeux et des difficultés d’une réforme qui provoque « des ruptures importantes dans la culture professionnelle des enseignants ». On y trouvera les analyses et les témoignages de Denis Paget, Isabelle Henry, Yves Zarka, Michel Dessault, Dominique Bucheton …
Compte rendu en ligne :
Comment évaluer en français ?
« Recherches », revue de didactique et de pédagogie du français, consacre son nouveau dossier à la question de l’évaluation. Selon la formule d’André Petitjean, « transformer un moyen d’évaluation (l’épreuve) en but des apprentissages » reste le danger, y compris en français, où par exemple le commentaire et la dissertation tendent à devenir des objets d’étude, enseignés pour eux-mêmes. La revue interroge la pertinence des évaluations institutionnelles, nationales ou internationales. De l’école au lycée, des enseignants témoignent aussi de l’intérêt de l’autoévaluation, des difficultés que posent l’évaluation par compétences ou l’évaluation de dispositifs pédagogiques innovants.
A titre d’exemple, Catherine Mercier, professeure au lycée Yourcenar a Beuvry, raconte et analyse plusieurs années d’expériences dans l’enseignement d’exploration de seconde Littérature et société : elle y déploie des projets variés et stimulants, susceptibles d’ouvrir bien des horizons aux élèves, plus loin que les champs disciplinaires habituels. Par-delà la question des notes, dépassée, l’enseignante interroge la légitimité même de toute évaluation. Pour de telles démarches d’apprentissage, actives et collaboratives, ce qui se joue d’important n’est « pas forcement visible ni mesurable ». « Et si on n’évaluait pas ? » provoque-t-elle : l’essentiel ici, c’est peut-être « les traces qu’on ne pourra jamais évaluer malgré toutes les injonctions et prescriptions institutionnelles ».
Dans le prolongement de l’étude de la pièce Art de Yasmina Reza, Sophie Gintzburger, enseignante au lycée André Malraux de Béthune, a demandé à chacun de ses élèves de réaliser un « musée portatif » personnel : une boîte contenant des œuvres d’art qui ne les laissent pas indifférents, avec justification de leurs choix. Elle éclaire ainsi les intérêts des activités créatives que peuvent mener les élèves autour de la littérature, mais aussi les difficultés à les évaluer, en cours d’année comme à l’épreuve orale de français du baccalauréat.
De ce riche dossier, retenons enfin deux suggestions de Bernard Rey, enseignant-chercheur à Bruxelles. A l’issue de la réalisation d’une tâche nouvelle et complexe, il pourrait être judicieux d’interroger les élèves sur la manière dont ils s’y sont pris, sur les savoirs scolaires qu’ils ont mobilisés. Il serait aussi intéressant que l’enseignant porte attention au fait que le texte écrit par l’élève est suffisamment clair et explicite pour être compréhensible par un lecteur extérieur à la situation scolaire. Ce qui suppose, ajoutera-t-on, qu’on mette régulièrement les élèves en situation d’écrire pour un lecteur autre que le professeur ?
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