Depuis plus de deux mois, à l’appel de l’intersyndicale 93 FSU, CGT Éduc’action, Sud éducation et CNT éducation, une mobilisation aussi puissante qu’historique rassemble élèves, parents, personnels et élu·es de la Seine-Saint-Denis pour exiger un plan d’urgence pour l’école publique, contre le « choc des savoirs ».
Cela fait dix semaines que les personnels du « département le plus pauvre de l’Hexagone » se mobilisent pour « demander l’égalité réelle des droits pour tou·tes les élèves ».
Les organisations syndicales dénoncent la communication gouvernementale qui n’a « cessé de mettre en avant son action dans le département depuis 2017, alors même que le plan « L’État plus fort en Seine-Saint-Denis » s’est avéré très insuffisant et que d’autres mesures présentées comme spécifiques s’inscrivent en réalité dans des dispositifs qui s’appliquent à l’ensemble du territoire national ».
« À ce jour, il n’y a aucun investissement supplémentaire de l’Éducation nationale en Seine-Saint-Denis du fait de la spécificité départementale. À titre d’exemple, le poids de l’éducation prioritaire dans le département (60 % des écoles et des établissements) donne l’impression d’un « surinvestissement » alors qu’il ne relève que de la norme », écrivent-elles.
Pour les syndicats, « il est temps d’apporter des réponses concrètes, sonnantes et trébuchantes, aux revendications de la communauté éducative en Seine-Saint-Denis ». « Il en va de la crédibilité de la parole publique et de la capacité de l’État à assurer l’égalité républicaine quand tout concourt à démontrer que, faute d’un investissement à la mesure des enjeux dans le département le plus jeune de la France hexagonale, l’école publique ne se contente plus de reproduire les inégalités, mais les creuse et les aggrave ».
Ils appellent « l’ensemble des personnels à une grève massive pour mettre l’éducation à l’arrêt le mardi 14 mai ».