Depuis le 1er février, la mobilisation se construit contre le choc des savoirs à Nantes et dans les autres communes du département. Déjà exaspéré·es par le manque de moyens dans les écoles et les établissements (remplaçant·es, AESH, etc.), les parents d’élèves et les enseignant·es mobilisé·es ont trouvé dans les mesures du « choc des savoirs » l’exact contraire de ce qu’ils attendent pour l’École publique : un accès encore réduit aux savoirs scolaires pour une partie de la jeunesse (groupes de niveau, DNB requis pour continuer au lycée, réforme des LP) et une opération de réduction de moyens masquée puisque le nombre de lycéen·nes et d’étudiant·es devraient diminuer considérablement à l’avenir.
« La mobilisation en 44 a commencé par la grève des personnels des 1er et 6 février, puis s’est prolongée par une série de réunions d’information dans les écoles et les établissements rassemblant chaque fois des dizaines de parents d’élèves et de personnels. Cette alliance a permis de dynamiser un mouvement multiforme : création d’une communauté WhatsApp de parents qui rassemble plus de 2000 personnes et comprend des dizaines de sous-groupes pour organiser l’action ; manifestations le samedi rassemblant des milliers de parents d’élèves, d’enfants, d’enseignant·es ; photos choc mettant en scène des collégien·nes ou des adultes réparti·es par groupes de niveau, dans une cour de récréation, devant le Château des Ducs ; affichage de banderoles sur les façades des écoles et des collèges ; chansons qui deviennent virales « le chaos des savoirs » par le groupe De Nivo ; « on fait bloc contre le choc » du groupe de rap nantais le Dispositif et Adam l’ancien » explique Sylvain Marange, enseignant en collège REP, co-secrétaire départemental du Snes-FSU, parent d’élève et militant FCPE.
« Dans le même temps, les actions écoles et collèges déserts se sont multipliées pour culminer le 28 avril lors d’une grande journée École déserte où plus de 12000 élèves étaient absent·es en classe ! les actions de grève des personnels se sont répétées (19, 20, 21, 22, 25 mars et les 2, 3, 4 avril) avec des rassemblements et des manifestations ».
« Ce feu roulant d’actions se poursuit et connaîtra un nouveau temps fort avec l’organisation d’une Grande soirée pour l’École à Nantes jeudi 11 avril (salle Nantes Erdre à 18h30) à laquelle des parents d’élèves et des personnels mobilisé·es seront invité·es à témoigner des raisons et des formes de leur engagement. Dominique Bucheton (université de Montpellier) et Edwige Chirouter (université de Nantes) apporteront un éclairage scientifique. Sophie Vénétitay secrétaire générale du Snes-FSU et Maud Valegeas co-secrétaire fédérale de SUD, ainsi que de nombreux·ses représentant·es départementaux·ales (FCPE, CGT, FO, UNSA, CNT, CFDT, SNL) donneront des perspectives à la mobilisation ».