Helen Cowie, Roehampton, University of Surrey
Dawn Jennifer, Roehampton, University of Surrey
Sonia Sharp, Birmingham Education Authority
Contribution edited by Peter Smith, Goldsmiths College , with their permission.
Résumé
Absence de registre central de statistiques de source gouvernementale sur la violence à l’école ; recherche peu importante sur la nature et la prévalence de la violence à l’école, à l’exception des études sur le harcèlement et l’intimidation entre élèves. Plusieurs initiatives du Gouvernement et quelques mesures nationales/régionales ont été mises en œuvre récemment pour améliorer le niveau des comportements dans les établissements scolaires, y compris au sujet de l’échec scolaire, du manque de motivation, de l’exclusion sociale, du mauvais comportement, de l’absentéisme et du harcèlement entre élèves.
Un compte-rendu plus complet des études dans le Royaume -Uni est disponible dans le rapport : Cowie,Jennifer and Sharp (2003) (dont ce bref compte-rendu est adapté). Ceci fait partie d’un volume publié (Smith 2003) qui détaille les connaissances et les actions entreprises au sujet de la violence à l’école dans la Communauté européenne.
En Angleterre, la violence à l’école est traitée de manière anecdotique par les médias et par les centres d’appels téléphoniques tels que ChildLine , mais ni la DfES ni le Home Office ne disposent d’un registre central de statistiques scolaires concernant ce sujet. Au cours de la dernière décennie, la recherche a porté en grande partie sur le sujet apparenté du harcèlement entre élèves. On trouvera les meilleurs indicateurs de la violence à l’école dans les statistiques d’exclusion du DfES (2002) et les statistiques de la violence à l’école relevées sur le sondage British Crime Survey.
De 1995 à 1998 le nombre total d’exclusions dépassait les 12000 par an, à peu près 0,17 pour cent des enfants à l’école ; en 1998/99 ce chiffre est tombé à 0,14 pour cent. Les causes d’exclusions sont souvent des cas de désobéissance générale ou des cas d’agression physique contre le personnel ou d’autres élèves. 83 pour cent des exclusions définitives étaient des garçons ; 66 pour cent étaient des élèves âgés de 13,14 ou 15 ans.
Selon le sondage British Crime Survey (Budd, 1999) 3.2 pour cent des enseignants d’école primaire et 4.2 pour cent des professeurs du secondaire sont victimes de violences. La description qu’en donnent les enseignants, porte à croire que les élèves et leurs parents sont les deux principales sources de violence.
La recherche en ce qui concerne le harcèlement entre pairs dans les écoles a été plus fournie. Smith et Shu (2000) ont fait état des données d’un questionnaire rempli par 2.308 élèves âgés de 10 à 14 ans, provenant de 19 écoles réparties sur le territoire anglais. 2.9 pour cent des élèves ont mentionné des pratiques d’intimidation sur leurs camarades » deux à trois fois » par mois ou plus. Ces chiffres étaient plus bas que ceux obtenus 7 ans auparavant (Whitney & Smith, 1993) et les auteurs, dans une tentative d’explication, l’attribuent à l’augmentation des mesures anti-harcèlement prises par les écoles participantes ainsi que dans l’ensemble du Royaume Uni.
Positions actuelles en ce qui concerne la violence à l’école
Bien que rien de particulier n’ait été instauré pour faire face à la violence dans les écoles, plusieurs initiatives récentes du gouvernement ont concerné des questions apparentées. Depuis septembre 1999, le School Standards and Framework Act (1998) rend obligatoire pour toutes les écoles la mise en œuvre de mesures visant à » encourager un comportement correct et le respect d’autrui par les élèves et, en particulier, à prévenir toute forme de harcèlement parmi les élèves. «
Un programme gouvernemental sur trois ans » Excellence in Cities » aborde l’échec scolaire, l’absence de motivation et l’exclusion sociale dans certaines zones urbaines ciblées (DfES 2002). Les établissements perçoivent des fonds s’ils peuvent donner la preuve des mesures et des pratiques mises en place pour faciliter l’élaboration , par exemple, de projets pour les élèves dont le comportement est agressif ou perturbant .
En décembre 2000, le Secrétaire pour l’Education et l’Emploi en place, a lancé un portfolio anti-harcèlement, mettant à jour la publication de 1994 » Don’t suffer in silence » qui s’appuyait sur les conclusions du projet contre le harcèlement de Sheffield. Les thèmes couverts comprenaient : le projet d’établissement, les perspectives pour les élèves, les stratégies d’opposition au harcèlement, la complétion des programmes scolaires, l’entraide entre élèves et la coopération avec les parents et la communauté. Il y a aussi une vidéo à l’usage des enseignants.
Le portfolio est doublé d’un site web: http://www.dfee.gov.uk/bullying.
En mars 1999, le Forum sur les Enfants et la Violence a lancé une campagne : » Towards a Non Violent Society : Checkpoints for Schools « (Varnava 2000) – Vers une société de la Non Violence : Points de contrôle pour les établissements scolaires -. Il s’agit d’un guide pratique permettant aux écoles d’actualiser leur activité et de développer des projets de promotion de la non-violence intégrables à la politique globale de l’école . Le guide permet aussi le monitorat et l’évaluation des progrès. (NCB 2000).
Towards a non-violent society : Checkpoints for Young People a été présenté aux élèves passant du primaire au secondaire afin de leur faire prendre conscience de la violence entre élèves et de la prévenir.
Leap Confronting Conflict a été créé par The Leaveners (Oeuvre de Bienfaisance d’une Communauté artistique Quaker) en 1987 afin d’explorer les causes et les effets des conflits et de la violence dans la vie des jeunes. Ils ont développé une série de projets dont Confronting Conflict in Schools (1999) qui engage actuellement les établissements scolaires dans des processus actifs de résolution de conflits et de médiation.
Childline in Partnership with Schools (CHIPS) a été présenté dans les établissements secondaires en octobre 1997 et plus de 1000 écoles y adhèrent (Turner 2000). Il s’agit d’un partenariat entre ChildLine ( numéro d’appel), les jeunes et les établissements, qui encourage les établissements à soutenir les élèves dans leurs efforts pour mettre en place des projets conçus par et pour les élèves qui souhaitent s’attaquer à la gestion de problèmes affectant leur vie, tels que le harcèlement et la violence. Un « Dossier du Professeur » comporte huit leçons inspirées de quelques-uns des problèmes les plus répandus parmi ceux dont parlent les élèves du primaire dans leurs appels à ChildLine, y compris les pratiques d’intimidation et de harcèlement.
Le Peer Support Forum a été établi en 1998 grâce à une collaboration entre ChildLine/CHIPS et la Mental Health Foundation . Son objectif est la promotion de l’entraide entre pairs afin d’améliorer le confort émotionnel des jeunes enfants et de s’opposer au harcèlement et autres formes de violence. Les projets tournant autour du soutien entre pairs comprennent Circle Time, un moment réservé chaque semaine, pendant lequel professeurs et élèves sont assis en cercle et participent à des activités, des jeux et des discussions de sujets difficiles, avec pour objectif la résolution de problèmes; Circle of Friends, une méthode pour faciliter les rapports avec autrui pour un élève vulnérable à l’exclusion sociale ; Befriending systems, impliquant l’engagement d’un ou de plusieurs élèves » sur qui on peut compter « ; et Conflict resolution/mediation, un processus structuré dans lequel un tiers aide les participants volontaires à résoudre leur conflit. Active listening methods va au-delà des approches de soutien amical et de médiation pour déboucher sur des interventions plus franchement orientées vers un mode de conseil. Les élèves tenant le rôle de moniteurs suivent une formation et sont supervisés dans leurs compétences d’écoute active nécessaires au soutien des pairs qui font appel à eux.
En général, les méthodes de soutien par les pairs sont accueillies favorablement par les utilisateurs, par les professeurs et par les parents. Leur impact le plus important est d’orienter l’ambiance de l’établissement vers plus de convivialité. Les élèves aidant leurs pairs gagnent énormément en compétences relationnelles, en confiance et en estime de soi. L’inconvénient est que le système est considéré comme essentiellement » féminin » avec seulement un petit pourcentage de garçons (à peu près 20 %) (Cowie and Wallace 2000 ; Cowie et al.2002).
Références
- Budd, T. (1999). Violence and Work: Findings from the British Crime Survey. London: Home Office.
- ChildLine (2000). ChildLine Teacher’s Pack. London: ChildLine, Studd Street, London N1 0QW.
- Cowie, H., Jennifer, D. & Sharp, S. (2003). School violence in the United Kingdon: addressing the problem. In P.K. Smith (ed). (2003). Violence in schools: The Response in Europe. London: Routledge.
- Cowie, H., Naylor, P., Talamelli, L., Chauhan, P. & Smith, P. K. (2002). Knowledge, use of and attitudes towards peer support: a follow-up to the Prince’s Trust survey, Journal of Adolescence, 25.
- Cowie, H. & Wallace, P. (2000). Peer Support in Action. London: Sage. www.peersupport.co.uk
- Department for Education and Employment (2000). Don’t Suffer In Silence: An Anti-Bullying Pack For Schools. London: HMSO.
- Department for Education and Skills (2002). Website: http://www.dfes.gov.uk Leap Confronting Conflict (1999). Annual Review 1999. Unpublished. Leap Confronting Conflict, The Leap Centre, 8 Lennox Road, London, N4 3NW.
- Smith, P.K. (ed). (2003). Violence in schools: The Response in Europe. London: Routledge.
- Smith, P. K. & Shu, S. (2000). What good schools can do about bullying: findings from a survey in English schools after a decade of research and action. Childhood, 7, 193-212.
- Turner, M. (2000). Strategy Plan For CHIPS. London: ChildLine, Studd Street, London N1 0QW.
- Varnava, G. (2000). Towards a Non-violent Society: Checkpoints for Schools. London: National Children’s Bureau/Forum on Children and Violence.
- Varnava, G. (2001). Towards a Non-violent Society: Checkpoints for Young People. London: National Children’s Bureau/Forum on Children and Violence.
- Whitney, I. & Smith, P. K. (1993). « A survey of the nature and extent of bully/victim problems in junior/middle and secondary schools ». Educational Research, 35, 3-25.