Samuel Paty
Au collège du Bois d’Aulne un an après
Libération et France Inter ont pu échanger avec 7 collègues de S Paty du collège du Bois d’Aulne à Conflans Sainte Honorine. Et leurs témoignages ne coïncident pas toujours avec ce que le rectorat de Versailles dit à la presse.
15 octobre : Que faire ?
Le 15 octobre, les enseignants rendront hommage à leur collègue assassiné, Samuel Paty. Ils le feront avec leurs élèves. Et ce ne sera pas une journée facile. Certains envisagent de ne rien faire. D’autres de faire un cours sur la liberté d’expression. La plupart essaie de trouver la bonne formule avec leurs collègues. Ne nous y trompons pas. Derrière ces différentes postures c’est la même émotion. Nous avons demandé à deux professeurs d’histoire-géographie, Christine Guimonnet, secrétaire générale de l’APHG (l’association des professeurs d’histoire-géographie) et Johann Nallet, professeur au collège de Gémozac (17) de partager leur vision de ce moment si intense.
Laurent Villemonteix : Samuel Paty, faire corps
16 octobre 2020, Samuel Paty est effroyablement assassiné à quelques mètres de l’établissement où il exerçait. Déjà un an. Le virus a tant mobilisé les esprits, qu’il les a appauvris par un surplus d’informations contradictoires et enchevêtrées au point que la mort de notre collègue s’est estompée dans la masse d’autres victimes. L’actualité récente nous oriente encore vers d’autres tragédies évoquées lors du procès des attentats du 13 novembre 2015. Autant de morts, de disparus dans une désespérante addition. Tous les êtres humains sont égaux en droits et en dignité mais ils sont profondément inégaux devant la mort lorsque celle-ci fait l’objet d’un traitement public.
S Paty : Un hommage dans l’intimité
A l’image des collègues de S Paty du collège du Bois d’Aulne qui ne veulent ni photos ni caméras, l’hommage rendu à Samuel Paty est celui du coeur et de l’intime. Chaque établissement s’organise à sa façon. Mais la plupart choisissent la seule voie digne de S Paty. Celle qui consiste à dialoguer avec sa classe avant de recueillir. Plutôt que celle qui exige l’obéissance des corps dans la minute de silence avant l’éveil des esprits. Rien ne salirait plus cette journée que la voir mise au service d’un projet politique en contradiction avec l’idéal de cet enseignant.
Hommage à S Paty : Le Snes Fsu craint la récupération politique
» Il y a un an, l’indispensable hommage à notre collègue était escamoté par des décisions ministérielles indignes. Il y avait besoin de temps, de recueillement, d’échanges, de paroles, il y avait besoin de collectif, de réflexion, il y avait besoin de se retrouver, tout simplement. Les temps banalisés, préalables indispensables au retour des élèves, ont été pourtant brutalement supprimés à quelques heures de la rentrée. Ils ont finalement été obtenus, parfois de haute lutte, souvent en bonne intelligence avec les personnels de direction. Mais il restera cette trace indélébile d’un hommage qu’il a fallu arracher », écrit le Snes Fsu. » Aujourd’hui, un an après, l’heure est à l’hommage et au souvenir. Dans ce moment important pour la communauté éducative, chacun devra se montrer à la hauteur en s’abstenant de toute récupération ou instrumentalisation politique et en respectant la douleur d’une communauté éducative encore éprouvée. L’heure est à l’hommage, simplement, dignement. »
Stop à la manipulation !
Professeure des écoles, Rose Marie Farinella travaille l’éducation aux médias dans sa classe depuis 2014. Avec la journaliste Estelle Warin et le dessinateur Dume, elle publie « Stop à la manipulation », un ouvrage destiné aux écoliers (10 ans). Il montre comment est produite l’information, comment on décode une image, comment fonctionnent les réseaux sociaux et comment déjouer les fake news.
RM Farinella, E Warin, Dume, Stop à la manipulation, Bayard, ISBN 979-1-0363-2882-4, 12.90€
Les établissements invités à commémorer l’assassinat de Samuel Paty le 15 octobre
Dans un courrier envoyé aux recteurs le 6 octobre, JM Blanquer « souhaite que dans chaque école et chaque établissement scolaire, un hommage soit rendu à Samuel Paty à la fois par les personnels et les élèves. Les écoles et établissements pourront organiser un temps de recueillement en mémoire de S Paty et consacrer une heure de cours du vendredi 15 octobre à un temps d’échange dont le contenu sera laissé au choix des équipes… Ce temps pourra notamment prendre la forme à partir du cycle 3 d’une séquence sur la construction de l’esprit critique ainsi que sur le métier de professeur ». Dans la forme, cette lettre laisse donc une totale liberté aux enseignants et aux équipes, même si les précisions soufflent le contraire. Par respect pour la victime, les enseignants pourront commencer par la phase de débat avant la phase de recueillement pour lui donner du sens. La forme de la lettre peut donner à penser que le ministère a saisi l’erreur qu’il a faite en 2020 en ne laissant pas les enseignants préparer entre eux l’hommage nécessaire à S Paty. Cet hommage avait été suivi de dérapages : arrestations d’écoliers, signalements sans suite qui ne sont pas la meilleure façon de rendre hommage à la victime. Le dossier du Café rappelle comment les enseignants ont travaillé avec leurs élèves cet acte horrible.
Loi Rilhac
Le Sénat modifie la loi Rilhac
Examiné par la commission de l’éducation du Sénat le 13 octobre, le texte de la proposition Rilhac ressort avec de nouvelles modifications. Celles-ci affirment le rôle d’encadrement des directeurs d’école et clarifient des flous insérés volontairement par la majorité à l’Assemblée en ce qui concerne les décharges et l’aide administrative. Le texte doit maintenant passer en séance au Sénat. Ce sera le 20 octobre.
Nous, directrices et directeurs, refusons la proposition de loi Rilhac !
50 directrices et directeurs lancent un appel à l’abandon de la proposition de loi Rilhac. » Nous refusons de passer d’un fonctionnement démocratique et collectif avec un rôle d’animateur•trice et de coordinateur•trice de l’équipe enseignante à un fonctionnement vertical et directif. Nous estimons que si cette « délégation de compétences » nous est attribuée, cela ne sera pas une reconnaissance supplémentaire mais constituera plutôt le moyen de renforcer les exigences gestionnaires à nos dépens et aux dépens de nos collègues. Nous refusons de devenir une courroie de transmission entre le ministre et nos collègues ». Avec le soutien de la Cgt, de FO, de Sud et du Snuipp Fsu, ils demandent également une aide administrative, des décharges, et un réel allègement des tâches administratives. Des revendications et une position qui réunissaient 90% des professeurs des écoles en 2019. Ils appellent donc logiquement leurs collègues à diffuser et signer leur appel.
Marseille : Une pétition contre la proposition d’E Macron
Alors qu’E Macron retourne à Marseille ce 15 octobre, plus d’un millier de professeurs des écoles marseillais ont signé une pétition contre le projet marseillais d’école présenté par E Macron. « Vous voulez investir dans l’école du futur ? Nous vous demandons déjà d’investir pour faire fonctionner l’école du présent. Pour cela, un réel plan d’urgence pour l’Education est indispensable », écrivent les syndicats organisateurs (Cgt, FO, Snuipp, Sud des Bouches du Rhône). « Pour améliorer l’encadrement et l’accompagnement des élèves, créer des postes pour avoir des enseignant-es remplaçants supplémentaires, avoir des AESH à la hauteur des besoins, recréer un véritable RASED partout et en nombre permettant d’intervenir efficacement dans toutes les écoles, recruter des médecins et des infirmières scolaires en nombre suffisants, rénover et entretenir les écoles, les bâtiments comme les cours, donner accès à des équipements sportif de proximité et en bon état etc.
Politique gouvernementale
JM Blanquer crée son club politique
Le ministre de l’éducation nationale a inauguré le 13 octobre son nouveau club politique appelé « le laboratoire de la République ». Il publie son manifeste et quelques textes de JM Blanquer et de N Elimas. Le thème central semble être la dénonciation des mouvements anti racistes, du mouvement décolonial et de l’écriture inclusive. Le laboratoire de la République penche bien à droite.
J. Castex lance de nouveaux Territoires numériques éducatifs
C’est « une stratégie globale permettant de prendre un véritable virage numérique » qu’a annoncé Jean Castex à Chasseneuil-du-Poitou le 8 octobre. 172 millions, sur trois ans, seront consacrés à 10 nouveaux Territoires Numériques Educatifs (TNE). 77 millions iront à des programmes de recherche et 100 millions à l’adaptation numérique du supérieur. Des annonces qui arrivent tardivement dans le quinquennat.
Blanquer ramène la formation des enseignants 10 ans en arrière
Rappelez-vous 2010-2013. Luc Chatel et son Dgesco, JM Blanquer, lancent la masterisation. Les étudiants reçus aux concours d’enseignement sont envoyés directement dans les classes, y compris en maternelle, en CP ou au collège. Et advienne que pourra ! Un projet d’arrêté présenté le 13 octobre en CTM, que le Café pédagogique s’est procuré, établit que JM Blanquer veut revenir à cette formule. Tous les syndicats ont voté contre. Mais la formule a des attraits…
JM Blanquer veut doubler les stages des enseignants en entreprise
Dans un entretien donné aux Echos, JM Blanquer revient sur le lien école entreprises le jour même de l’ouverture de la première université école entreprise. Le ministère annonce le doublement du nombre des stages en entreprises pour les enseignants de lycée professionnel. Pour les autres enseignants, le ministre veut proposer « une plus grande offre d’expériences en entreprises ». Il veut aussi multiplier les interventions de « coachs » envoyés par les entreprises pour suivre les élèves de lycée professionnel. Enfin le ministre a vanté les améliorations qu’il a apporté à l’orientation des lycéens. Mais comme le remarque MC Corbier, « les chefs d’établissement regrettent pourtant « le côté virtuel » de ces heures »…
Macron : « On a sous-investi en éducation »
« On a ces dernières années sous investi en éducation, formation, enseignement supérieur et la recherche », a déclaré le 12 octobre Emmanuel Macron lors de la présentation de son plan France 2030. Des propos qui sont conformes à la réalité : la dépense en éducation est passée de 7.6% du PIB en 1999 à 6.6. Et depuis son arrivée à l’Elysée elle est passée de 6.8 à 6.6%. Mais qui contrastent avec ceux de JM Blanquer qui présente le quinquennat comme celui qui a le plus dépensé pour l’éducation.
Marseille lance son plan de rénovation des écoles
« Je suis prêt dès demain à signer un contrat d’engagement avec l’Etat ». Benoît Payan, maire de Marseille , a présenté le 11 octobre le plan de rénovation des écoles de la ville. Ce sont 174 écoles, plus d’une sur trois, qui seront totalement rénovées ou reconstruites. La mairie a défini de nouvelles normes pour des écoles plus vertes, ouvertes sur le quartier, plus sures sur le plan sanitaire et aussi plus accueillantes pour le personnel. La facture est lourde : 1.2 milliard. Aussi en annonçant que Marseille est prêt, B Payan rappelle au gouvernement la promesse d’E. Macron le 2 septembre.
Le ministère veut faire travailler davantage les professeurs à temps partiel
Curieux décrets. Un décret publié au JO du 14 octobre autorise les professeurs à temps partiel à faire des heures supplémentaires années (HSA). Ce décret illustre le besoin d’enseignants après la décision de ne pas créer de postes alors que la population scolaire augmente dans le 2d degré. Il illustre aussi le fait que le vivier d’heures supplémentaires à effectuer par les enseignants à temps complet est vide dans plusieurs académies. Le ministère tente alors d’élargir son vivier en inventant ce procédé inédit.
Primaire : 6814 dossiers retenus pour l’école numérique
L’appel à projet pour le socle numérique des écoles élémentaires, lancé en janvier, vient d’être abondé. Finalement 6814 dossiers de demande de subvention sur 7182 sont acceptés. Cela concerne 7740 communes et 10 000 écoles, soit 60 000 classes, qui vont bénéficier de 105 millions d’euros.
Handicap : La FCPE obtient en justice l’attribution d’un AESH
« C’est un sujet qui revient chaque année : des enfants sont mis de coté et ne vont pas à l »école faute d’accompagnants », explique Nageate Belhacen, co-présidente de la FCPE. Dorénavant cela devrait être moins fréquent. La FCPE des Bouches du Rhône, représentée par son président Christophe Merlino et Maitre Eglantine Habib, ont obtenu en justice l’attribution d’un AESH pour un élève scolarisé en Ulis mais qui ne pouvait suivre les cours « intégrés » faute d’accompagnant. Le tribunal administratif de Marseille, saisi d’un référé liberté, a jugé que le droit à l’éducation de l’enfant n’était pas respecté et qu’il y avait bien urgence 3 semaines après la rentrée et 5 mois après l’attribution par la MDPH d’un accompagnement de 12 heures. Le recteur est condamné à placer l’enfant dans l’école dans les conditions fixées par la MDPH. La famille peut saisir le juge si la mesure n’est pas exécutée et obtenir une astreinte. C Merlino estime que près de 200 familles sont dans le même cas dans le département. La FCPE souhaite sensibiliser les autres départements. Elle ouvrira une plateforme de saisie des cas similaires et assistera les familles pour que leurs droits soient respectés.
Où sont les enseignants ? demande le Se Unsa
« Qu’ils s’agissent des enseignants, des CPE, des PsyEN, des AESH ou des AED, selon les remontées des sections locales du SE-Unsa : on manque de personnels dans nos écoles, collèges et lycées ! Plus précisément, et plus préoccupant, on manque de personnels là où les supports existent pourtant. En clair, même là où il y a des postes, il n’y ni titulaire, ni titulaire remplaçant, ni contractuel pour les occuper », écrit le Se Unsa. Il remarque qu’il y a pourtant des listes complémentaires dans la plupart des académies. « Cela jette donc une suspicion sur une volonté de faire des économies. Les moyens votés en Loi de finances sont-ils réellement utilisés ? » Des supports de 6 h pour les étudiants alternants, qui ont commencé à remplacer les stagiaires avec la réforme de la formation, sont aussi vacants. La question est posée alors que le budget 2022 commence à être discuté au parlement.
L’enseignement agricole contre la réforme du bac pro
« Nous continuons de penser que le calendrier de cette réforme n’est pas tenable : une consultation bâclée (amorcée pendant l’été), désorganisée, une absence de documents majeurs (grilles horaires par exemple) et dans laquelle il manque trop de mentions des savoirs à enseigner. Si des évolutions sont à noter notamment pour le module MG1, nous souhaitons que nos demandes légitimes soient entendues sur des éléments de contenu et d’organisation du diplôme. Nous demandons qu’une vraie concertation, avec du temps, se mette en place », écrivent les syndicats de l’enseignement agricole public SEA Unsa, FO, Snetap Fsu et Cgt. « La méthode choisie et imposée démontre son inefficacité. La réforme doit s’arrêter pour repartir sur des bases concertées et collectives, dans l’intérêt des élèves. »
Métier enseignant
Le calendrier et l’organisation des concours
Une note de service publiée au BO du 14 octobre établit les modalités d’organisation des concours de recrutement et des examens professionnels pour 2022. La note rappelle les modifications apportées aux concours de PE, PEPS, certifiés, PLP, CPE pour les conditions d’inscription et les nouvelles épreuves des cpe, capeps, capet, caplp et cpe. Elle fixe le calendrier des épreuves : PE externe du 5 au 7 avril interne le 23 mars; certifiés externe du 21 au 31 mars, interne le 1er février, agrégés externes du 22 février au 19 mars et interne du 25 au 28 janvier, PLP externe les 10 et 11 mars et interne le 10 mars. Un décret au JO du 15 octobre officialise les nouvelles conditions d’inscription aux concours
Les concours de recrutement de Polynésie
Le JO du 12 octobre publie un arrêté fixant l’organisation et le contenu des épreuves des concours de recrutement des professeurs des écoles du corps de l’Etat pour la Polynésie française.
Les postes aux concours de l’enseignement agricole
Trois arrêtés publiés au JO du 14 octobre fixent le nombre de postes proposés aux concours de l’enseignement agricole : CPE 3, certifiés : 33 places à l’externe dont 6 en lettres modernes et biologie, 5 en documentation et 11 en SES; 12 places aux concours externes. Il y a 37 places aux concours de PLP externes dont 15 en agroequipements, 7 en maths physique et 31 aux concours internes.
Covid
La nouvelle carte des niveaux sanitaires
Comme annoncé, le ministère a mis à jour sa carte des niveaux d’application du protocole sanitaire et fait passer en vert les 21 nouveaux départements (Hautes-Alpes, Aube, Haute-Corse, Doubs, Eure-et-Loir, Haute-Garonne, Gironde, Ille-et-Vilaine, Lot, Lot-et-Garonne, Nord, Oise, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Bas-Rhin, Savoie, Territoire de Belfort, La Réunion, Mayotte). Dans ces départements, les écoliers pourront retirer le masque en classe lundi 11 octobre. Les collégiens et lycéens doivent le garder. Les adultes aussi.
Covid : 12 départements vont passer au niveau 1
Douze nouveaux départements vont passer au niveau 1 selon un décret publié le 14 octobre au Journal officiel. Il s’agit de : Ain ; Ariège ; Charente ; Cher ; Drôme ; Gard ; Hérault ; Moselle ; Haut-Rhin ; Var ; Haute-Vienne ; Seine-et-Marne. Dans ces départements les écoliers devraient pouvoir retirer le masque en classe dès lundi. Le masque reste obligatoire pourles collégiens, lycéens et les adultes. Le ministère devrait faire une mise à jour de sa carte dans la journée.
Covid : Les tests ne décollent pas
Les nouvelles données Education nationale pour la semaine du 7 octobre donnent 3869 élèves contaminés soit un millier de moins que la semaine précédente. Un nombre à relativiser car Geodes, le site du ministère de la Santé , donne 1505 cas pour la seule journée du 4 octobre. Mais il est certain que le nombre de cas diminue. Par contre on reste toujours très loin des 600 000 tests annoncés par le ministre et des tests systématiques demandés au primaire par le Conseil Covid. Cette semaine 186 000 tests ont été réalisés contre 200 000 la semaine précédente.
Retour du masque en Lozère
Allégé depuis le 4 octobre, le protocole est durci en Lozère. Le département repasse au niveau 2. Le port du masque est à nouveau obligatoire en classe pour les écoliers. C’est le premier département à devoir faire face au yoyo administratif résultant de la gestion du protocole à niveaux. Comment les enseignants vont réussir à faire prendre au sérieux le port du masque si cela change de semaine en semaine ? En Lozère le taux d’incidence est repassé au dessus de 100 ce qui justifie la décision préfectorale.