Par François Jarraud
La France va-t-elle manquer d’étudiants ? Dans les cauchemars des pays développés il y a souvent la peur de manquer de cadres. Une étude gouvernementale annonce qu’en 10 ans nous perdrons 150 000 étudiants et pas seulement pour des raisons démographiques ! A voir aussi ce mois-ci d’autres études : une analyse le devenir des bacheliers qui ne poursuivent pas leurs études dans leur région; une autre met en évidence l’impact de l’environnement scolaire dans l’orientation.
La France s’attend à perdre 154 000 étudiants en 10 ans
Selon une étude de la Depp (Mre de l’enseignement supérieur), le nombre d’étudiants ne va cesser de chuter dans les 10 prochaines années. D’ici 2017, la France formerait 7% d’étudiants en moins (153 800). La baisse serait particulièrement forte en université (-15%). En IUT et STS la baisse serait moins forte (-1% et -3%) alors que les CPGE compteraient 5% d’étudiants en plus.
Les experts ont construit leur scénario prévisionnel en tenant compte de deux facteurs. D’abord un recul démographique qui pèsera jusqu’en 2012. Ensuite une baisse des poursuites d’étude après le bac.
Ce second point est particulièrement alarmant. D’une part il montre que la France ne s’attend pas à respecter les objectifs européens (50% d’une tranche d’âge en post bac). D’autre part les conséquences économiques risquent d’être sévères. Alors que les autres pays développés cherchent à augmenter fortement leur nombre de diplômés du supérieur, le décrochage français pourrait être insurmontable. Ces chiffres éclairent également d’une lumière crépusculaire les perspectives d’évolution du lycée. Alors qu’on attend 280 000 bacheliers généraux en 2008, on ne devrait en compter que 272 000 en 2017.
L’étude
http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2008/71/8[…]
Que deviennent les bacheliers du Nord-Pas-de-Calais ?
Pourquoi certains bacheliers arrêtent-ils leurs études ? Confiée à l’OFIP (Observatoire des formations et de l’insertion professionnelle de l’université des sciences et technologies de Lille), une étude analyse la devenir des bacheliers 2005 de la région qui ne sont pas entrés dans l’enseignement supérieur régional. On a là une enquête de suivi assez rare qui permet de comprendre les freins à la poursuite des études et qui est tout à fait bienvenue alors que les experts gouvernementaux annoncent une perte de 150 000 étudiants dans les années à venir.
Sur 28 072 bacheliers en 2005, 1 189 étudient hors-région. Ce sont principalement des bacheliers généraux (c’est le cas de la moitié des bacheliers S) qui s’inscrivent dans des filières d’excellence (école d’ingénieurs, classes préparatoires) ayant une meilleure réputation. « 41% de ces poursuites d’études s’effectuent en Belgique (50% pour les femmes contre 27% pour les hommes). Les principaux attraits sont l’absence de concours d’entrée et des frais de scolarité qui sont moindres » note l’Ofip. Mais l’équipement local est aussi en cause : 13% n’ont pas été admis dans la filière de leur choix, 27% n’ont pas trouvé dans la région la formation souhaitée, 10% jugent la formation trop chère.
930 ne font pas d’études supérieures. Ils le font principalement pour entrer dans la vie active. C’est le cas par exemple de 53% des bacheliers STT. « Deux ans après l’obtention du baccalauréat, 57% de ces bacheliers sont en emploi, 16% ont repris des études et 20% sont sans emploi (dont 1/3 depuis plus de 12 mois) » écrit l’OFIP. « Trois quarts des emplois occupés sont des postes d’employés. Le salaire médian net mensuel est de 1150 euros (100 euros de différence entre les hommes et les femmes). »
« Ce travail est une première étape dans la compréhension du devenir des bacheliers » note l’OFIP. « Il méritera sans doute d’être approfondi suite aux décisions prises en Belgique d’instaurer des quotas et des tirages aux sorts pour les inscriptions en sections kinésithérapie, éducateur spécialisé, ergothérapie, logopédie et médecine vétérinaire ».
L’étude
http://www.poleuniv-lille-npdc.fr/n_telecharg/ores/05-06_B[…]
Le milieu scolaire compte aussi
« Comment, dans un système d’orientation vers l’enseignement supérieur reposant sur la demande des élèves, les jeunes opèrent leurs choix d’études ». Nadia Nakhili met en évidence, à coté des variables sociales, l’importance de l’environnement scolaire dans les choix des élèves. » Ce travail confirme l’idée – déjà communément admise en matière de réussite – que l’environnement scolaire doit être également pris en considération dans l’analyse des inégalités de choix scolaires. Un élève à caractéristiques scolaires et sociales données aura toujours plus de chances d’aspirer intégrer un cursus sélectif tel que les classes préparatoires aux grandes écoles ou à vouloir faire des études longues s’il est scolarisé dans un lycée où la proportion d’élèves favorisés est importante ». D’où la nécessité d efavoriser la mixité sociale dans les établissements.
L’étude
http://www.u-bourgogne.fr/upload/site_120/archives/resup_200[…]
Quand l’orientation échoue…
« Existe-t-il un lien entre difficultés d’insertion et choix d’orientation ? Six ans après la fi n de leurs études, des personnes de tous niveaux et spécialités de formation ayant connu un accès à l’emploi difficile, revisitent leurs choix et leurs parcours. Rares sont ceux qui récusent la valeur de la formation. Néanmoins, l’évaluation qu’ils font a posteriori de son utilité sur le marché du travail varie selon leur niveau ». Selon cette étude du Céreq, une catégorie semble particulièrement fragile, le niveau intermédiaire de formation, des bacheliers aux titulaires d’un niveau ou d’un diplôme bac+2, généralement universitaires. « Ils jugent, plus que les autres, avoir eu des difficultés à utiliser les acquis de la formation initiale, tant pour décrocher un emploi que pour ensuite exercer leur activité ; ils connaissent également des réorientations plus fréquentes. La question pointée par ces jeunes moyennement qualifiés est celle du manque de finalité professionnelle des formations suivies ». Pour les auteurs du Céreq, » Les jugements que portent ces personnes de niveaux intermédiaires sur leurs choix d’orientations après six années de confrontation à l’emploi conduisent à penser qu’elles devraient faire l’objet d’actions prioritaires en matière d’information, de conseil, de suivi et d’accompagnement au projet professionnel ».
Bref 258
http://www.cereq.fr/pdf/b258.pdf
L’apprentissage en mutation
Selon une étude de la Depp (ministère) , l’apprentissage connait une forte croissance. Mais surtout il se diversifie. Les auteurs distinguent 3 types d’apprentissage. Le 1er est constitué des spécialités traditionnelles féminines à 90% (coiffure, santé) qui concernent surtout les niveaux IV et V. De l’autre coté on trouve des apprentis de niveau I et II (post bac)en informatique et gestion. . Un troisième profil concerne le commerce, l’accueil.
L’étude
http://www.education.gouv.fr/cid23166/l-apprentissage-une-voie-[…]
Le ministère lance un dispositif contre le décrochage
Dans une circulaire adressée aux recteurs et préfets, Xavier Darcos fixe comme objectif une baisse de 10% du décrochage pour cette année scolaire dans les 215 quartiers « espoir banlieue ».
Le ministre demande aux rectorats de recenser dans ces quartiers les décrocheurs, c’est-à-dire les jeunes « qui ne se présentent plus dans leur établissement scolaire » et les jeunes en « risque de décrochage », ceux qui « expriment un important absentéisme ». Il demande de suivre les passages de 3ème à la 2de et les décisions d’exclusion, même temporaire, prises par les établissements. On a là sans doute le point le plus délicat, puisque aucun outil fiable aujourd’hui ne permet de suivre les élèves. « Vous veillerez à rassembler mensuellement les informations dont disposent, à l’échelle du territoire, l’Éducation nationale, les autres services de l’État (Jeunesse, Justice, Intérieur, Travail, Emploi, Famille, etc.) et les associations locales » précise le texte.
La circulaire organise également la lutte contre le décrochage. « Vous désignerez un pilote dont l’action sera précisée par une lettre de mission. Il lui reviendra de définir les objectifs locaux, de préciser les modalités et les critères d’évaluation, de mobiliser les acteurs et les moyens au bénéfice du repérage et surtout l’accompagnement des élèves ».
Le traitement du décrochage s’appuiera sur les MGI, les écoles 2ème chance, le dispositif Epide et des tuteurs sociaux.
La circulaire
http://www.education.gouv.fr/cid23326/menb0801025c.html
Le plan espoir banlieue
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2008/06/230[…]
Le 11ème Salon des formations artistiques
« Vous souhaitez devenir graphiste, designer, architecte ou encore comédien, musicien ? Vous désirez évoluer professionnellement dans les secteurs de la communication, de la culture, de l’audiovisuel ou du multimédia ? Venez au Salon, vous y trouverez toutes les information snécessaires à votre choix d’orientation ». Les 30 et 31 janvier, à Paris, le 11ème Salon des formations artistiques permet de découvrir les établissements et de se documenter. A noter cette année : 45 conférences par jour.
Le programme
http://www.letudiant.fr/etudes/salons/salon-des-formations-art[…]
Première année commune en médecine
L’UMP a déposé une proposition de loi qui vise à unifier la première année d’études médicales. Les étudiants en médecine, pharmacie, dentaire suivront une première année commune.
Article de Libération
http://www.liberation.fr/societe/0101307837-reforme-[…]