Dans la vague de grève et de blocage qui se soulève en ce moment en Guyane, les enseignants ont leur place. La Fsu appelle les enseignants à manifester le 27 mars devant le rectorat. Elle « accuse l’état d’abandonner 300 000 citoyens qui lui ont pourtant fait confiance en votant massivement pour le maintien de la départementalisation ».
Le département a des particularités fortes en matière scolaire. Ainsi on estime à environ 10 000 le nombre de jeunes non scolarisés dans un département immense où la croissance démographique est très rapide et la circulation difficile. Le département est aussi marqué par la pauvreté : la moitié des élèves des collèges (46%) ont des parents inactifs. Enfin les élèves parlent fréquemment une autre langue à la maison que le français. Le taux de décrochage est massif. 56% des élèves quittent le système éducatif sans diplôme.
La FSU demande un plan de construction de 10 collèges, 5 lycées et 500 classes pour assurer la scolarisation de tous les enfants à partir de 3 ans (seulement 70% des 3 ans sont scolarisés). Cela représente 3 500 emplois d’enseignants et administratifs à créer. La Fsu demande un concours exceptionnel comme celui de Créteil. Le syndicat demande aussi le doublement des Intervenants Langue Maternelle (ILM) qui font le pont entre la parole du professeur et la langue locale.
En février 2017 le Défenseur des droits a demandé « d’assurer une mise en œuvre effective de l’obligation scolaire sans omettre les enfants des peuples des forêts et des fleuves et les enfants étrangers » et « d’assurer l’accès à un repas/collation quotidien » pour les enfants.
La concertation de 2012 en Guyane