« Si nous nous sommes décidés à vous écrire c’est parce que nous ne pouvons plus subir nos conditions de travail en faisant comme s’il s’agissait de dysfonctionnements ordinaires » écrit un collectif d’enseignants d’Aubagne dans une lettre ouverte. Les enseignants du groupe scolaire (maternelle et élémentaire) de l’école de la Tourtelle d’Aubagne dénoncent leurs conditions de travail : températures glaciales, propreté défaillante, présence de souris. Le matériel pédagogique est même détérioré par les rongeurs.
Une lettre ouverte
Le collectif a adressé vendredi 9 janvier une lettre ouverte de cinq pages, au Maire Gérald Gazay (LR), à la presse locale et aux autres écoles de la Ville. Depuis que le ménage a été privatisé à la rentrée 2023, les personnels constatent une nette dégradation, dans leur école, tout comme dans d’autres écoles. L’hiver dernier, les températures dans les classes n’ont pas dépassé 17°. Des nouvelles chaudières ont été installées, mais elles dysfonctionnent également. Le collectif témoigne d’autres cas d’écoles aux températures basses. L’équipe pédagogique de l’école de la Tourtelle en éducation prioritaire se dit fatiguée par les dégradations de ses conditions de travail, elle dénonce le « mépris » de la Ville et exprime son épuisement face à la situation, son non traitement et les accusations de mensonges.
Des conditions de travail dénoncées
Avant d’envoyer ce courrier au maire d’Aubagne, l’équipe enseignante avait dénoncé et signalé la situation de l’école. « Au mois de décembre 2024, la goutte d’eau a été un énième épisode de panne de chauffage. Au cours de celui-ci on a pu voir des agents municipaux missionnés pour arracher les affichages grâce auxquels l’équipe enseignante communiquait aux parents d’élèves les températures des salles de classe (entre 10 et 15°C ce jour-là). »
Pour le collectif, il s’agit d’un climat d’intimidation. Il poursuit : « On a aussi pu lire à ce moment-là des déclarations des services municipaux dans la PQR (journal la Provence) qui affirmaient qu’il n’y avait pas de panne du tout et que les températures communiquées par les enseignants étaient fausses » et explique s’être monté suite à cela. Il entend « rendre publiques les négligences qui par leur caractère chronique et systématique commencent à ressembler à de la maltraitance ». Le collectif pointe les dysfonctionnements de l’alarme incendie, les problèmes de chaudière, d’hygiène et de propreté. Des excréments de souris sont retrouvés dans l’école, et du matériel pédagogique détérioré par les rongeurs.
Le Maire propose une rencontre avec le rectorat
Suite à la lettre ouverte, le collectif apprend par voie de presse que la mairie propose une rencontre : « M. le maire a interpellé l’inspecteur de l’Education nationale afin de connaître sa position sur la constitution de ce collectif et lui indiquer qu’il était prêt à recevoir les enseignants en sa présence. Les points qui ont été soulevés dans le courrier sont connus des services de la Ville et en cours d’analyse ». Le Maire souhaite donc rencontrer l’équipe avec le rectorat, les faits dénoncés concernent cependant le bâtiment et son entretien qui relèvent des compétences de la Ville.
Djéhanne Gani