17% des collégiens français n’ont pas le niveau de base en maths ! L’enquête internationale TIMSS relate le niveau des élèves de 4ème évalués l’an dernier en maths. Avec un score de 479, les collégiens français sont encore largement sous la moyenne des pays participants (507 points pour les pays de l’OCDE et UE). L’Italie est à 501 points et la Suède 517. Seuls 3% de nos élèves ont un niveau avancé. Le niveau des élèves très faibles est passé de 3% en 1995 à 12% en 2019 pour atteindre aujourd’hui 17%.
Des écarts qui se creusent nettement
Pour la 3ème participation après TIMSS 1995 (score de 530) et TIMSS 2019 (score de 483), il y a de quoi être déçu des résultats. Le niveau des élèves français en maths ne bouge pas. Malgré toutes les réformes annoncées et autres plan maths, le niveau global reste faible. Entre les lignes, on peut aussi constater que les écarts se creusent nettement. En 4 ans, l’écart entre les plus performants et les moins performants bondit de 34 points. Seuls 83% des élèves du panel ont le niveau de base. Quid des autres ? La France atteint le niveau de la Roumanie et de Chypre pour ses élèves les plus faibles. En Angleterre, le taux des élèves le plus faibles est de 11% et de 12% en Italie. En France, seuls 3 % des collégiens atteignent le niveau avancé contre 11% dans la moyenne des pays.
« Ces élèves peuvent étendre leur compréhension au-delà du travail avec des nombres entiers seuls pour résoudre une variété de problèmes dans des contextes nouveaux », indique l’étude. « Ils peuvent interpréter les relations entre les fractions ou les décimales, les nombres négatifs ou les proportions et les rapports dans des problèmes à plusieurs étapes. Ils peuvent formuler des expressions, résoudre des équations algébriques et démontrer une compréhension des fonctions linéaires. Les élèves peuvent utiliser leurs connaissances des propriétés des figures géométriques pour trouver des mesures manquantes et identifier des formes associées ». Les profs de maths savent à quoi d’en tenir pour TIMSS 2027…
Les inégalités de genre augmentent aussi de 4 points à la faveur des garçons. D’ailleurs, les filles se déclarent moins confiantes que les garçons vis-à-vis des apprentissages dans l’enquête : 40% contre 54%. Cet écart est visible aussi dans les autres pays.
Davantage d’élèves perturbateurs
Dans le détail, les élèves français ont de meilleurs résultats en statistiques et en probabilités. Le score des collégiens est de 491 contre 479 pour la moyenne. « C’est un point fort relatif », nuance la DEPP dans son analyse de TIMSS 2023. Dans ces tests, « les étudiants ont été invités à interpréter des données provenant de sources multiples, à représenter des données dans une variété d’affichages visuels et à démontrer leur connaissance de la moyenne et de la médiane des distributions », lit-on sur le site de l’IEA.
Par contre, les élèves chutent en algèbre (- 13 points). Quelles étaient les questions posées ? « 30% de l’évaluation a été consacrée à l’algèbre, notamment aux expressions, aux opérations, aux équations, aux relations et aux fonctions. Les élèves ont été invités à utiliser des modèles algébriques et à comparer des expressions à l’aide d’inéquations. Les élèves ont également été confrontés à des questions sur la résolution d’équations linéaires et la simplification d’expressions ».
Enfin, dans sa note, la Depp insiste aussi sur le climat scolaire. « En 2023, 18% des élèves déclarent constater des comportements d’élèves perturbateurs pendant la plupart de leurs cours de maths de 4ème contre 11% en 2019 ». Les questions de la formation des enseignants et de l’attractivité du métier ne manqueront pas de faire écho à ces résultats inquiétants en mathématiques.
Julien Cabioch
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Télécharger la note de la DEPP sur TIMSS 2023