« Féminisons les métiers de l’aéronautique et du spatial ! » Le Musée de l’Air et de l’Espace a accueilli des lycéennes pour une journée « Femmes de la Défense » il y a une semaine. L’objectif ? Permettre à plus de 60 lycéennes d’Ile-de-France de rencontrer des professionnelles exerçant dans des métiers perçus comme masculins, notamment dans les secteurs de l’aéronautique, de l’aérospatial et de la défense. Ces métiers, souvent associés à une image masculine, ont été démystifiés lors de tables rondes et d’échanges en direct avec des professionnelles passionnées. L’objectif était de casser les stéréotypes et de donner aux jeunes filles les clés pour se projeter dans des carrières où elles sont encore peu nombreuses.
« Mieux comprendre les enjeux du monde professionnel et aider à faire des choix éclairés »
Lamia Mhamdi est enseignante d’économie-gestion au Lycée polyvalent Alfred Nobel à Clichy sous-bois. Elle essaie d’emmener toutes les filles de 2nde à la rencontre de professionnelles pour qu’elles parlent de leur parcours. Elle veut « donner idée des métiers invisibles » aux élèves. Avant d’aller au Bourget pour cette journée « femmes à la défense », elle a organisé une sortie avec l’ascensoriste « otis ». Pour cette professeure, « les rencontres avec les professionnelles apportent une vision concrète aux élèves, ce qui est un complément précieux à ce qu’ils apprennent en classe. Cela les aide à mieux comprendre les enjeux du monde professionnel et à faire des choix éclairés. » Les lycéennes, venues de divers établissements comme le lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-Bois ou du lycée Voilleaume d’Aulnay-sous-Bois ont posé des questions aux professionnelles sur leurs parcours, leurs choix d’orientation, et leurs difficultés dans des univers majoritairement dominés par des hommes.
Plein de questions des lycéennes
Valéria, lycéenne en seconde, a demandé à Estelle, responsable produit industriel chez Safran, ce qui lui plaisait dans son métier. Estelle a répondu sans détour : « La responsabilité, la gestion de projet et la façon de prendre son travail comme un jeu. » Pour Garance, apprentie préparatrice industrielle chez Dassault Aviation, il a été souligné que choisir un métier ne se faisait pas forcément du jour au lendemain : « Tu peux tester, c’est compliqué de choisir direct. » Elle glisse que l’orientation n’est pas toujours simple et qu’il est possible de se réorienter et d’évoluer au fil du temps. D’autres élèves, comme Marie, ont abordé la question des longues études nécessaires pour ces métiers et des difficultés scolaires : « Comment faire quand un métier requiert de longues études et qu’on n’est parfois pas très bon à l’école ? » Estelle a témoigné de son propre parcours et expliqué qu’elle n’était pas une élève brillante, mais que l’envie et la passion pour son métier l’avaient poussée à aller de l’avant.
Femmes de la défense : Des lycéennes à la rencontre des entreprises et des métiers
Cette initiative de l’association « Airemploi» a réuni des entreprises comme MBDA, l’armée de l’Air et de l’Espace, Dassault Aviation et Safran. Cette journée, avec l’aide des entreprises veut ouvrir les horizons des jeunes filles vers des métiers perçus comme des métiers masculins tels que l’ingénierie aéronautique, l’industrie militaire, ou encore la gestion de projets complexes. L’association Airemploi qui porte le label « Féminisons les métiers de l’aéronautique et du spatial », organise tout au long de l’année des conférences et des visites d’entreprises. Depuis la création du label en 2019, plus de 30 entreprises et centres de formation ont signé la charte d’engagement pour offrir ainsi aux élèves un accès direct à des ressources et des parcours professionnels et aux enseignants des partenariats pour guider les élèves dans leurs choix d’orientation. Ces initiatives contribuent à enrichir les parcours scolaires des élèves, mais aussi à favoriser la diversité dans des secteurs d’avenir où les jeunes filles sont encore sous-représentées. Promouvoir l’égalité des genres joue un rôle clé dans la mission d’orientation des enseignants, en permettant aux élèves de prendre des décisions éclairées pour leur avenir professionnel.
Djéhanne Gani
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