Avec 130 rapports scientifiques et 7 conférences de consensus, le cnesco n’a pas à rougir de son bilan en 10 ans. Ce jeudi 12 septembre 2024, Nathalie Mons salue « l’effort de vulgarisation » et « la recherche de contact permanent avec le terrain ». La ministre démissionnaire Nicole Belloubet a fait le déplacement et assure que « l’action publique, l’action politique doivent se fonder prioritairement sur la science pour transformer le réel ». Les membres démissionnaires de Csen ne la contrediront pas.
2014-2024 : le CNESCO en quelques chiffres
Le Cnesco rassemble 29 partenaires, 500 chercheurs et experts institutionnels, 22 universités et organismes de recherche français et internationaux, 8000 acteurs de terrain engagés. Il a produit 130 rapports scientifiques et productions de chercheurs dans une démarche scientifique et de comparaisons internationale.
Le Cnesco, source d’inspiration et d’action pour la future ministre de plein exercice ?
Agnès Florin, responsable du Cnesco rappelle les quatre missions du Cnesco au service de l’Ecole : la production des ressources scientifiques, leur diffusion et valorisation auprès des acteurs de l’éducation, l’appui des stratégies de formation nationales et académiques des personnels et le partage de son expertise par le développement de partenariats. Nathalie Mons, la fondatrice du Cnesco a salué « l’effort de vulgarisation » et « la recherche de contact permanent avec le terrain ». Le Cnesco propose un accompagnement des ressources auprès des opérateurs du Ministère, des instituts de formation, des académies, des parlementaires et des collectivités territoriales. Les ressources les plus utilisées, selon une enquête du Cnesco, sont leurs synthèses et les recommandations. Lors de la table-ronde, Mickael Bertrand, enseignant formateur met en avant l’accessibilité des résultats de la recherche « dans un portail accessible gratuit ».
Le Cnesco a fêté ses 10 ans en présence de la Ministre, démissionnaire, de l’Éducation nationale Nicole Belloubet. Un petit regard dans le rétroviseur en 2019, sous le premier mandat du président Macron rappelle que l’appui du ministre n’a pas toujours été au rendez-vous. Le Cnesco a connu quelques turbulences sous le ministre Jean-Michel Blanquer.
Cinq ans, plus tard, le travail et la production du Cnesco sont salués en 2024, par la ministre démissionnaire, pour qui les « analyses sont source d’inspiration ». De citer les thématiques des travaux qui recouvrent un large panel : l’inclusion, les évaluations, le bien-être, la lecture, l’enseignement professionnel, la formation, la différenciation pédagogique etc. Pour la ministre démissionnaire Belloubet, le travail de qualité Cnesco « vise à améliorer la connaissances des systèmes scolaires français et à partager les résultats de la recherche en éducation » ce qu’elle juge «important pour créer des dynamiques de changements dans l’école au profit de la réussite des élèves ».
Le Cnesco, une méthode et une démarche horizontales
Si les productions scientifiques caractérisent le Cnesco, sa méthode également la caractérise, avec des conférences de consensus. Nicole Belloubet se déclare « sensible au fait que (l’) organisation se revendique comme un espace de dialogue entre le monde de la recherche, la communauté éducative et les décideurs publics ». Est-ce que cette démarche de dialogue sera « source d’inspiration » ou d’action pour le ou la prochaine Ministre de l’Éducation nationale ? Cette démarche de dialogue rejoint la pétition de la FCPE pour une convention citoyenne sur l’éducation. Cette demande est également portée par des syndicats et des personnalités de l’éducation. Philippe Meirieu le rappelait à la rentrée dans le Café pédagogique : « il faudrait aujourd’hui une vraie Convention citoyenne sur l’éducation ».
Une responsable du Cnesco, Agnès Florin, résume la méthode du Cnesco : « scientifique et participative ». Elle insiste sur la démarche comparative et de co-construction, avec des conférences de consensus et des comparaisons internationales. Marie Toullec Thery, professeure des universités met en valeur la coopération avec le terrain et « veut montrer ce qu’on fait déjà » et « non pas toujours ce qu’on ne fait pas ». Elle parle d’une « démarche horizontale d’échange entre le terrain et la recherche ». Cette démarche d’« écoute » du Cnesco est soulignée par Guislaine David, co-secrétaire du SNUipp. Pour Canopé également, il s’agit de répondre aux besoins de l’enseignant, en l’outillant à la rentrée par exemple avec des ressources qui allient plaisir, proximité, et qualité.
Les besoins des personnels, en termes d’écoute ou de formation sont identifiés. Il y a un problème de fond et un questionnement du métier d’enseignant. Et c’est aussi le thème de travail du Cnesco pour 2025. Le prochain rendez-vous est donné les 5 et 6 novembre 2024 sa 8e conférence de consensus,
Djéhanne Gani
Dans le Café
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