Les résultats de l’enquête sur le harcèlement en milieu scolaire menée en novembre dernier auprès des élèves du CM2 à la terminale sont parus. C’est la nouvelle ministre, Nicole Belloubet, qui les a donnés lors de sa première visite dans un collège depuis sa nomination. Ainsi, l’échantillon de 17 000 questionnaires montre que 5% des écoliers du CE2 au CM2 sont harcelés (soit plus d’un élève par classe), 6% des collégiens et 5% des lycéens.
Autre information, 19% des écoliers « doivent faire l’objet d’une vigilance accrue face au risque de harcèlement », 6% des collégiens et 5% des lycéens.
Pour lutter contre le harcèlement, la ministre a annoncé la mise en place d’un « baromètre annuel du harcèlement en milieu scolaire ». Le ministère assure par ailleurs que 150 emplois ont été créés pour être dédiés à cette politique : 30 en académie et 120 en département. On rappelle que la France compte 12 millions d’écoliers…
Les infirmières et infirmiers scolaires qui assurent les fonctions de coordonnateurs pour la lutte contre le harcèlement dans les établissements bénéficieront d’un complément indemnitaire de 1 250 euros, au même titre que les autres coordonnateurs.
Tous les personnels de l’éducation nationale devront être formés à l’orée 2027. Le ministère rappelle que 7 000 personnels sont déjà formés (grâce à un parcours d’autoformation…).
« Pour faire face aux situations de harcèlement, un maillage dense d’acteurs formés et investis a été mis en place à chaque échelon du territoire », indique le ministère. Chaque circonscription du premier degré et chaque établissement bénéficient chacun d’une équipe de 5 personnes-ressources, précise la rue de Grenelle.
On peut s’étonner de cette affirmation. La France compte 6 950 collèges et 3 750 lycées, soit 10 700 établissements. Il y aurait donc 53 500 personnels « formés et investis » dans le second degré. Il y a 58 650 écoles réparties, regroupées dans des circonscriptions (en moyenne entre 30 et 50 écoles par circonscriptions du premier degré). Il y a 1 416 circonscriptions. Il faut donc, pour ces circonscriptions, 7 080 personnels « formés et investis ». Si on ne peut douter de l’investissement des personnels, on peut s’étonner d’un tel nombre de personnels formés (surtout si on s’en tient au chiffre de 7 000 annoncé par le ministère…).
Les parents d’élèves seront aussi sensibilisés (ateliers de mobilisation, parcours de formation en ligne pour les représentant·es).
Autre annonce : la généralisation de l’expérimentation des cours d’empathie, qui « ont rencontré un vif succès ». On ne s’étonne même plus de la généralisation d’expérimentations qui n’ont même pas eu le temps d’être évaluées de façon sérieuse…
Lilia Ben Hamouda