Dans un communiqué de presse, l’APSES réagit aux annonces du calendrier du bac et, si ce n’est surtout, au programme d’examen des spécialités, notamment celle de SES – Sciences économiques et sociale. Avec 35% de temps supplémentaire, le choix de la rue de grenelle est d’augmenter de 70% les contenus à maitriser, une décision qui envoie élèves et enseignants « dans le mur ».
« Lorsque le Ministre Attal, confronté à l’échec de la réforme du baccalauréat, a décidé de rétablir les écrits de spécialité du baccalauréat au mois de juin, il allait de soi qu’une adaptation des programmes d’examen serait annoncée » écrit l’association des professeurs de SES. « Finalement, le Ministère a fait le choix de ne pas écouter les acteurs de terrain en mettant les professeur·es et les élèves sous pression face à un programme d’examen intenable. Un remède pire que le mal ».
« Alors que la rentrée est déjà derrière nous, le Ministre annonce le 28 septembre que « les candidats seront désormais évalués sur l’intégralité des programmes d’enseignement lors des épreuves de spécialité ».
Les enquêtes de l’APSES ont pourtant mis en évidence des programmes beaucoup trop denses et une véritable course pour le bac 2023, avec 7 chapitres rentrés au chausse-pieds en deux trimestres. Cette année, le Ministère pense donc pouvoir imposer l’étude de 5 chapitres sur le seul troisième trimestre :une augmentation de 70 % des contenus à maîtriser, avec seulement 35 % de temps supplémentaire ! Tout cela à mener de front avec la préparation du grand oral, épreuve en même temps alourdie par un temps de présentation doublé. Avec ce rythme intenable, le ministère envoie enseignant·es et élèves droit dans le mur, avec l’augmentation des risques psychosociaux en ligne de mire.
Le Ministre plonge les professeur⋅es dans un stress permanent. Devoir traiter 12 chapitres c’est, à nouveau, survoler le programme et sacrifier la formation des élèves. C’est devoir renoncer aux exercices de remédiation qui leur permettent d’apprendre de leurs erreurs, c’est devoir renoncer à les entraîner aux épreuves de baccalauréat. C’est devoir renoncer à accompagner les élèves les plus en difficulté et contraindre à renvoyer de nombreux points du cours au travail personnel des élèves en dehors de la classe, avec toutes les inégalités que cela génère ».
« Nous, enseignant·es de SES, souhaitons conserver des ambitions pour l’ensemble de nos élèves. Au fil de nos audiences auprès de l’Inspection générale mais aussi de la DGESCO, nous avons toujours porté ce constat largement partagé : conduire les apprentissages des élèves sous une avalanche de contenus empêche toute relation pédagogique sereine et favorable à l’acquisition de solides connaissances et des méthodes rigoureuses pour réussir l’examen du baccalauréat et mener à bien des études supérieures ».
L’APSES demande « à nouveau » au Ministère :
« – de reconsidérer l’annonce d’un programme d’examen portant sur l’entièreté du programme de SES ;
– de prolonger le programme d’examen initialement prévu par le BO du 13 février 2020 ;
– de réunir un groupe de travail avec l’objectif de commencer la rentrée scolaire 2024 avec des programmes durablement repensés et aménagés ».
L’association des professeurs de SES, « encourage les enseignant⋅es à préserver leur santé et celle de leurs élèves : à l’impossible, nul n’est tenu. Son Comité Directeur, réunissant les représentant⋅es de l’ensemble des régionales de l’APSES, se réunira à Paris le 8 octobre pour décider des suites à donner à ce qui apparaît comme une forfaiture à l’ensemble des enseignant·es de SES ».