À l’occasion de la publication de leur dernier baromètre « Enfants à la rue », L’UNICEF France et la FAS – Fédérateur des Acteurs de la Solidarité – alertent les pouvoirs publiques. « L’UNICEF France et la FAS appellent les ministres nouvellement nommés à mettre en œuvre une politique de la rue au logement portant une attention spécifique sur les enfants et agissant selon deux temporalités distinctes : l’urgence et le long terme. Elle devra être dotée de moyens suffisants pour que tous les enfants soient hébergés inconditionnellement et conformément à leur intérêt supérieur et pour que l’accès des familles au logement ordinaire soit facilité ». En effet, ce ne sont pas moins de 1 990 enfants qui se retrouvent sans solution d’hébergement en cette veille de rentrée. Les organisations appellent le gouvernement à mettre en œuvre, « sans délai, les mesures nécessaires pour tenir l’engagement de ne plus avoir aucun enfant à la rue ».
Les enfants sans hébergement sont 2,5 fois plus nombreux qu’il y a 18 mois, et 20% de plus qu’à la rentrée prochaine. Et ces chiffres ne tiennent compte que les familles qui ont fait une demande d’hébergement d’urgence au 115 qui n’a pu leur trouver de solution. « Le baromètre ne permet pas de recenser les nombreuses familles qui ne recourent pas au 115, ni les mineurs non-accompagnés en situation de rue, ou encore les familles vivant en squats ou en bidonvilles », précisent l’UNICEF et la FAS. C’est l’arbre qui cache la forêt.
« Dans la nuit du 21 au 22 août, 3 735 personnes en famille qui avaient sollicité le 115 n’ont pas pu être hébergées faute de places disponibles dans les structures d’hébergement pouvant les accueillir. Parmi elles, 1 990 étaient des enfants, dont 480 de moins de trois ans » écrivent l’UNICEF et la FAS. « Parmi les 1 990 enfants de moins de 18 ans en DNP (ndlr : demande d’hébergement non pourvue), près de 80 % (1 567) déclaraient avoir déjà dormi à la rue la veille de leur demande ; un taux inquiétant témoignant du caractère généralement durable des parcours de rue ».
Les organisations rappellent aussi que l’hébergement d’urgence ne peut être considéré comme une solution satisfaisante « par son caractère temporaire et, bien souvent, par la faible prise en compte des spécificités liées à l’accueil des plus jeunes. C’est notamment le cas de l’hébergement hôtelier qui ne permet pas de répondre aux besoins fondamentaux des 29 780 enfants qui y vivent ».
Des collectifs pour aider les élèves SDF
Laura Lahaix, professeure solidaire de « Jamais sans Toit »