En cette fin d’année scolaire, les professeurs adaptent les séances pour finir l’année en douceur, alliant apprentissage et plaisir. Sylvie Savodnik enseigne dans un lycée privé d’Amiens, après des expériences professionnelles riches et variées. Elle a enseigné à Budapest et Dakar, elle a enseigné l’allemand et les Lettres, détentrice de concours dans les deux disciplines et a travaillé dans le public comme le privé. Elle partage avec le Café pédagogique un exemple d’activité conçue pour cette période. Elle a visionné un épisode de la série Kudamm 56 avec ses lycéens et a proposé des activités culturelles et didactiques par la suite.
Pourquoi travailler sur une série ?
Je me suis dit, on va regarder le premier épisode de la série Kudamm 56, et si ça leur donne envie de la regarder en entier pendant l’été, c’est très bien. J’ai fait un petit Kahoot pour vérifier s’ils avaient bien compris l’essentiel. Ensuite, ils pourront la regarder en allemand, avec sous-titre ou sans. Même s’ils la regardent en français, je trouve qu’il y a des choses intéressantes à apprendre sur Berlin, que ce soit la vie à Berlin, l’Histoire de Berlin – la saison 1 de Kudamm se déroule en 1956. J’ai fait cette activité dans un premier temps, et on verra si l’année prochaine, je didactise plus ou si je travaille sur l’intégralité de la série, donc sur les 3 saisons. Ce serait plutôt avec des 1ères ou des Terminales car il y a du contenu historique. Pour l’instant, c’est vraiment une ébauche.
Quelle place pour ce genre d’activités et pratiques dans votre enseignement ?
Ça arrive plusieurs fois dans l’année que j’utilise Kahoot (Ndlr : plateforme ludique d’apprentissages) , plutôt avant les vacances. Ça peut être sous forme de quizz pour revoir des contenus que l’on a vu en classe, pour faire un bilan… Par exemple, au début de l’année, au moment des journées Erasmus, les élèves préparent des quizz puique nous sommes un établissement accrédité Erasmus. Nous faisons donc un évènement autour d’Erasmus. Cela fait 2 ans que les Terminales travaillent sur la figure d’Erasmus, sur les raisons du choix de ce nom, sur les programmes, sur le nombres de participants comparativement pays par pays. Les élèves préparent un quizz et j’en fais un Kahoot pour les autres élèves du lycée afin qu’ils puissent profiter des connaissances récoltées par les germanistes sur la question.
Parfois, on regarde un film. Les élèves aiment en général le retour pédagogique sur le visionnage d’un extrait de film. C’est souvent un Kahoot car c’est un peu plus informel. Pour eux, ce n’est pas encore un papier et un crayon. J’ai 51 ans, je travaille dans un établissement privé de centre-ville. Et pourtant, je vois bien que les pratiques pédagogiques doivent évoluer.
Quel atout a l’usage du numérique, une série ou Kahoot pour l’enseignement de l’allemand ?
Cela permet de dynamiser les cours sans pour autant être démagogique. Cela permet aussi de lutter contre l’ennui. De plus, en regardant une série, les élèves sont en quelque sorte en immersion (Compréhension de l’oral). Kahoot établit le podium à la fin du quizz, ça motive les élèves. J’utilise pour l’instant Kahoot pour la compréhension de l’oral après visionnage de films, séries, extraits.
Comment donner envie aux élèves d’apprendre l’allemand ?
Je pense que les films et séries sont une approche adaptée à la génération actuelle, notamment pour les entrées culturelles. Par exemple, avec les terminales on a regardé une partie de « Dr Hope – Eine Frau gibt nicht auf » (Arte) à la fin de l’axe 2 – Espace privé, espace public – que nous avons traité sous l’angle de l’égalité des droits. On voit dans le film de grandes figures de la lutte comme Clara Zetkin.
Propos recueillis par Djéhanne Gani
La ressource Kahoot ici
La série Kudamm sur ZDF