Avec un accent mis sur la mémorisation du vocabulaire scientifique et sur l’utilisation du cahier en classe, le vadémécum publié sur Eduscol souligne la nécessité d’un enseignement des sciences plus rigoureux à l’école. De la petite section à la classe de 6ème, les enseignants trouveront la démarche à suivre et des ressources clés en main pour mettre en œuvre les nouveaux programmes de sciences et de technologie. Côté élève, des schémas et des bilans écrits à la main dans des cahiers grands carreaux sont recommandés en classe. Une lutte consciente contre le déterminisme des filles dans les matières scientifique est aussi indiquée.
Susciter des vocations
L’introduction du document publié sur Eduscol rappelle les enjeux : « L’enseignement des sciences et de la technologie à l’école primaire vise à cultiver la curiosité et développer l’esprit critique des enfants, à assurer la perpétuation d’un patrimoine culturel et scientifique, à stimuler chez eux l’appétence pour ces domaines de connaissances en perpétuelle évolution, à appréhender la distinction entre ce qui relève de la connaissance scientifique d’une opinion ou d’une croyance. Susciter des vocations chez les filles et les garçons pour les carrières scientifiques et technologiques contribue à assurer la pérennité d’une communauté de chercheurs », notent les rédacteurs non nommés.
Le guide met l’accent sur le savoir scientifique. « Sa construction progressive repose sur une interrogation et une remise en cause permanente »… « Le savoir scolaire, une fois didactisé ne s’affranchit pas de la rigueur inhérente à la méthode scientifique ». Le mot rigueur est répété de nombreuses fois au cours des 85 pages.
Des phases d’apprentissage progressives et des remobilisations de connaissances sont conseillés. « Tout apprentissage initial doit s’accompagner d’une stratégie de consolidation des connaissances en mémoire ».
« Se libérer des photocopies »
Les auteurs prônent un enrichissement du vocabulaire des élèves avec la précision nécessaire. Les enseignants sont invités à faire écrire les élèves dans un cahier d’observation ou un cahier d’expériences. « Ce cahier peut contenir un lexique individuel, des comptes-rendus d’expériences élaborés par l’élèves et des bilans de classe ». Des figures de cahier d’élèves sont mis en exemples. On y voit des titres soulignés et des schémas légendés d’expériences de mise en germination. Les auteurs soulignent « la possibilité de se libérer des photocopies et de développer une ambition de rédaction et de schématisations rigoureuses pour les élèves, l’utilisation d’un cahier à rayures Séyès permettant l’exercice de cette rigueur ».
Un travail sans photocopie est clairement demandé tout au long de l’école. Le vadémécum précise aussi que « la production à compléter de type texte à trous doit être évitée car elle présente l’inconvénient de trop peu mobiliser les capacités d’expression écrite des élèves. Il est important de donner suffisamment de temps aux élèves pour élaborer ces productions écrites que le professeur doit également prendre le temps d’examiner », peut-on lire.
Des activités pratiques en lien avec le réel
20« Les activités qui s’appuient sur des situations concrètes proches du quotidien des élèves sont à privilégier ». Lors de réalisation de maquette de volcans ou de planètes « il est essentiel de bien expliciter aux élèves ce qu’est un modèle et de souligner les différences et les correspondances avec le système réel ».
Dans ce vadémécum de 85 pages, les professeurs des écoles trouveront surtout 3 propositions de séquences de sciences et technologie. La matérialité de l’air, le robot chenille et un programme de sciences participative autour des escargots. Ces séquences clés en main et déjà testées s’accompagnent de fiches repères détaillant les notions à maîtriser et les obstacles didactiques. La démarche d’investigation n’est pas citée dans le rapport. « Eviter le piège d’une pédagogie où le faire se substitue à l’apprendre ».
Enfin, la question des équipements type laboratoire et de matériel scientifique des écoles française n’est pas précisé. Le manque de laboratoire en primaire en France est pourtant pointé par dans l’enquête TIMSS en CM1.
Julien Cabioch
Dans le Café
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