Les résultats des évaluations nationales menées par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) en septembre 2022 révèlent des inégalités de genre et des disparités de confiance chez les élèves. Ces enquêtes, réalisées auprès de près de 1,5 million d’élèves de sixième, de seconde et de première année de CAP, ont abordé différentes dimensions telles que les conditions de travail, le sentiment de confiance face aux tests et à l’année scolaire à venir, ainsi que les orientations futures envisagées.
Temps de travail scolaire à la maison: des différences de genre dès la seconde
Les filles consacrent plus de temps à leur travail scolaire à la maison que les garçons, à l’exception de la sixième où aucune différence significative n’a été observée. En seconde générale et technologique, 65,3% des élèves travaillent plus de 30 minutes par jour en semaine, suivis des élèves de sixième (56,1%), de seconde professionnelle (42,9%) et de première année de CAP (38%). L’écart entre les filles et les garçons est particulièrement élevé en seconde générale et technologique, avec un avantage de 10,6 points en faveur des filles. Ces tendances se confirment également pour le travail effectué pendant le week-end.
Manque de confiance chez les filles, en particulier en mathématiques
Les résultats des évaluations révèlent que les filles ont moins confiance en elles que les garçons, surtout en mathématiques. En sixième, 74,5% des élèves estiment avoir réussi le test de français, tandis que seulement 68,5% se sentent confiants quant aux mathématiques. L’écart de confiance entre les filles et les garçons est faible en français, mais atteint 15,9 points en mathématiques. Cette tendance se maintient même lorsque l’on contrôle les niveaux de compétence des élèves. Par exemple, parmi les élèves maîtrisant très bien le français, 87,6% des filles pensent avoir réussi le test, contre 91,6% des garçons. En mathématiques, l’écart de confiance atteint 8,3 points pour des niveaux de compétence équivalents. Ces résultats s’inscrivent dans un contexte où les performances en mathématiques ont légèrement baissé entre 2021 et 2022.
Sentiment de confiance pour l’année scolaire à venir: les garçons plus sereins
Les enquêtes ont également mesuré le sentiment de confiance des élèves pour l’année scolaire à venir. Globalement, les garçons se sentent plus confiants que les filles, avec quelques nuances selon les populations étudiées. En sixième, il y a peu d’écart entre le niveaux de confiance des filles et des garçons. Cependant, dès la seconde, les garçons affichent un niveau de confiance supérieur à celui des filles. En seconde générale et technologique, par exemple, 77,2% des garçons se sentent confiants pour l’année scolaire à venir, contre seulement 69,1% des filles. Cette tendance se retrouve également en seconde professionnelle (70,6% des garçons contre 64,2% des filles) et en première année de CAP (64,9% des garçons contre 58,8% des filles).
Orientations futures : des différences significatives entre les filles et les garçons
Le service statistique du ministère ont également abordé les aspirations et les projets d’orientation des élèves. Les résultats révèlent des différences significatives entre les filles et les garçons. En seconde générale et technologique, par exemple, 35,5% des garçons envisagent de poursuivre des études supérieures longues (BTS, université), contre seulement 26,8% des filles. À l’inverse, 25,7% des filles envisagent de suivre une formation professionnelle, contre seulement 18,3% des garçons. Ces disparités d’orientations se reflètent également en seconde professionnelle et en première année de CAP.
Les résultats des évaluations scolaires de la rentrée 2022 mettent en évidence des inégalités de genre et des disparités de confiance chez les élèves. Les filles consacrent davantage de temps à leur travail scolaire à la maison, mais ont moins confiance en elles, en particulier en mathématiques. Les garçons affichent un niveau de confiance plus élevé pour l’année scolaire à venir et présentent des orientations futures différentes de celles des filles.
Lilia Ben Hamouda