« Ce qui est intéressant c’est la coopération ». Professeure au collège Saint Augustin d’Angers, Adelaide Courant propose un escape game sur le canal de Suez et la société coloniale égyptienne. Un jeu qui restitue la complexité de la colonisation où la société locale se transforme sous la pression de la concurrence des impérialismes.
Coopérer pour apprendre
Adapté au programme de 4ème, l’escape game proposé par Adelaide Courant ne fait pourtant pas de concession. A travers 5 missions, les élèves découvrent comment la construction du canal de Suez résulte à la fois du progrès technique, du développement du commerce mondial et d’impérialismes en concurrence au niveau mondial. Il s’attache à monter comment le colonialisme développe une société inégalitaire et dominée.
« Un intérêt du sujet c’est qu’il n’est pas axé sur un exemple de colonie française« , explique Adelaide Courant. « Le sujet est donc moins connu des élèves« . Mais, pour elle, « ce qui est intéressant c’est la coopération entre les élèves« . Ils travaillent en binômes dans une relative autonomie.
Une évaluation finale
Relative parce qu’Adelaide Courant a bien balisé le travail. Le jeu propose des évaluations régulières. Il y a une nette progression pour leur faire construire ce qu’est une société coloniale. Elle s’appuie sur un carnet d’enquête que les élèves remplissent étape par étape. Et le jeu propose une étape réflexive avant des évaluations finales. Les élèves doivent compléter une carte mentale. Ensuite on leur demande d’écrire un paragraphe sur les raisons de la colonisation ou la description d’une société coloniale.
Le jeu « permet de varier les documents« , rappelle A Courant. Le jeu propose des vidéos, des cartes postales et pas seulement des textes comme les polycopiés habituels. « La dimension ludique fait entrer tous les élèves dans le sujet« , ajoute-elle. « L’évaluation finale est centrée sur les compétences du socle. Les élèves doivent rédiger un paragraphe argumenté avec des phrases correctes ce qu’ils supposent qu’ils organisent leurs idées. Ils réutilisent le vocabulaire de la session qui est pointé dans la carte mentale« .
On touche là la grande qualité de ce jeu. Il restitue la complexité d’un projet historique, la construction du canal de Suez, en l’analysant à des échelles différentes. Il le fait de façon progressive en allant du plus simple au plus complexe pour faire saisir les notions. Et tout le jeu aboutit à une restitution qui conduit l’élève à acquérir les notions en les réutilisant. « En prenant des initiatives les élèves mémorisent mieux le vocabulaire et les notions« , dit Adelaide Courant.
François Jarraud
Le jeu présenté par le réseau Ludus