Une publication spécifique qui fait le point sur l’égalité filles-garçons lors de leur scolarité, un Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes, une annonce d’accélération des labélisations « égalité filles-garçons » pour les établissements du second degré…Pour la journée internationale des droits des femmes, le gouvernement a multiplié les annonces. Le Café pédagogique vous en livre les grandes lignes.
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Depp a sorti sa publication spécifique annuelle : « Filles et garçons sur le de chemin de l’égalité ». Alors qu’au début de leur scolarité à l’école élémentaire, les filles ont des résultats équivalents aux garçons en mathématiques, « elles ont des résultats inférieurs dès le CE1 ». En Français, elles ont et conservent une large avance.
Au Diplôme national du brevet, « elles obtiennent de meilleurs résultats en Français mais sont légèrement en retrait en mathématiques ».
Elles sont plus nombreuses en voie générale et technologique, les garçons s’orientant plus en voie professionnelle et en apprentissage. « Au lycée et en apprentissage, les filles et les garçons suivent des parcours différents. Que ce soit dans la voie générale, technologique ou professionnelle, les filles s’orientent moins vers les filières scientifiques, sauf celles liées au secteur de santé » note la Depp.
Ces constats sont loin d’être des spécificités française, selon le service statistique du ministère, « Dans les autres pays européens, la plus grande réussite des filles en compréhension de l’écrit et celles des garçons en mathématiques sont aussi constatées, tout comme leur moindre orientation dans la filière professionnelle ».
Un ressenti et un vécu différents de leur sécurité
Pour ce qui est de leur vécu scolaire, les filles « se sentent aussi bien que les garçons dans les établissements et ont une perception plus positive des règles scolaires ». Néanmoins, elles ont plus nombreuses que les garçons à déclarer avoir subi des violences à caractère sexuel – les garçons déclarant plus de violences physiques. Si elles déclarent majoritairement se sentir en sécurité dans leurs établissements, elles sont plus nombreuses que les garçons à déclarer craindre les alentours et les transports scolaires.
« Par ailleurs, elles ont moins confiance en leur réussite scolaire, en particulier en mathématiques que ce soit en sixième ou en seconde, tout en étant plus ambitieuses dans leurs orientations ». Un constat corroboré par leur sous-représentation dans les filières STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) et numériques comme le soulignait la première ministre Élisabeth Borne lors de la présentation du Plan Interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes. « Elles ne constituent que 30% des effectifs des écoles d’ingénieur. Selon une enquête menée en 2021 par l’école informatique Epitech et Ipsos, 33% des filles sont encouragées par leurs parents à s’orienter vers les métiers du numériques, contre 61% pour les garçons ». Pour plus d’égalité, le plan interministériel mise sur une diffusion de la culture de l’égalité à l’école, autour de l’école et en dehors de l’école en déployant un plan de formation du personnel de l’Éducation nationale, en diffusant des ressources pédagogiques, en réalisant chaque année une enquête quantitative pour évaluer la mise en œuvre de l’éducation à la sexualité, en accélérant la labélisation « égalité filles-garçons » pour les établissements du second degré. Aujourd’hui, 550 collèges et lycées en bénéficient.
Est-ce que cela sera suffisant ? Pas sûr. Aujourd’hui, au sein de la société, les inégalités perdurent : salariales, à l’embauche – alors que 31% des diplômées de Master et plus sont des filles, les garçons sont 80% à occuper un emploi (contre 72% pour les filles) à diplôme équivalent, et la réforme des retraites ne fera qu’accentuer cette situation…
Lilia Ben Hamouda