Dans une circulaire adressée le 30 novembre aux préfets, la première ministre invite à préparer d’éventuelles coupures d’électricité cet hiver. Des écoles et établissements scolaires pourront faire l’objet de délestage. Cela entrainerait leur fermeture le matin. Les parents et personnels seraient prévenus la veille.
Une circulaire aux préfets
Elisabeth Borne a adressé le 30 novembre une circulaire aux préfets « pour préparer d’éventuels recours à des coupures d’électricité cet hiver. Matignon se veut rassurant. « Tout ce qu’on met en place vise à éviter le blackout ». Les coupures n’interviendraient que de façon exceptionnelle, dans le pire des scénarios et jamais pour plus de 2 heures. C’est-à-dire lors d’épisodes de froid intense où l’importation d’électricité et la production nationale seraient insuffisantes. Et si les Français ne réduisaient pas leur consommation aux heures de pointe, le matin entre 8h et 13 h et le soir de 18 à 20h. Enfin, cela ne concerne pas la Corse.
Cela ne concernerait jamais des départements entiers, mais des morceaux du territoire. Avec une probabilité plus forte dans les zones rurales où les équipements prioritaires sont absents. En zone urbaine, leur présence rend d’office les autres clients situés sur la même ligne électrique également prioritaires. Conclusion : pour Matignon, des coupures de courant pourront avoir lieu dans des écoles et établissements, mais très rarement dans des universités.
RTE et Enedis assurent être en mesure de prévenir leurs clients avant la coupure. Ils établissement des prévisions à 3 jours. Au pire, la veille à 17 heures, les usagers pourront savoir s’ils risquent d’être coupés le lendemain matin en se connectant sur le site d’Enedis ou d’Ecowatt.
Le cas des écoles et établissements scolaires
En ce qui concerne les écoles et établissements scolaires, en cas de nécessité absolue, si l’adresse de l’école est recensée comme faisant l’objet d’une coupure le matin, l’école sera fermée la matinée. L’accueil des élèves n’aura lieu que l’après midi. Pour Matignon, il n’est pas envisageable d’ouvrir les écoles et établissements scolaires alors qu’il fait nuit, que les locaux ne seront ni éclairés ni chauffés et qu’il n’y aura plus d’alarme. Selon Matignon, les écoles et établissements ne sont pas concernés par les coupures du soir (de 18 à 20h) et pourront donc ouvrir l’après midi. Ce point « sera abordé avec le ministère de l’Éducation nationale », dit-on à Matignon.
La circulaire envoyée aux préfets va les inviter à entrer en contact avec les maires pour préparer la population à ces coupures. En effet, l’Etat compte sur les maires pour se rapprocher des personnes vulnérables, listées depuis le plan canicule. C’ets au niveau local que des solutions pourront être imaginées.
Des points sensibles
Cependant, il reste des points très sensibles. Un certain nombre d’installations prioritaires devraient continuer à être alimentées ou disposer de groupes électrogènes. Mais l’État n’est pas à même de garantir le maintien du réseau téléphonique, qu’il soit fixe ou mobile. Ni l’un ni l’autre ne dispose de générateur ou de batteries permettant de tenir 2 heures. Le gouvernement invitera la population, en cas de besoin, à faire le 112, un numéro gratuitement sur toutes les bornes d’appel. Il n’en reste pas moins que des zones du territoire pourraient être totalement isolées. La question des transports est aussi difficile. La signalisation des trains par exemple dépend de lignes électriques ordinaires susceptibles d’être coupées. La question du métro va se poser aussi.
Matignon compte sur une attitude civique des Français. Prévenus 3 jours avant du risque de coupure, ils seront invités, via Ecowatt, à diminuer leur consommation.
François Jarraud