Goigoux black-listé par le ministère, P Meirieu, Dialogue, AFAE…
Roland Goigoux et la liste noire du ministre
Son étude Lire – écrire aide puissamment les enseignants à préparer les enfants à la maitrise de ces compétences. Les outils qu’il a mis au point, notamment Narramus, sont plébiscités par les enseignants. Roland Goigoux est un des meilleurs spécialistes de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. C’est l’avis de ses pairs. Mais pas de JM Blanquer si on en juge par un échange entre lui et un responsable de formation d’une académie. R Goigoux publie l’échange des messages qui montre comment un recteur donne instruction de ne pas l’inviter dans une formation du « plan français ». Depuis deux ans, Roland Goigoux se plaint d’être écarté de toutes les formations académiques sur ordre de JM Blanquer. Ce « J’accuse » est publié. Qu’en dit JM Blanquer ?
P. Meirieu : Et maintenant ?
« À chaque occasion de désespérer de l’éducation, nous devons nous rappeler que le pari de l’éducabilité reste notre raison d’être, ce qui nous fait tenir debout, nourrit notre inventivité et nous sauve de l’esthétisme de la désespérance. C’est pourquoi, après – et peut-être en même temps – que l’ébranlement nous devons renforcer notre détermination. Remettre en perspective notre métier : tout professeur doit être un témoin d’humanité. Il n’enseigne pas seulement pour transmettre des connaissances mais aussi pour témoigner que, malgré les histoires singulières et les croyances différentes de ses élèves, ils peuvent partager les mêmes savoirs et les mêmes valeurs qui permettent ce partage. Il montre ainsi, au quotidien et dans le moindre geste, que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous sépare, et que l’humain, en nous et dans les autres, est sacré… Cela peut apparaître très abstrait et très loin du quotidien de la classe, mais ce n’est pas vrai : cela renvoie à une pédagogie de la coopération plutôt que de la concurrence mortifère, à une pédagogie du respect de l’autre où la moquerie et l’humiliation sont bannies, à un enseignement où l’on se soumet ensemble à l’exigence de précision, de justesse et de vérité ». Dans Direction (n°271), la revue du Snpden Unsa, Philippe Meirieu revient sur l’assassinat de S Paty et la laïcité. » Il y a bien une forme de « délitement », de morcellement, de balkanisation de notre société. C’est la montée des ghettos qu’analysent les sociologues : ghettos de riches et de pauvres, ghettos de jeunes et de vieux, ghettos sociologiques et idéologiques, ghettos professionnels et affinitaires… ghettos de toutes sortes, renforcés par une machinerie publicitaire qui dispose désormais de l’immense puissance du numérique pour faire de nous des « coeurs de cible » et démultiplier à l’infini le principe même du repli sur soi et du communautarisme : « qui se ressemble s’assemble ». Mais, pour ma part, je ne veux pas voir dans ce phénomène le signe d’une décadence inéluctable. Je veux y voir le tâtonnement d’individus qui ont brisé de vieux carcans mais n’ont pas encore pris la mesure du danger qu’ils courent s’ils ne s’engagent pas pour faire ensemble l’autre moitié du chemin, celle qui conduit vers une démocratie authentique et peut nous permettre d’échapper à la catastrophe sociale, politique et écologique à laquelle nous condamne l’exaspération des individualismes. C’est pourquoi le rôle de l’École est si essentiel. Comme je le dis souvent, nos enfants ne vont pas seulement en classe pour apprendre, mais pour apprendre ensemble, pour apprendre à se découvrir différents et capables néanmoins d’accéder aux mêmes savoirs ».
Dialogue : Comment résister ?
« Ce numéro de Dialogue a été conçu pour outiller le « comment résister » et « offrir des perspectives ». Des récits d’expériences montrent comment « tisser du commun » pour activer des intelligences collectives, des co-constructions redonnant de l’espoir , face aux périls, aux menaces et aux attaques ». Jean-Jacques Vidal, qui coordonne ce numéro 179 de Dialogue, la revue du GFEN, dit tout de ce numéro où des enseignants montrent comment ils entretiennent la flamme de l’espoir. De « à quoi bon des poètes en temps de détresse » à « résister sans rompre »…
Mobilités et territoires au 42ème colloque de l’AFAE
« Dans un monde devenu changeant et exigeant en termes de compétences et d’adaptation en permanence à toutes sortes de mobilités, comment former l’individu et le citoyen d’aujourd’hui et, surtout, de demain ? Comment ouvrir aussi largement que possible le spectre des choix ? Comment informer sans déformer ? Comment entretenir une disponibilité active non exclusivement centrée sur une préparation à des métiers néanmoins essentielle ? » L’AFAE organise le 27 mars à Bordeaux et en ligne son 42ème congrès avec comme thème central « parcours, mobilités, territoires ». On notera les interventions de François Dubet, François Germinet, Elise Huillery et Jean-Yves Seguy.
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