« La sécurité sanitaire n’est pas assurée dans les écoles ». Le 20 septembre, Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp Fsu, évoquait ses doutes sur l’efficacité d’un protocole ayant la minceur d’une bande de tissu. Le Snuipp Fsu publie maintenant une enquête auprès de 10 000 professeurs des écoles. 81% se sentent mal protégés et le syndicat demande au ministère les moyens pour assurer la continuité scolaire.
« Depuis la rentrée le ministre de l’Éducation nationale répète à l’envi que les élèves et personnels ne prennent aucun risque à fréquenter les salles de classes, les réfectoires, les cours de récréation ou les gymnases. La confirmation de la reprise épidémique avec des contraintes spécifiques par zones ne l’ont pas conduit à infléchir un discours qui apparaît de plus en plus en décalage avec ce qu’expriment les personnels des écoles comme le montre l’enquête », estime le Snuipp Fsu.
Le syndicat ne s’aventure pas sur le terrain médical mais met en évidence le sentiment d’insécurité dans les écoles. Il faut rappeler que dans les écoles les élèves ne portent pas de masque. Selon les enseignants 88% des écoles brassent les élèves et la distanciation physique n’est pas respectée dans 95% des écoles. Aussi la sécurité des personnels et des élèves et leur famille ne repose que sur le masque éducation nationale. Or 83% des enseignants ne s’estiment pas protégés par ce masque fourni par l’administration.
Aussi un enseignant du premier degré sur deux s’estime très mal protégé, et 81 mal protégé. L’assouplissement du protocole qui permet de ne fermer de classe qu’à partir de 3 cas avérés, sans apporter de réponse sur le nettoyage, la distanciation et le brassage, est rejeté par 75% des enseignants.
Que faire alors ? Les enseignants sont partagés sur le port du masque par les écoliers en élémentaire et sont contre en maternelle. C’est donc sur les autres gestes barrières qu’ils invitent à agir. 71% sont pour l’enseignement par demi groupe. 65% sont pour un renforcement du protocole.
« De toute urgence, le ministre doit donner les moyens nécessaires aux écoles pour permettre à la fois une protection sanitaire maximum et une plus grande continuité scolaire possible, et ce quelle que soit l’intensité de l’épidémie », conclut le Snuipp.