Le samedi 23 novembre 2019, le Café pédagogique et Libération organisent le 11ème Forum des Enseignants Innovants. Le Forum est à chaque fois un événement marquant pour celles et ceux qui y participent : des enseignant.es de tous niveaux, de toutes disciplines, de toutes régions, ont le bonheur de s’y rencontrer pour partager des pratiques, des réflexions, des valeurs, que le Café pédagogique tente de faire vivre tout au long de l’année. Le Forum est aussi en lui-même un message collectif, important : la créativité des professeur.es est un fait, mal reconnu ; elle s’exerce au service des élèves, dans le quotidien de la classe, avec ou sans l’institution. C’est le témoignage que vont porter à travers leurs projets les 100 enseignant.es présent.es au Forum. Les voici, comme si vous y étiez…
Créativité en maternelle
Florence Moureaux présente le projet « Ramène ta science ! », mené à Beauvais : après avoir travaillé une notion scientifique, les élèves de 6ème SEGPA ont conçu des activités pour expliquer ce qu’ils avaient appris à des enfants de moyenne section de maternelle. Depuis St Gervais, Christophe Gilger a lancé M@ths en-vie : un « réseau social mathématiques pour les élèves », un projet interdisciplinaire qui cherche à ancrer les mathématiques au réel et qui lance des défis à travers 4 comptes Twitter, un pour chaque cycle. Dans l’école REP+ Saint Exupery de Meaux Villenoy, Aurèlie Payen propose aux élèves de moyenne section de maternelle d’aborder la symétrie au travers d’une série d’exercices d’expression corporelle réalisée au sol à la craie, ou debout avec une lumière dans chaque main, le tout vu du ciel filmé par un drône : le but est de changer de vue et de permettre à chacun de mettre son corps en mouvement, d’en explorer les perspectives dans le cadre d’un exercice de coordination de mouvement exigeant.
A Montemelas, raconte David Thomasset, l’école s’est lancée dans le projet de créer, d’aménager et de développer chaque année un « sentier nature » ouvert à tous avec des installations thématiques réalisées par les enfants. Nicole Broux veut former de jeunes enfants à devenir des éco-citoyens responsables à travers le projet « Les p’tits jardiniers de Saint Claude » : basé sur la mise en place d’espaces nourriciers et fleuris dans l’école, l’entretien de l’environnement dans lequel ils vivent, l’animation d’ateliers variés, ce projet reconnecte les enfants à la nature, favorise des apprentissages dans l’action, en développant des temps de partage, de service et de cohésion d’école. « Ma classe, dehors ! » : c’est l’appel d’Alexandre Ribeaud : « Chaque jeudi, avec mes élèves de PS/MS de l’école Emile Bollaert à Paris, nous mettons nos bottes, nos k-ways et nous partons rejoindre notre coin de nature, dans un espace un peu sauvage du Parc de la Villette » pour faire la classe dehors, pour « apprendre le monde en construisant une relation avec la nature, le temps et l’espace ».
Pour Agnès Henrion, enseignante à Haucourt Moulaine, la Langue des Signes Française a toute sa place à l’école maternelle : elle débloque la parole chez certains enfants, facilite la mémorisation des lettres de l’alphabet, développe l’observation, l’attention et la mémorisation, crée cohésion et sérénité au sein de l’école. A Paris, Corinne Pierotti propose aux enseignant.es des pratiques corporelles de bien être empruntées à différentes disciplines telles que le yoga, la sophrologie, le massage, la relaxation, la gymnastique lente, à utiliser en classe pour mieux apprendre à l’école et mieux gérer sa classe.
Dans une école maternelle REP+ de Perpignan, Clothilde Jouzeau fait vivre la co-éducation en ouvrant sa classe aux parents : il s’agit de les conduire à participer activement aux activités, de reconnaitre leurs compétences éducatives et culturelles. Depuis Le Mans, Françoise Leclaire présente « Livre-ensemble » : un projet centré sur la valorisation des langues familiales comme vecteur de reconnaissance sociale et sur l’album de littérature de jeunesse comme support d’un fonds commun de valeurs partagées. Depuis l’école élémentaire Léo Lagrange à Valence, Isabelle Watrinet a lancé le « Clément Aplati Tour » : un personnage que les élèves font voyager, qui devient un trait d’union entre des classes francophones de tout niveau, et un facilitateur d’écriture.
Créativité en école primaire
Thomas Pagotto présente le projet Albacraft : à travers un partenariat avec le Musée archéologique départemental d’Alba la Romaine, il s’est agi de reconstituer numériquement dans le jeu Minecraft la cité antique d’Alba Helvorium. Emma Lecesne présente MineStory, un projet fédérateur et collaboratif qui a permis de mettre au travail plus de 200 élèves dans toute la France autour d’une même réalisation, une frise historique immersive dans Minetest : chaque classe a sélectionné un monument historique de sa région et tous les élèves ont collaboré pour le modéliser sur un serveur dédié. Dans le Jura, à l’école des Rousses, Stéphanie Breniaux a fait participer ses CM2 aux « Savanturiers de l’histoire » pour qu’ils se fassent « Petits historiens de la grande guerre » : la classe a même créé un compte Twitter, sur lequel les élèves narraient la vie d’un ancien combattant au regard de ses lettres, travaillant ainsi non seulement l’Histoire, mais la compréhension, la production d’écrits courts, l’éducation aux médias.
A l’école primaire française de Genève, Sébastien Gibert a mis en place « une évaluation positive » pour que les élèves ne redoutent plus la note, s’impliquent dans leurs apprentissages, ne cherchent plus à se comparer entre eux, soient focalisés sur leurs propres progrès. Personnaliser les parcours en classe coopérative, c’est le but de « P@percl@ss », projet présenté par Agnes Bezanilla et mené en Gironde : les enfants évoluent librement à travers des parcours construits pour chacun. A Asnières sur Seine, afin de diminuer le fossé entre élèves issus des dispositifs tels que l’ULIS et l’UPE2A et améliorer les conditions de l’inclusion, Marine Leroy présente « des séances en Conception Universelle des Apprentissages ».
« Enquête au Fablab », tel est le titre du jeu conçu à Montpellier par Béatrix Vincent : un jeu sérieux immersif sur la pensée informatique, le codage et la robotique lors duquel les participants doivent résoudre une série d’énigmes en équipes afin de s’évader d’un espace clos en un temps limité. Présenté par Céline Canard, de Villersexel, le projet « ProblemaTwitt » est un dispositif collaboratif élaboré pour faire progresser les élèves en mathématiques : il est basé sur les échanges entre les élèves et le retour sur les erreurs autour d’un problème commun. Erwan Vappreau présente « les Makers solidaires de la Roche des Grées » : pour ses élèves de CM1/CM2, « l’aventure fut de modéliser et d’imprimer toute l’année des objets utiles aux autres, d’une prothèse de main, à des tableaux du musée des beaux-arts rendus tactiles ; d’une fleur pour un chercheur lépidoptériste du CNRS à un cœur d’éolienne pour des collégiens ».
« L’école est face au plus grand défi du XXIème siècle » : Philippe Nicolas a lancé une aventure scolaire, humaine et scientifique pour confronter les élèves de différents territoires, accompagnés et guidés notamment par des chercheurs polaires, aux défis du dérèglement climatique. L’enfant passe de moins en moins de temps en plein air, au contact de la nature et des éléments ? C’est pour cela que Benjamin Duluc à Gennevilliers met en œuvre sa « Classe dehors » : les élèves d’une classe de CP se rendent en extérieur durant un après-midi chaque semaine pour y conduire des activités pédagogiques et appréhender leur environnement proche.
A Saint-Jeoire en Faucigny, Leni Cassagnettes met en oeuvre « Kadorlirebocoupartou » : 5 actions pour offrir aux élèves le plaisir de lire et la possibilité de devenir un meilleur lecteur (« La bibliothèque mobile », « Mon métier de Lecteur », Quart d’heure quotidien de lecture, « Infos Parents Lecture », Étalage de livres dans la cour, fin juin, où chaque élève peut venir choisir gratuitement un livre pour les vacances). A Hellemmes, Pascal Palud amène ses élèves à réaliser un film d’animation : un projet motivant et interdisciplinaire, un moteur de travail sur l’année entière pour l’école entière. A Châteauroux, Aurélie Malassenet veut améliorer les compétences de lecture à voix haute avec des projets de webradio : « Les élèves écrivent pour être lus… mais pour qui lisent-ils ? Pour des auditeurs ! Voilà une solution : enregistrer un radiofiction dans un studio radio. Des progrès dans la fluidité, dans l’articulation, dans le ton pour tous les élèves d’une classe de CE1/CE2/CM1. » Reliant Fuveau et la Sicile, Sylvie Lombardo et Sophie Lombardi présentent un projet d’Initiation et de Création, théâtrale et musicale : « Les Métamorphoses ou L’opéra »
Créativité au collège
CPE au College Iqbal Masih à Saint Denis, Carole Schellinger veut favoriser le développement des compétences psychosociales chez les collégiens : de nombreux dispositifs sont mis en place en 4ème en collaboration avec la professeure principale pour valoriser les réussites de tous les élèves du groupe classe et optimiser les relations entre pairs. Nicolas Autret présente le dispositif « Passerelle » mené à Champagne-au-Mont-d’Or : un dispositif de persévérance scolaire qui, sur deux sessions par an, amène 7 élèves volontaires à entrer dans une dynamique nouvelle en construisant un projet jusqu’à un évènement final. Au collège Maurice Jaubert à Nice, Martine Dumoulin et ses collègues ont souhaité prévenir le décrochage scolaire grâce au nourrissage culturel du projet « fil d’Ariane » : en s’initiant à une pratique artistique qui structure l’année et en prenant part à un projet collectif, les élèves apprennent à mieux vivre les uns avec les autres. Isabelle Monfort présente « DIAM’S », un dispositif mené au collège de Saint-Paul-Sur-Isère pour accueillir et accompagner les élèves en situation de démobilisation ou de décrochage avec un emploi du temps adapté et des ateliers hebdomadaires sur une session de six semaines environ. Frédérique Drappier présente l’expérience « Valhorizons » menée au collège Clos de Pouilly à Dijon, avec notamment des projets interdisciplinaires – au moins trois par an – interdisciplinaires- pour donner sens aux apprentissages, lier les disciplines, créer des perspectives annuelles et parfois professionnelles, avec productions et sorties associées.
Stéphanie Dubarry présente une « classe coopérative à évaluation continue » mise en œuvre au collège Pasteur de Villejuif : le projet expérimente une manière de travailler et d’évaluer différente, en ne pratiquant aucune évaluation finale mais uniquement des évaluations formatives informelles. A Fougères, Pauline Bodin met en œuvre le projet de « College Bn’B » en offrant aux élèves l’opportunité de partir plus facilement en voyage scolaire et en s’appuyant sur le réseau des enseignants pour fournir les informations sur la richesse patrimoniale accessible depuis leur collège. A Dun-sur-Auron, Frédéric Delanoue veut stimuler l’ambition des élèves avec une application « Simulateur Points DNB » : « Se limiter aux calculs des points et aux différents seuils permettant l’obtention d’une mention, ne leur offre pas la possibilité de faire varier leurs résultats, pour dépasser la mention visée. Nous leur avons donc fait créer un programme sur Scratch et une application sur Android. » C’est avec un escape game que Vinciane Debled veut aider les élèves à réviser leur brevet : le but est de démasquer un voleur de sujets de brevet ; enfermés dans une pièce, un groupe de 5-6 élèves doit mettre en œuvre les connaissances nécessaires dans toutes les disciplines du DNB et résoudre les énigmes concoctées pour eux …
Poétiser la ville, tel est le but du projet conçu par Julien Leoni à Montreuil ses élèves de 6ème, ainsi que les CM1 et CM2 des écoles primaires du secteur, choisissent des lieux dans leur quartier, écrivent des poèmes pour les évoquer, les rendent accessibles dans les rues grâce aux QR code à flasher. Au collège de Saint Sébastien sur Loire, Nathalie Ranc a mis en place un dispositif d’écriture collaborative à contraintes dans le cadre d’une liaison CM2 /6ème : créations, interactions, corrections, progression, et plaisir ! Revisiter le programme de français en ayant l’impression de vivre une véritable aventure : c’est le sens du projet de simulation globale de Marie Soulié au collège Daniel Argote à Orthez pour faire voyager ses 6èmes de l’île aux monstres (L’odyssée d’Homère) à l’archipel de la Ruse (Les Fables de La Fontaine) en passant par la Méditerranée (les textes fondateurs). A Pluviers, Amélie Mariottat a conduit ses élèves de 6ème à écrire, en collaboration avec des CM du secteur, la suite de l’Odyssée d’Homère : dans la foulée d’une chaîne radio commune, l’aventure de l’écriture collective se voit couronnée par une édition de l’œuvre en livre papier. Faire écrire les élèves de cycle 3 dans le compagnonnage d’un prix Nobel de littérature : à Neuville-sur-Saone, Marie-Hélène Flament a conduit ses 6èmes à lire-écrire-échanger dans un projet qui s’enrichit d’interactions avec Le Clézio pour transformer le regard sur la littérature. Peut-on utiliser une messagerie instantanée telle que Snapchat comme moteur de lecture et d’écriture en lettres ? A Vilabé, Celine Thiery en a exploré l’usage avec deux classes de 3ème en ouverture d’un chapitre sur roman de Philippe Grimbert. Peut-on utiliser l’écriture télévisuelle pour explorer la littérature ? L’expérience est menée à Azay-le-Rideau par les 4èmes d’Elodie Lahaye qui ont conçu et réalisé une émission autour de Maupassant. Professeure de lettres à Montville, Blandine Bihorel présente une application pour smartphones à destination de ses élèves : l’application est créée avec Glideapps, elle diffuse des informations, partage des éléments de cours, accompagne la mise en œuvre d’un voyage scolaire. Il se passe de drôles de choses au collège du Pont de la Maye à Villenave d’Ornon, expose Sophie Dutein : « Un vendredi soir, certains d’entre nous restent une nuit entière au collège pour écrire des nouvelles ou des BD à l’occasion des « plumes noctambules » !
Professeur d’anglais à Nexon, Cyril Dussuchaud mène un atelier de lecture cursive et de jeu sérieux en 6ème autour de Robinson Crusoe : « Les élèves ont fait les activités avec sourire et dynamisme et j’ai constaté qu’ils étaient plus à l’aise en compréhension écrite, améliorant sensiblement leurs résultats dans cette compétence. » Professeure d’espagnol à Montgeron, Laura Navarro a abordé les représentations des espaces insulaires à travers une séquence gamifiée de 5 escales et l’utilisation des lunettes de réalité virtuelle, avec un Escape Game en guise de projet final. Professeur d’anglais au collège Rep+ Maria Casarès à Rillieux-la-pape, PJ Kirrage a mis en œuvre le projet #LyonNewDelhi pour amener ses élèves à échanger avec des élèves indiens : « Avec ces échanges, les élèves croisent les cultures, les croyances, les cuisines » et s’ouvrent à l’humanité. Enseignante au Collège Alberto Giacometti à Paris, Lily Abboudi présente le projet Erasmus « The European Music Show » : les enseignants et les élèves des 5 établissements européens participant au projet réalisent ensemble un spectacle musical contenant des musiques et des paroles qu’ils ont eux-mêmes choisies, composées et écrites.
A Sarsan, Virginie Esteve amène ses 4èmes à présenter via une narration multimédia Storymap l’itinéraire d’une famille de migrants : le travail s’appuie sur une interview France-Inter d’Omar Ouahmane, un réfugié venu de Syrie. Au collège du Val d’Oudon, en lien avec la Ligue des Droits de l’Homme, Pierre Ramon a fait travailler ses 4èmes sur les mobilités en menant la cartographie numérique du trajet d’un migrant qui vit dans la région. Au collège Anne Frank de Saint-Dizier en Haute-Marne, Laurent Bastien veut faire de l’archéologie un outil de réussite en REP+ : chaque apprenti archéologue de 6ème est tutoré par un lycéen qui lui explique des techniques d’archéologie, ce même 6ème devient lui-même tuteur d’un petit de maternelle et lui explique les mêmes techniques avec ses propres mots, les élèves deviennent des archéo-ambassadeurs dans la ville et sont mêmes allés dans une maison de retraite montrer les résultats de leurs dernières fouilles. Lydia Combeaud Lunel présente le projet « Geotweet » : il s’agit de réaliser une battle de vocabulaire géographique via Twitter entre les élèves de cinquième du collège Maurice Genevoix de Châteauneuf-sur- Charente et les élèves de 2nde du Lycée de Civray. Au Collège Charles Péguy de Palaiseau, Claire Podetti a mené un projet interdisciplinaire autour de la Shoah : les 3èmes ont reconstitué des histoires individuelles de déportés du convoi 77, le dernier grand convoi qui a relié Drancy à Auschwitz le 31 juillet 1944, mené des recherches, écrit des biographies, produit des créations artistiques … « Agir ou subir ? » En Normandie, Gwec’hen Rohoù a créé un jeu pédagogique : un jeu de plateau représentant un littoral manchois typique, que les élèves vont aménager jusqu’à devoir faire face à la montée du niveau marin aux risques de submersion. A Anonnay, Sébastien Verney utilise le jeu vidéo en classe comme outil d’apprentissage : il s’agit de diversifier les modes apprentissage d’un public scolaire très hétérogène, de les faire passer « de la passivité à l’interactivité ». Dans son petit collège rural de Fauquembergues, loin des grandes structures culturelles, Olivier Joos lance chaque année un événement théâtral et historique : un projet globalisant qui mobilise l’ensemble des élèves, par exemple cette année autour du Journal d’Anne Frank. Professeur d’histoire-géographie au collège de Gemezac, un petit bourg des Charentes, Johann Nallet utilise le support d’infographies pour développer les compétences orales. Rachid Sadaoui a conduit des 3èmes du collège Lucie Aubrac de Tourcoing à réaliser un travail de géographie prospective : une cartographie sonore d’un quartier en devenir se situant dans leur environnement proche au croisement des communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos.
Professeure de maths à Ecommoy, Nolven Gloaguen travaille avec ses élèves en « classe flexible » : pendant ses cours, ils organisent leur espace de travail comme ils le souhaitent, bénéficient de plusieurs tableaux afin de pouvoir écrire et s’entraider, disposent des corrections des exercices pouvoir avancer à leur rythme… Au Collège Rosa Parks à Nantes, Vanessa Le Hen propose un « Rallye Maths Grandeur Nature », une course d’orientation minutée dans un parc dont les épreuves sont des problèmes concrets de mathématiques à résoudre : « voir mes élèves issus d’un établissement de REP+ s’amuser tout en faisant des mathématiques ne peut être que gratifiant et encourageant. » Le projet Square est porté par Sébastien Hock-Koon de Montmagny : l’objectif est de créer un matériel qui permette de jouer à plusieurs jeux différents tout en intégrant dans son système de jeu les propriétés mathématiques des quadrilatères remarquables. A Sisteron, Sylvain Poncet amène ses 6èmes à étudier la vie microscopique grâce au smartphone : une banque de photographies a été réalisée grâce aux clichés des élèves, certaines sont amenées à être imprimées, légendées, exposées. En Eure-et-Loir, à Bu, Basile Salmon explique comment les élèves sont amenés à mesurer la qualité de l’air respiré au collège : pour réaliser les capteurs, les étudier et communiquer les résultats (aux parents mais aussi aux adultes du collège), ils se sont comportés comme de véritables scientifiques.
Jérôme Guinot, enseignant d’EPS dans les Côtes d’Armor, a lancé « l’opération Cousteau », un projet interdisciplinaire qui veut sensibiliser les élèves à la préservation de l’environnement : à travers une randonnée palmée et une exploration scientifique de la plage à marée basse, les 6èmes sont amenés à prendre conscience de la diversité et de la fragilité de l’écosystème. Michel Eva présente un projet mené par les enseignants d’arts plastiques et de technologie du collège Pierre et Marie Curie d’Albert : « Ciném’ART, un atelier où les élèves réalisent et se réalisent ». Professeure d’éducation musicale à Fontaine Française, Anne-Claude Meunier a mis en place une démarche de ludo-pédagogie, incluant des phases de jeux sérieux, d’escape games, de jeux de plateau, de création. Howard Bennett présente « Shakespeare on Stage », un festival de théâtre en langue anglaise ouvert aux enseignants du primaire et secondaire dans les départements du 40 et du 64. Valérie Beltrame, enseignante de français, et Christophe Laborde, enseignant de technologie au collège Antoine Courrière de Cuxac Cabardès, ont mis les truffes au cœur d’un projet pédagogique : création d’un verger trufficole, étude des différentes espèces, réflexion sur le reboisement et la protection des écosystèmes.
Créativité au lycée
« Ca bouge au lycée ! », démontre Martial Gavaland, du moins au lycée Honoré d’Estienne d’Orves à Carquefou : un lycée récent dont l’architecture et le mobilier ont été d’emblée pensés pour favoriser nouvelles mobilités des élèves et nouvelles modalités de travail. Yannick Beaulieu explique comment des jeunes « raccrocheurs du Pole innovant lycéen François Villon à Paris accueillent tous les mercredis après-midi des écoliers du primaire et leur proposent des activités (lecture de contes, arts plastiques, activités ludiques…), puis vont collecter des livres de littérature jeunesse pour exporter leur savoir-faire à des écoliers marocains. A Bayonne, Dominique Duriez donne des « Cours de Confiance en soi » dans le cadre de l’Accompagnement Personnalisé en 2nde et d’une soirée pour les parents. Isabelle Clou-Menessart présente une séquence d’EMC mené au lycée Marie Curie de Nogent Sur Oise : elle permet de former des candidats pour les Conseils de Vie Lycéenne. Depuis le LPO Françoise à Tournefeuille, Delphine Litchman a créé « TwittLycée », un réseau de twittclasses pour s’inspirer, partager des ressources et veilles disciplinaires, développer des projets interdisciplinaires et inter-lycées, se lancer des défis …
Dans une 2nde d’un lycée assez défavorisé de la banlieue est lyonnaise, Caroline Allingri-Machefer a mené un ambitieux projet d’écriture collaborative : en s’inspirant d’une œuvre d’Annie Ernaux, les élèves ont appris à regarder un centre commercial et développé leur esprit critique sur la société de consommation. Depuis Angers, Emmanuel Vaslin a lancé l’opération #àMainLevé : des fragments autobiographiques d’Edouard Levé sont publiés chaque vendredi sur Twitter, ils inspirent internautes, collégiens, lycéens … pour une étonnante expérience d’écriture autobiographique collective. Au lycée Pablo Picasso de Pepignan, Hadda Lamotte fait participer ses élèves à l’écriture d’invention d’une pièce de théâtre en anglais, un défi lancé par un théâtre américain et ouvert aux jeunes du monde entier. Faire de son lycée professionnel un « Lycée Arts et Cultures », c’est l’objet du projet porté par Thérèse de Paulis depuis Debelleyme: élèves et professeurs sont impliqués dans le réaménagement des espaces avec: une salle de spectacle, une salle de répétition, des bureaux et un espace d’exposition, le but est de faire du lycée un lieu culturel avec son entreprise de spectacle et d’événementiel, avec une programmation.
Selon Mickaël Bertrand, les stories d’Instagram constituent une solution rapide et efficace pour mettre en œuvre un récit au service de l’éducation : une expérience menée en histoire-géographie au lycée de Semur-en-Auxois. Dans l’Etablissement public local d’enseignement agricole Perpignan-Roussillon, Patrice Robin amène à « concevoir et utiliser en classe un jeu de rôle pour modéliser et simuler la complexité » : dans ce jeu, les élèves incarnent le rôle d’un acteur impliqué dans la gestion de l’eau sur territoire. Professeur d’histoire-géographie au lycée Georges Dumézil, Florent Rousseau conduit ses élèves de la section de première STI2D à réaliser une émission de radio en histoire pour « préparer le Grand Oral ». Enseignante à Pixérécourt, Catherine Jacquot présente « Enigm’Alim » : un jeu pour découvrir la Loi Alimentation et s’interroger sur nos habitudes alimentaires. Fredéric Desmedt et Fabien Meynier ont lancé le prix lycéen du livre de Sciences Economiques et Sociales : le principe est de fournir aux élèves un cadre différent du cours traditionnel qui les rende plus à même d’exprimer leur qualités d’analyse et de prise de parole.
« Ne subissez pas les maths, vivez-les ! » : telle est l’invitation d’Aviva Szpirglas à travers son projet « MATh.en.JEANS » : de la maternelle au lycée, plus de 300 établissements sont impliqués pour mettre les élèves en situation de recherche et leur » donner une autre image des mathématiques que celle d’une discipline scolaire sélective ou de champ scientifique strict et achevé ». Comment favoriser le travail coopératif en classe de Mathématiques en lycée ? Comment passer « d’une instruction sélective à une éducation solidaire » ? Au lycée de l’Olivier à Marseille, François Martin cherche à créer, en classe, une communauté de scientifiques aptes à partager des informations, à échanger et à résoudre des problèmes en réseau. A Oloron Ste Marie, Christelle Sjollema a mis en œuvre un Escape Game : durant toute une année, des lycéens (de la seconde à la terminale) ont entièrement élaboré un jeu d’évasion autour des travaux de Turing et d’Enigma.
« A nous la science ! » proclame le projet porté par Isabelle Cavalleri du Lycée Professionnel Les Jacobins à Beauvais : une journée festive avec une quinzaine d’expériences scientifiques expliquées aux visiteurs par les élèves, un défilé où chacune des tenues illustre une expérience, un buffet de cuisine moléculaire, un atelier de fabrication de produits ménagers respectueux de l’environnement …A Pixérécourt, Sandrine Combret a mis en place une enquête policière, le « Cluedo scientifique : qui a tué Camille Raquin ? » : il s’agit de faire prendre conscience aux élèves de « comment progresse la science, en quoi elle est tributaire de moyens et liée à son époque ». A Auch, Sandra Ferrer propose le concours « Agar’art » : les participants doivent choisir un milieu de culture (très nombreux en microbiologie) et un ou plusieurs micro-organismes pour obtenir un dessin en lien avec le thème imposé. De l’e-learning en Bac pro Melec, voilà ce que propose Philippe Dutour au Lycée Professionnel Marc Seguin à Vénissieux : Techphil.fr est un site de formation en électricité basé sur Moodle, le contenu de la formation est centré sur l’aspect pratique du métier d’électricien.
Venu de Nîmes, François Fontany présente l’’EPSBox : un petit boitier autonome qui crée son propre wifi avec son serveur, héberge un site dynamique en local, permet aux élèves d’accéder à un panel de ressources diverses. Au lycée polyvalent d’Alembert, Florence Dumez met « l’impression 3D au service du handicap » à travers des projets réalisés par les sections de prothésiste orthésiste. Comment répondre aux freins à l’usage du numérique rencontrés par l’enseignant d’EPS ?
Panorama réalisé par Jean-Michel Le Baut
Les projets retenus et le programme du 11ème Forum