« À la rentrée 2018, pour une heure de cours tous secteurs confondus, un enseignant est face à 23,8 élèves en moyenne pour les formations en collège, à 24,2 élèves pour les formations générales et technologiques en lycée et à 15,6 élèves pour les formations professionnelles en lycée ». La publication annuelle par la Depp (division des études du ministère) de ce calcul fait grincer des dents chaque année. Le calcul est fait en tenant compte des heures réalisées en petits groupes comme si celles ci n’étaient pas indispensables pour certains enseignements ou pour certaines situations pédagogiques. Pour la majorité des enseignants, il n’a rien à voir avec leur vécu. Pour l’opinion publique il donne l’impression qu’un effort extraordinaire est fait et que les enseignants sont mal venus de se plaindre. On peut pourtant en tirer du positif.
D’abord cela permet de rappeler que certaines situations pédagogiques exigent de petits groupes. On voit mal comment faire de l’enseignement technologique ou professionnel pratique à 30 ou 40 élèves (en supposant que les installations le permettent). On voit mal aussi comment un enseignement théorique peut être porté d efaçon efficace auprès d’élèves en grande difficulté. Ces deux remarques par exemple justifient que 16 élèves en moyenne par heure est le strict nécessaire en enseignement professionnel. Ce sont les cours en classe entière, et ils sont nombreux par exemple en enseignement général, dans cet enseignement qui ne devraient pas avoir lieu.
Enfin cette étude permet de montrer où se portent les efforts du ministère. Et là il n’y a pas photo. Les efforts se portent sur les collèges, par application de la réforme du gouvernement précédent, et sur les CPGE, c’est à dire les enfants des familles les plus favorisées.