Les EPLEI vont pouvoir ouvrir dès la rentrée. Le JO du 25 août publie un décret d’application de la loi Blanquer sur l’organisation des établissements publics locaux d’enseignement international (EPLEI). Avec ce texte l’Education nationale fait renaitre une filière spécifique pour les enfants privilégiés faisant ainsi un énorme bond en arrière.
Institué par la loi Blanquer, l’EPLEI est une école primaire (maternelle et élémentaire), un collège et un lycée, tout cela regroupé dans une seule structure dirigée par un chef d’établissement. Il sélectionne ses élèves dès la maternelle sur la maitrise d’une langue étrangère, mais pas n’importe laquelle. L’accord de 1994 prévoit les seules langues suivantes : allemand, anglais, danois, espagnol, grec, italien, néerlandais et portugais.
Or, comme l’a souligné le sénateur PS R Témal lors du débat au Sénat, à cet âge là seule l’origine sociale fait la différence entre les enfants dans la maitrise des langues. L’EPLEI instaure donc une nouvelle filière dans l’Education nationale, réservée aux enfants les plus privilégiés qui pourront suivre une scolarité dans un établissement à part, de la maternelle (dès 4 ans) à la terminale. C’est un retour en arrière phénoménal dans l’Education nationale puisque c’est une loi de 1933 qui a mis fin aux établissements publics payants puis une loi de 1945 qui a ordonné la fermeture des petites classes des lycées, qui ne sera effective que dans les années 1960. Il y a donc rupture avec un des grands principes de l’Education nationale.
On ignore encore jusqu’où le ministère veut pousser les EPLEI. S’agira-t-il de 3 ou 4 établissements destinés à recueillir des Brexiters , comme le ministère le dit ? Ou verra t-on des EPLEI ouvrir à l’intérieur de nombre d’établissements de centre ville ?
L’EPLEI déroge aux règles d’enseignement de l’éducation nationale puisqu’il prépare au bac européen et non au bac national. Il peut recevoir des financements privés. Son conseil d’administration compte moins d’un tiers de représentants des personnels.