Alors que la commission mixte paritaire doit examiner le 4 juillet la loi de transformation de la fonction publique, le rendez vous salarial obligatoire du 2 juillet s’est révélé très décevant. Pourtant l’Insée calcule un écart significatif entre les salaires enseignants et ceux des autres fonctionnaires.
» Le gouvernement refuse une nouvelle fois d’augmenter les salaires des agent-es de la Fonction publique ! Pas de dégel de la valeur du point d’indice, pas de mesures générales, pas d’abrogation du jour de carence… Quand aux non-titulaires, ils devront également attendre… », note la Fsu. Seule l’application des mesures du PPCR (850 millions pour toute la fonction publique en 2019 selon le gouvernement) est prévue. Ces accords ont été signés en 2015 par le gouvernement précédent. La Garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) sera reconduite en 2019 et, à titre exceptionnel pour 2020 uniquement, la compensation de l’indemnité compensatrice de la hausse de la CSG (IE-CSG).
Le gouvernement de son coté se félicite de l’arrivée de la rémunération au mérite « avec la création d’un « bonus » pour les agents publics titulaires et contractuels… Au sein de l’Etat, un accompagnement méthodologique et financier spécifique sera mis en place pour déployer prioritairement ce nouveau bonus, modulé sur la base d’objectifs individuels et collectifs, au bénéfice des agents les moins primés et de leurs administrations ».
Ces décisions sont prises alors que l’Insee publie une étude de la rémunération des fonctionnaires en 2017. Selon l’Insee, « le salaire net moyen des enseignants de catégorie A est inférieur de 25.8% à celui de leurs homologues non enseignants ». L’étude montre pourtant qu’en 2017 le salaire des enseignants a augmenté trois fois plus vite (1.6%) que celui des non enseignants (0.5%). Une situation qui avait déja été constatée en 2016 avec la revalorisation des enseignants du premier degré et la hausse de la prime ISAE. Mais la politique de gel salarial mise en place après les élections de 2017 n’a pas renouvelé ce rattrapage en 2018. Les enseignants français restent parmi les plus productifs et les moins bien payés selon l’OCDE.
F Jarraud