Des ressources pour réfléchir à ses pratiques et savoir même qui doit enseigner l’EMC…
Dans le Guide de rentrée du Café pédagogique
Qui doit enseigner l’EMC dans le secondaire ? Comment l’EMC est-il introduit à l’Ecole ? Quelle morale civique pour nos élèves ? Quelles pratiques mises en place ? Qu’en est il aujourd’hui de l’éducation civique dans l’Ecole française ? Toutes ces questions, et quelques autres dont la laïcité, sont abordées dans le Guide de rentrée 2015. Des développements nettement plus importants que cette rubrique mensuelle pour saisir les enjeux et la mise en place de l’EMC.
Le Guide de rentrée
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2015/rentree2015_EMC.aspx
EMC : Adapter la citoyenneté à une société multiculturelle ?
» La réponse à nos problèmes (de citoyenneté et de laïcité) ne se situe pas sur le plan moral, où se complaisent beaucoup de responsables politiques et de journalistes… Elle se situe sur le plan socio-économique et sur le plan politique. Socio-économique d’abord, parce l’exclusion est la mère de toutes les déviances. On ne peut pas attendre d’une personne qu’elle respecte les normes de la société ordinaire si elle est de fait maintenue en marge de cette société. Dans la dernière enquête que nous avons faite dans un quartier difficile de Marseille, le taux de chômage des jeunes de 16 à 24 ans est de 56%. Et le taux d’échec au brevet des collèges dans le quartier n’est probablement pas très loin de ce niveau. Il est juste impossible de bâtir la citoyenneté sur de telles mises à l’écart du système. Politique ensuite, parce que les habitants des quartiers populaires ne votent plus et ne sont de fait représentés par personne sur l’échiquier politique. Ils n’ont dès lors aucun moyen de contestation dans le système. Cette double exclusion est à l’origine de la plupart de nos problèmes », estime le sociologue Laurent Mucchielli dans un entretien donné à la Gazette.
» C’est ensuite la mythologie républicaine qu’il faudrait réviser. En 1789, il était fondamental de proclamer l’égalité de tous et d’imposer la conception unitaire d’un « Citoyen » débarrassé de ses affiliations religieuses, régionales, linguistiques, etc. Mais nous sommes au 21ème siècle. L’enjeu n’est plus d’imposer l’idéal républicain face à la monarchie. Il est désormais indispensable d’adapter la citoyenneté à une société multiculturelle, c’est-à-dire de trouver les modalités d’un vivre ensemble qui ne dénigre pas un certain nombre de différences dans les identités des personnes et des groupes sociaux. Pour cela, il faut faire des compromis, trouver un modus vivendi. «
Article
http://www.lagazettedescommunes.com/384638/il-faut-adapter-la-citoyennete-[…]
Société : Fractures françaises
Comment évoluent les représnetations politiques et sociales des français ? Le cercle Jean Jaurès interroge Gérard Courtois, Gilles Finchelstein, Pascal Perrineau et Brice Teinturier dans une étude mise en ligne. Selon eux se développe « une demande de « verticalité », d’autorité. Cette demande est partagée par tous les Français, même par les électeurs socialistes, qui sont 75 % à penser qu’il faut un véritable chef politique. Le désir d’autorité peut aussi être interprété comme la volonté d’un véritable leadership démocratique, récurrent en temps de crise, et non pas comme un relent autoritariste. » Celle ci s’accomode avec une demande également de plus de libertés.
« La question du rapport à l’altérité est très présente dans le débat. Les sondés sont en général méfiants à l’égard de la mondialisation, de l’Europe, de l’islam, et ils ont majoritairement le sentiment que la France est un déclin. La figure de « l’autre » est un motif d’inquiétude. Ils considèrent la mondialisation comme une menace à 56 % et ressentent une forme d’« insécurité culturelle ». Cependant, ces derniers sont plus nombreux qu’en 2013 à penser que l’islam est compatible avec la société française (46 % contre 26 %). La laïcité est une valeur partagée par tous, qu’elle soit considérée comme un objet d’identification ou comme un combat politique. Le sentiment le plus partagé est le pessimisme, surtout chez les jeunes générations. »
L’étude
http://www.jean-jaures.org/Publications/Essais/Fractures-francaises-1
Qui enseignera l’éducation morale et civique ?
L’APHG défend la place des professeurs d’histoire-géo dans l’enseignement moral et civique. « Écarter les professeurs d’Histoire-Géographie serait une erreur gravissime et dangereuse à court et long terme. Contrairement encore une fois à nos détracteurs, à certains syndicalistes hostiles à nos disciplines… et à des hauts fonctionnaires du Ministère… nous contribuons à la formation du citoyen. Brandir les compétences sans savoir mènera à de cruelles désillusions. Est-il possible de connaître et de comprendre le christianisme ou le judaïsme sans un savoir bien maîtrisé et constamment repensé à des fins pédagogiques ! Le vivre ensemble ne doit pas être un contenu vide. »
C’est que d’autres disciplines sont aussi interessées par cet enseignement : la philosophie ; les SES ; l’EPS et l’éco-gestion se positionnent également. « Toutes les disciplines permettent l’enseignement moral et civique », écrit le Snep, qui représente les professeurs d’EPS. « Les 4 dimensions qui lui sont données – sensibilité , règle et droit, jugement et engagement – sont présentes dans les activités enseignées en EPS ».
« Parce qu’on ne peut se contenter de discours incantatoires et moralisateurs sur le vivre ensemble, l’EMC ne devra pas ressembler à une nouvelle religiosité civile. Les élèves ont besoin de voir plus clair dans les multiples informations qu’ils reçoivent, de savoir examiner les problèmes auxquels ils sont confrontés. Ils ont besoin d’un recul critique, d’une élucidation conceptuelle et d’une compréhension réfléchie des principes ; cela seul permet de désarmer les querelles stériles et les enfermements identitaires », remarque l’Appep. « Le travail habituel des professeurs de philosophie consiste précisément, avec rigueur, patience et sérénité, à exercer les élèves à poser clairement les problèmes relatifs à la religion, au droit, à la morale, à la politique, à la technique, au vivant, à la culture ».
L’Apses, association des professeurs de SES, juge positivement le nouveau programme d’enseignement moral et civique (EMC) et les méthodes prévues pour sa mise en oeuvre comme le débat. Mais » nous nous interrogeons également sur la vision de la citoyenneté que cet enseignement risque de véhiculer. De la même manière qu’un enseignement de la religion doit choisir entre une histoire des religions et la promotion d’une religion, un enseignement moral doit choisir entre la tentation d’un catéchisme républicain – qui a toutes les chances d’être contre-productive – et une étude sociologique, anthropologique, historique de la diversité de la conception des morales et de la citoyenneté… Nous sommes persuadés que les sciences économiques et sociales peuvent jouer un rôle majeur en la matière, ne serait-ce que parce qu’elles interrogent les fondements des liens économiques, culturels et politiques des sociétés passées et actuelles. » L’Apses demande aussi la révision des programmes de SES pour permettre le débat en classe.
Site Apses
http://www.apses.org/initiatives-actions/communiques-et-courriers/article/l[…]
Appep
http://www.appep.net/communique-de-lappep-sur-lenseignement-moral-et-civique/
APHG
http://www.aphg.fr/Indignation-et-colere-des
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