Par Rémi Boyer de l’association Aide aux Profs
Quel a été votre parcours de carrière ?
Après mon bac, j’ai obtenu un Deug d’anglais, fait une Maîtrise de Sciences et Techniques de Commerce anglo-américain puis une licence d’anglais. Dans les années 90, j’ai commencé à travailler comme professeur d’anglais dans l’enseignement privé sous contrat. D’abord comme remplaçante, puis en LEP comme prof d’anglais pendant 12 ans. J’ai obtenu mon Capes en 2005 mais j’ai été à l’occasion – contrepartie peu agréable de l’obtention du concours – mutée loin de chez moi pendant une année. Puis j’ai enfin obtenu ma mutation à Paris où je réside. En 2010, j’ai décidé de réaliser une reconversion partielle comme coach en développement personnel.
Progressivement un plein temps de prof m’est apparu lourd à gérer. A travers ma deuxième activité, je voulais apporter des solutions concrètes aux problématiques des élèves et de leurs familles. En 2014, j’ai obtenu la certification de Maître-Praticien PNL à Paris, à l’IFPNL. Je travaille actuellement à mi-temps et j’ai ouvert mon cabinet officiellement sous le statut d’auto-entrepreneur. Je suis donc coach quelques heures par semaine et espère bientôt y travailler à mi-temps.
Qu’est-ce qui vous avait attirée vers le métier de prof ?
En fait, durant mes études, je ne voulais surtout pas devenir prof, je m’étais moi-même beaucoup ennuyée à l’école! J’ai en fait écouté les conseils d’un tiers, qui m’a guidée vers ce métier, et j’en suis ravie.
Pourquoi avoir décidé de devenir coach ?
Je voulais trouver des solutions pour mieux aider mes élèves, et en trouver aussi pour ma pratique professionnelle. Je me disais que je pourrais aussi aider des enseignants dans leur pratique professionnelle ainsi que tout personnel encadrant qui aurait besoin d’être aidé pour s’adapter à son métier et être plus performant.
J’ai notamment créé une méthode pour les enseignants, les chefs d’établissement et le personnel encadrant « La Communication Comportementale à l’Ecole ».
Quand des parents me consultent parce que leur enfant ne va pas bien, qu’il a du mal à s’adapter à l’école, il suffit parfois d’une seule séance de PNL pour que la problématique soit réglée. D’autres fois il faudra plusieurs séances ou un suivi toute l’année.
Je traite aussi les problèmes d’estime de soi, les phobies scolaires, le manque de motivation à l’école ou au travail, les difficultés que rencontrent les enfants précoces.
J’apprends aux enseignants à savoir communiquer sereinement, calmement, à savoir gérer l’espace de la classe, leur posture, leur estime de soi. Le métier d’enseignant est riche en problématiques.
Mon travail d’accompagnement est proche de l’accompagnement thérapeutique.
Je peux accompagner chacun dans son projet de vie, souvent sur 3 à 4 séances. J’aide adolescents et adultes à trouver une motivation dans leur vie, à trouver leur voie quelquefois.
Quelles compétences, acquises dans l’enseignement, facilitent la pratique du métier de coach ?
L’observation. Pendant 25 ans j’ai observé certains collègues et je les ai questionnés sur leurs pratiques pédagogiques . J’ai aussi interrogé mes élèves.J’avais déjà des valeurs telles que le partage, l’entraide, la transmission et la bienveillance. Et j’ai fait des tas d’expérimentations.
Quelles démarches administratives pour devenir auto-entrepreneur ?
C’est simple :
– Ecrire à l’administration pour décrire l’activité envisagée et le temps qu’on projette d’y passer
– Une fois l’accord obtenu, s’inscrire sur le site lautoentrepreneur.fr en un clic, en choisissant l’activité à exercer.
Est-ce que cela a été facile de démarrer cette activité ?
J’ai adapté une pièce de mon appartement pour pratiquer mon activité de coach. Mais j’ai des difficultés à me faire connaître. J’ai investi dans une plaque placée à l’entrée de mon immeuble, j’ai fait imprimer des flyers que je fais distribuer. Je manque de temps en fait pour la communication, que je pratique aussi sur le web avec mon blog.
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Quels conseils pouvez-vous donner à nos lecteurs enseignants qui voudraient en faire autant ?
D’abord, bien évaluer vos charges personnelles. J’avais terminé de rembourser le crédit de mon appartement. Avoir aussi un conjoint qui soit salarié, qui assurer le minimum vital pour le couple, peut aussi être aidant. Car il faut au moins 5 à 8 ans pour commencer à vivre du coaching quand on est seul, d’après tous ceux que j’ai consultés sur cet aspect.
Là, avec mon activité d’enseignante, je peux envisager de réaliser des stages de formation pour mes clients durant mes congés scolaires.
Bien choisir ses outils et ne pas hésiter à demander des rendez-vous pour être parfaitement informé aux directeur d’écoles et de formations en PNL (Programmation Neuro-Linguistique), Analyse transactionnelle, Systémie, etc…
Consultez son site web : www.moijavance.com
Quel a été votre parcours de carrière ?
J’ai d’abord suivi des études de Lettres Modernes à l’Université de Nanterre (Maîtrise en 1991 option cinéma), tout en ayant une initiation au journalisme. Cela a été le début de ma vocation. Je suis entrée à l’École Supérieure de Journalisme (ESJ) à Paris (de 1988 à 1990). Cela m’a apporté toutes les bases rédactionnelles et la pratique orale, indispensables au bon exercice du métier de journaliste. J’ai pu également être initiée à la radio et à la télévision par cette école.
A la sortie, j’ai été recrutée dans un journal à la suite d’un stage, dans le secteur culturel. Puis après la fermeture de ce journal, j’ai travaillé comme pigiste pendant 5 ans pour plusieurs médias, dans des rubriques thématiques, souvent la culture, le cinéma, le théâtre, les jeunes et leurs études post-bac. Comme j’avais fait à l’université un mémoire de maîtrise sur le cinéaste Jacques TATI et par ailleurs, ayant de bonnes connaissances générales en cinéma et théâtre, mes piges en étaient facilitées.
La crise du Golfe venue, j’ai commencé à « galérer » au niveau de l’emploi et comme j’avais plus de 25 ans, que les médias embauchaient surtout des jeunes de moins de 25 ans en emplois peu rémunérés, j’ai eu à l’époque beaucoup de mal à trouver un emploi stable. Je n’avais pas encore de carte de presse, donc pas de possibilité de formation, ni de priorité dans les offres d’emploi de journaliste.
En septembre 1995 je décide d’enseigner le français dans l’enseignement privé sous contrat, puisque cela m’était accessible sans concours avec ma maîtrise. J’ai d’abord eu plusieurs entretiens rue des Saints-Pères à Paris, puis j’ai effectué mon premier remplacement en tant que maître auxiliaire à Nogent-sur-Marne. Mon recrutement a eu lieu un vendredi et je commençais le lundi matin avec une classe de seconde ! J’ai alors passé un week-end épouvantable à travailler à fond !
J’avais alors des classes de seconde et de quatrième, aucune formation, juste des conseils de quelques amis profs. J’ai donc fait uniquement des cours magistraux la première semaine dans un premier temps.
1995, ce fut l’année des grèves avec des blocages dans toute la France ! J’ai donc débuté dans le métier avec un plein temps de 18h et des élèves assez perturbés par une année de manifestations dans la rue. Pour enseigner ma discipline, je me suis débrouillée : orthographe, grammaire, conjugaison, rédaction. J’ai tâtonné, travaillé tous les soirs pendant 4 mois, puis le stress a commencé à s’estomper. J’ai pu lire et redécouvrir des auteurs que j’avais appréciés durant ma scolarité, pour les faire aimer de mes classes de 4e, de 3e, de seconde.
J’ai enseigné jusqu’en juin 1997 sur des remplacements autour de Paris. Parfois juste 2 mois, parfois 6 mois. Ensuite, je suis restée travailler 3 ans dont 2 comme certifiée sur poste au Protectorat Saint-Joseph d’Aulnay-sous-Bois.
J’étais entrée par curiosité dans l’enseignement, mais au bout de quelques années, je n’avais pas envie d’y rester toute ma vie. J’ai eu durant ces 5 ans tous les niveaux, de la 6e à la Terminale, des Bac Pro, des Bep aussi, des 4e et des 3e Techno.
Que gardez-vous comme souvenirs du métier de prof ?
Du positif et du négatif ! Ce fut une expérience très intéressante car j’ai découvert l’univers des profs, que je défends aujourd’hui pour avoir vécu la difficulté de leur quotidien de l’intérieur. J’ai revu toutes les règles d’orthographe, de grammaire et de conjugaison, souvent oubliées depuis ma scolarité. Je suis devenue petit à petit plus à l’aise à l’oral, en gestion de classe avec des personnalités différentes. Cela m’a permis de me renforcer en communication.
J’ai rencontré des collègues sympathiques de tous horizons, certains chefs d’établissement bienveillants, des élèves attachants… J’ai souvent ri avec mes classes. Certains élèves m’ont recontactée depuis quelques années et je suis leur évolution plutôt positive sur les réseaux sociaux.
Cependant, j’ai aussi vu les exigences institutionnelles diminuer en Français, et les problèmes en orthographe s’accroître chez les élèves. Quand je lis la réforme actuelle du collège, ça m’affole, c’est de pire en pire, quand on dit que le niveau baisse, oui, il baisse de plus en plus !
Prof, c’est un métier très prenant. Ceux qui critiquent ne connaissent pas du tout ce travail. Les 18 heures de présence en cours pour un plein temps demandent plus du double de travail à la maison. J’avais beaucoup de corrections de copies qui demandaient souvent plus de temps de correction que celles d’un professeur de maths ! J’avais des classes de 30 à 35 élèves en moyenne. D’un autre côté, j’ai apprécié de faire aussi du théâtre de la poésie avec mes élèves. J’ai par exemple été contrainte d’enseigner l’histoire-géographie en BEP, en plus du français, alors que ce n’était pas ma spécialité d’origine ! Et j’ai également appris à cette occasion qu’on peut être inspectée dans n’importe quelle discipline que vous soyez spécialiste ou non.
Côté encadrement, l’arsenal de sanctions pour les élèves est clairement insuffisant, et je n’avais pas toujours de soutien de la direction des établissements où j’ai enseigné. Certains soutenaient délibérément les parents en cas de contradictions, ce qui était préjudiciable pour mon autorité.
J’ai été professeur principal pendant deux ans, et j’ai constaté pour certains jeunes, des parents laxistes ou absents, un manque d’éducation. C’est dommage. Je me suis lassée de tout cela, j’étais venue dans ce métier pour transmettre mes connaissances et non pour faire la gestion de classes parfois difficiles. Bien sûr, j’ai eu de très bons moments avec mes classes mais cela m’a fatiguée moralement et physiquement. J’en suis repartie d’autant plus facilement que je savais ne pas avoir la vocation pour ce métier. Je ne regrette pas cette expérience instructive mais je suis contente de faire enfin ce que j’aime aujourd’hui.
J’ai eu en effet l’opportunité de quitter l’enseignement en septembre 2001 pour devenir Secrétaire de Direction, en obtenant ma disponibilité.
Que faisiez-vous dans ce nouvel emploi de Secrétaire de Direction ?
J’étais chargée de la communication dans une société, cela a duré deux ans, et j’étais en lien avec des journaux du monde de la recherche. J’ai d’ailleurs ensuite été recrutée par l’un d’eux, la Gazette du Laboratoire (près de Roanne). Je suis partie au siège pendant 4 ans. Puis, j’ai renégocié avec ma direction de travailler à distance sur Paris, tout en restant salariée. Cela fait 12 ans que je travaille pour ce journal. J’ai enfin pu obtenir ma carte de presse dès que j’y suis rentrée. Un rêve réalisé et une vie professionnelle actuelle épanouie !
Quelles compétences apporte le métier de journaliste et vous ont été utiles pour enseigner ?
J’ai toujours eu la plume facile, une bonne orthographe, un esprit de synthèse, en allant direct à l’essentiel. Quand on devient journaliste, il faut être « clair, concret, concis ».
A l’ESJ, on nous apprend à rédiger de manière journalistique, à créer la titraille (titre/chapeau/intertitre/sous-titre..). Savoir utiliser ses connaissances personnelles, savoir transmettre l’information au lecteur tout en écrivant de manière claire, lisible et simple. Etre à l’aise au téléphone, à l’oral, à bien articuler, à sortir de sa timidité et aller vers les gens. Tout cela peut être appliqué dans l’enseignement. Par exemple, en français, j’ai initié mes élèves à découvrir un quotidien national, à s’entraîner à écrire des petits articles et j’ai même fait un mini journal télévisé avec une classe de 6e.
Etre devenue prof quelques années, c’est un plus ?
Oui, j’ai beaucoup appris. J’avais le sentiment de faire du théâtre face mes élèves, car prof, c’est être un comédien. On est sur scène, on doit être souvent de bonne humeur, du moins, on essaie même dans les difficultés. Je me suis affirmée à l’oral durant ces années d’enseignement et j’ai une bonne culture générale renforcée.
Que conseillez-vous aux enseignants qui voudraient devenir journalistes ?
Ce métier ne s’improvise pas. Il faut faire une formation continue, dans le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ) par exemple, puis commencer par des stages et des piges. Il faut savoir bien écrire, vulgariser l’information, être à l’aise autant à l’écrit qu’à l’oral. Et être mobile, disponible, pour les reportages, rentrer le soir, partir le week-end… et même faire du porte-à-porte si c’est nécessaire.
Il faut aussi savoir développer et entretenir son réseau relationnel, pour décrocher des interviews, des piges aussi. Etre pigiste, c’est difficile ! Les pigistes sont payés au feuillet (1.500 signes, environ 40 euros en moyenne). La moyenne mensuelle (sur 3 ou 12 mois) doit être supérieure à la moitié du SMIC pour obtenir la carte de presse. Cela dépend ensuite souvent du bon vouloir du journal qui vous emploie. Certains détournent la loi pour payer les pigistes en droits d’auteurs (Agessa). Car les employeurs paient alors moins de charges. Mais le problème de ce type de contrat est que ce n’est pas reconnu comme du journalisme. La commission de la carte de presse cherchera s’il s’agit d’une activité d’auteur ou de journaliste en fonction de la description des activités exercées et de la nature des entreprises. S’il s’agit bien d’une activité journalistique exercée à titre principal et procurant à l’intéressé la majorité de ses ressources, la carte sera délivrée.
Il faut être très actif, car plus le journal pour lequel on travaille est connu, plus on a de risques d’être payé au lance-pierre. Si l’article n’est finalement pas diffusé, on n’est pas toujours payé ! Le mieux est de travailler sur une rubrique de manière régulière.
Actuellement, avec le numérique, la presse est en crise, car les gens lisent de moins en moins la presse papier, et beaucoup de quotidiens et de magazines licencient. Ils préfèrent les pigistes, plus facilement éjectables, que des salariés qui leur coûtent trop cher.
Le CFPJ publie chaque année de nombreux ouvrages de conseils concernant le métier de journaliste que vous pourrez trouver à la Fnac par exemple.
Que pensez-vous de la réforme du collège ?
En Français, c’est aberrant. Ils nous présentent les programmes interdisciplinaires comme une nouveauté, alors que cela existait déjà en 1996-2001 avec les parcours pédagogiques. Ce ministre n’a rien inventé. Tout ce qui est proposé pour l’écrit comme pour l’oral, on le fait déjà depuis longtemps.
Quand je lis ces programmes, encore une fois écrits dans du jargon pédant, cela manque de cohérence. En français, faisons déjà en sorte qu’en primaire, les enfants arrivent en 6e en connaissant bien leur langue à l’écrit comme à l’oral, avec une bonne orthographe. Ceux qui ne maîtrisent pas ne passent pas et redoublent. Nous aurons ainsi dans le secondaire des élèves partant avec le même niveau et donc, les mêmes chances.
Actuellement, malgré ce que veut faire ce ministre, ce n’est et ne sera pas le cas ! Par ailleurs, vouloir supprimer le latin et le grec, bases de notre langue, en les noyant dans les cours interdisciplinaires, est hélas une erreur. La plupart des élèves de ces classes venaient de leur plein gré, motivés et de différents niveaux. Pour les classes bilangues, je connais une amie professeur d’anglais dans le public qui m’a dit que justement ce type de classe permet de donner une chance à tout élève d’améliorer son niveau d’anglais en ayant plus d’heures de cours. Ce n’est pas une classe élitiste, elle permet au contraire de relever le niveau de l’élève demandeur. Dans mon entourage, beaucoup d’enseignants sont en colère contre cette réforme qui nivelle le niveau général vers le bas. Et pourtant, au classement international de l’enseignement, on a déjà bien baissé !
Et si le métier devenir enseignant ne nécessitait plus de réussir un concours ? Jacques ATTALI, dont les idées ont inspiré la politique de plusieurs présidents de la République (François MITTERRAND, Nicolas SARKOZY, François HOLLANDE), dans l’interview qu’il consacre à Aide aux Profs, imagine une fonction publique où seuls les ministères régaliens recruteraient encore des fonctionnaires, les enseignants devenant tous des contractuels :
http://aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_display.asp&rub=_Nos_i[…]
Alain JUPPE, lui, s’intéresse de près à l’enseignement primaire, et au mode de gestion des ressources humaines de proximité, avec des idées fort intéressantes sur le recrutement des chefs d’établissement, et sur la mise en place d’un Conseil Educatif d’Etablissement composé d’enseignants missionnés par le recteur et le chef d’établissement pour réaliser des taches complémentaires de son action. Il reprend en cela l’idée que j’avais formulée auprès de Josette THEOPHILE le 20 avril 2010, et qui, depuis, a fait son chemin :
http://aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_Display.asp&ArticleID=4006
Alain JUPPE, dans la longue interview qu’il a consacrée à Aide aux Profs, pense aussi qu’il n’est plus concevable de garder un enseignant toute sa vie sans changement, et que le cumul d’activités accessoires que j’avais préconisé à Josette THEOPHILE via la création d’auto-entreprises, doit entrer plus largement dans la conceptualisation de la diversification des parcours professionnels des enseignants :
http://aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_display.asp&rub=_Nos_in[…]
Emmanuel MACRON, le Ministre de l’Economie et des Finances, dont les récentes déclarations rentrent en totale dissonance avec la négociation conduite avec les syndicats par le Ministre de la Fonction Publique, Marylise LEBRANCHU, sur les parcours de carrière des fonctionnaires, pense lui que les jeunes préfèrent devenir créateurs de startups que de devenir fonctionnaire, pour argumenter en faveur de la fin des avantages, notamment la sécurité de l’emploi, dont bénéficient ces salariés :
http://www.franceinfo.fr/actu/economie/article/emmanuel-macron-les-jeune[…]
La mobilité professionnelle et la précarité de l’emploi doivent-elles devenir la norme pour permettre à la France de retrouver le plein emploi ? C’est une tentation déjà initiée entre 2007 et 2012 par la voix de Christian JACOB, président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale en 2011 :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/07/christian-jacob-remet[…]
Il y a donc fort à parier que, dans les années qui viennent, les fonctionnaires aient à subir, et les enseignants en première ligne puisqu’ils en constituent plus de 20%, une fragilisation de leur statut, pour alléger les dépenses de l’Etat. Puisque Gauche et Droite en parlent à mots ouverts, ce n’est plus un tabou : nos politiques y pensent, chacun préférant laisser l’initiative à l’autre camp de s’y atteler. Dans leur visée, la charge de la pension civile de l’Etat, et en point de mire, le poids dans ses finances des retraites de ses 4.7 millions d’agents. L’ancien Premier Ministre François FILLON ne plaide-t-il pas pour une diminution des fonctionnaires, lui aussi ?
http://www.rtl.fr/actu/politique/fonctionnaires-chomage-Éducation-les-pr[…]
Aussi, la mise en place d’une Gestion des Ressources Humaines de proximité pourrait-elle prendre la forme d’un double système de recrutement : par concours, en recrutant moins d’enseignants fonctionnaires, et par la voie contractuelle, en en augmentant la part jusqu’à 50% des personnels. Ce rééquilibrage permettant alors de pallier au manque d’attractivité d’un métier qu’il n’est plus raisonnable, avec l’allongement des carrières à 44 ans voire plus, d’exercer de manière continue au même niveau, et surtout pas au même endroit. C’est ce que j’ai proposé dans ma contribution à l’ouvrage « Mobilité des cadres et administration » paru en juin 2015 :
http://aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_Display.asp&rub=_No[…]
Ce profond changement dans le recrutement facilitant le rajeunissement de la masse des enseignants, privilégiant alors les tranches d’âges 22-45 ans devant élèves, dont l’énergie exige une solide santé, tandis que l’Éducation nationale investirait beaucoup plus d’énergie et de créativité qu’elle ne l’a fait jusqu’ici dans des parcours professionnels hors enseignement pour ceux qui ne sont pas attirés par les fonctions d’inspecteur ou de chefs d’établissement, qui ne concernent toujours que 6% des enseignants au cours de leur carrière, l’un des taux les plus faibles de mobilité structurelle au sein de la fonction publique.
La nomination de Jean-Marie JESPERE (un recrutement symbolique, porteur d’espoir !), représentant du recteur de la Guadeloupe (Camille GALAP), comme adjoint au DGRH au Ministère de l’Éducation Nationale préfigure-t-elle d’un tournant en matière de GRH ?
Chargé du pilotage des ESPE, du pilotage des RH (et donc de l’action des CMC) au niveau des rectorats, et de la mobilité internationale, sa jeunesse et son dynamisme constituent déjà deux bons présages pour cette grande maison qu’est l’Éducation nationale :
http://www.lepelican-journal.com/saint-martin/Éducation/Jean-Marie-Jesper[…]
Sur les ESPE, il aura fort à faire, puisque plusieurs ont manifesté depuis janvier 2015 pour dénoncer le manque de formateurs, les effectifs pléthoriques, une rémunération déficiente en regard de la charge de travail, et une formation qui peine à convaincre :
- ESPE de Créteil :
http://grfde.eklablog.com/creteil-communique-de-presse-penurie-de-moye[…]
- ESPE de Paris :
http://iufmparis.canalblog.com/archives/2015/06/11/32199566.html
- ESPE de Nantes :
http://grfde.eklablog.com/nantes-penurie-de-moyens-a118736234
- ESPE de Bordeaux :
http://grfde.eklablog.com/espe-bordeaux-lettre-ouverte-a-madame-najat-vall[…]
- ESPE de Grenoble:
http://grfde.eklablog.com/ca-bouge-aussi-a-grenoble-a114570284
Sur le pilotage des Ressources Humaines, la tâche est aussi immense. Depuis l’année 2013, plus de 10.000 enseignants contactent un réseau amaigri (plus de 10 ont été réaffectés ailleurs depuis 2012) de Conseillers en Mobilité de Carrière, lesquels sont véritablement surchargés de demandes et n’arrivent plus à accueillir avec autant de réactivité que souhaitable les enseignants en demande d’une mobilité différente que celle de rester enseignant toute leur vie, ou chef d’établissement (beaucoup choisissent cette profession faute d’autre chose), ou inspecteur.
D’après les informations d’Aide aux Profs, les services de la DGRH envisageaient à la rentrée 2014 une externalisation du conseil en mobilité carrière, en prospectant vers l’APEC, l’AFPA, voire Pôle Emploi… l’Éducation Nationale n’étant pas en mesure d’aider tous ces enseignants en quête d’une reconversion, puisque ces 12 dernières années – depuis l’article 77 de la loi de 2003 instituant des secondes carrières – n’ont pas porté sur la conception de reconversions diversifiées hors enseignement. Le chantier des parcours professionnels des enseignants est encore immense, un véritable gisement inexploité.
L’Éducation nationale a ainsi montré qu’elle n’avait pas eu de vision de long terme ni de prémonition sur la transition démographique qui est en train de se dérouler dans le métier d’enseignant. À quand le changement ?
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