Par Julien Cabioch et Arnaud Brévier
Connaissez-vous l’application Sciences Ouest ? Le mensuel régional breton édité par l’espace des Sciences de Rennes s’ouvre au numérique. Que propose cette application ? Comment peut-on étudier les sciences à l’échelle régionale ? Rencontre avec Klervi L’Hostis, journaliste scientifique au magazine breton Sciences Ouest, pour qui « le concret suscite l’engagement des élèves pour les sciences ».
Comment présenter le magazine Sciences Ouest en quelques mots ?
Sciences Ouest présente l’actualité scientifique bretonne sur la recherche et l’innovation. C’est une revue mensuelle unique en France, publiée par l’Espace des sciences. Chaque mois, la rédaction part à la rencontre de chercheurs et d’industriels et consacre un dossier complet à une thématique particulière : énergies marines renouvelables, cosmétologie, design, navires d’exception …
Quels sont les sujets prioritairement abordés par le magazine ? En quoi ces ressources sont utilisables en cours de sciences ?
Nous traitons tous les sujets scientifiques à partir du moment où ils impliquent des bretons. Les sciences dures sont quand même plus présentes que les sciences humaines. La Bretagne est compétitive sur des domaines comme la Mer, l’agroalimentaire ou le numérique, mais aussi là où on l’attend moins. Rennes accueille par exemple la plus grosse concentration de chercheurs à travailler sur la reproduction humaine. C’est d’ailleurs le thème de notre prochain dossier. Sciences Ouest peut permettre aux élèves de contextualiser la science qu’ils apprennent en cours et de découvrir tout son potentiel.
Vous avez embarqué récemment à bord d’un navire océanographique pour suivre une campagne sur la dorsale médio-atlantique. Des moments surement extraordinaires au plus près des découvertes ?
C’est une expérience que je n’oublierai jamais. D’une richesse inouïe, autant sur le plan humain que scientifique. J’ai vécu pendant trois semaines au milieu de l’océan, sur un bateau immense, avec 30 marins et 40 chercheurs qui, ensemble, font avancer la science. Biologie, géologie, microbiologie, chimie, électronique, mécanique… Le mélange de disciplines est extrêmement stimulant. À chaque seconde, j’ingurgitais de nouvelles connaissances. J’ai tenu un blog pour raconter cette aventure au jour le jour. Il est toujours accessible sur le site de l’Espace des sciences.
Une application Sciences Ouest est désormais disponible. Que propose-t-elle ? Des retours sur les premières utilisations ? D’autres projets à venir pour le magazine ?
Depuis 2010, la rédaction devient davantage plurimedia avec des reportages vidéos, des diaporamas sonores et des interviews audios. La nouvelle appli Sciences Ouest, sortie en février 2015, met en avant ces formats. On retrouve également tous les articles d’actualité et les dossiers de la revue papier. La nouveauté, c’est aussi le fil info qui permet de rester connecter en permanence à l’actualité bretonne. D’après les premiers retours, le confort de lecture, la densité des informations et la diversité des formats sont très appréciés.
En tant que journaliste scientifique, quel regard portez-vous sur l’enseignement des sciences au collège et au lycée ? Comment favoriser l’engagement des élèves vers des études scientifiques en France ?
J’ai l’impression que c’est difficile pour un collégien d’imaginer à quoi pourra lui servir les cours de chimie ou de mathématiques plus tard. C’est très abstrait. Selon moi, toutes les façons de « donner à voir » aux élèves sont bonnes à prendre : visiter un laboratoire de biologie animale, discuter avec un chercheur passionné d’astronomie ou concevoir une exposition sur l’histoire des sciences, c’est du concret et je crois que ça suscite l’engagement des élèves pour les sciences.
Quels souvenirs avez-vous de vos cours de SVT ? Avez-vous gardé contact avec vos enseignants ?
Je me souviens que les cours de terminale étaient passionnants. J’étais très motivée, j’ai même commencé un IUT de génie biologique après le bac. J’adorais la génétique et ma prof était géniale. Il m’est arrivé de la croiser par hasard et de rester discuter un moment. Je crois que les enseignants apprécient de savoir ce que leurs élèves deviennent 10 ou 15 ans après.
Entretien par Julien Cabioch
Une journaliste à la Mer, le blog
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