Professeure documentaliste au collège Dargent, Ariane Delnord s’implique dans le « Salon du livre ados et jeunes adultes » organisé par trois librairies indépendantes lyonnaises. C’est l’occasion pour elle de promouvoir la lecture autour d’un événement fédérateur et de tisser des liens privilégiés avec des libraires motivés.
« J’avais été contactée par Mme Poly, de la mairie du 3ème arrondissement lyonnais », nous dit Ariane Delnord. « Ensuite, mes contacts ont été avec la librairie L’Esprit Livre, chez qui je me sers régulièrement. Ivan Berton avait repéré que je faisais volontiers venir des auteurs de littérature jeunesse au collège Dargent et c’est donc tout naturellement qu’il m’a proposé de faire venir un des auteurs invités pour le Salon au collège. Cela impliquait qu’au moins une de mes collègues de lettres participe avec une classe ou que le club lecture soit partie prenante de l’événement. Chaque année, les élèves lisaient au moins un livre de l’auteur invité et devaient produire des compte rendu de lectures, des critiques ou des productions originales, avec la complicité d’un professeur d’arts plastiques ». Ainsi, les productions des élèves sont exposées au CDI pour être présentées à l’auteur. Elles sont ensuite exposées au Salon du Livre, au grand public.
Historique d’un jeune salon
La première édition du salon a vraiment consacré l’heroic fantasy. Le plébiscite a notamment concerné les livres de grand format, ceux au format poche étant totalement ringardisés auprès du jeune public. La qualité des écrivains intervenant, le sérieux qu’ils ont apporté à la rencontre avec les jeunes, les magnifiques dédicaces de certains, ont contribué à la réussite qui a surpris par son ampleur. JM .Payet par exemple, a offert une véritable œuvre graphique en dédicace, ou encore L. Major qui a fait preuve d’imagination jusqu’au bout des paillettes qu’elle colle sur la page de garde ! Puis l’an dernier, c’est la littérature policière qui était à l’honneur, avec des pointures telles que JC Mourlevat, E. Brissou-Pellen , M-A Murail ou C Grenier qui ont d’ailleurs animé une table ronde autour de la place du polar dans la littérature jeunesse.
Pour les libraires, le salon est aussi un moyen de tisser des liens nouveaux. « Nous avons 3 motifs de satisfaction : la qualité des auteurs présents, ainsi que la qualité des échanges au cours des tables rondes; l ‘ambiance très conviviale sur le salon et les interventions dans des établissements scolaires », nous dit Emmanuelle Barbier, libraire. « Nous sommes très heureux de voir que le public visé des ados et des jeunes adultes répond favorablement à l’initiative en se déplaçant pour aller à la rencontre des auteurs. Au fil des années, notre collaboration avec les établissements scolaires s’intensifie », témoigne Ivan Berton, libraire de L’Esprit Livre.
Le travail avec les professeurs documentalistes
Le collège Dargent participe activement à chacun des Salons. Comment travaillent les libraires avec les documentalistes ? « Nous informons très tôt les établissements scolaires du thème, des auteurs invités dés que la liste est arrêtée, et des trois livres en lice pour le prix qui sera attribué par les lecteurs. Nous venons dans l’établissement pour parler des livres. Ainsi, la documentaliste peut ensuite travailler avec les enseignants de lettres à organiser la lecture des ouvrages, des échanges entre classes, la rencontre avec un auteur « , explique Emmanuelle Barbier. « Le collège Dargent et le travail réalisé avec la responsable de son CDI, Ariane Delnord, est un exemple de collaboration réussie. Chaque année, le CDI met en place un projet en lien avec le thème du salon ou avec l’ouvrage de l’un des auteurs. Cela peut donner lieu à la réalisation de textes ou bien de travaux en arts plastiques. Cette année, par exemple, des jeunes de classes de 5e et de 4e ont cherché à développer par des collages, des textes… un monde imaginaire à partir de la lecture qu’ils avaient faite du livre « Série 23 – Le bouclier » de Virginie Mège (ed. Dominum). Nous exposons ensuite ces travaux sur le salon lui-même tandis que les classes reçoivent l’auteur préalablement à la tenue du salon », affirme Ivan Berton.
A Montreuil, à Villeurbanne, à Dijon, à Saint Paul Trois Châteaux, s’ouvrent de nombreux salons du livre jeunesse. Or force est de constater qu’à partir de 13 ou 14 ans, les adolescents ne se reconnaissent plus dans les collections qui ont marqué leur enfance. Ils n’ont pas vraiment envie non plus de passer du côté de la « Littérature » jugée un peu barbante. Nous connaissons cette désaffection pour la lecture, cette rareté dans les visites spontanées au CDI à partir de la 4e. Cette érosion a diverses causes : peur d’être catalogué comme l’intello mais aussi, ce que confirment les professionnels des librairies, la difficulté à classer les livres par public, dans les rayons. Plus question à partir de 12/13 ans d’aller traîner vers les livres illustrés ! Aussi, les maisons d’édition ont-elles développé de nouvelles collections, commandé des thèmes porteurs, encouragé le créneau « cross age »….et les ados adorent cela ! Les adultes, aussi !
Mireille Roy
Pour en savoir plus sur la littérature « jeunes adultes »
http://www.reseau-canope.fr/tdc/fileadmin/docs/tdc_10[…]
Babelio
http://www.babelio.com/livres-/litterature-pour-adolescents/13688
Lirado
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