Comment améliorer les résultats de l’école ? Pour le premier syndicat du primaire, le Snuipp, cela passe par la relance de la formation et des nouveaux programmes de maternelle. Des exigences moins faciles à satisfaire qu’il n’y parait…
« L’amélioration de certaines performances observées à l’entrée au CP en 2011 n’a finalement pas d’effet sur le niveau global des élèves deux années plus tard en CE2″, remarque le Snuipp à la lecture de la Note d’information de la Depp. » Tout s’est trop focalisé sur la lecture au détriment des apprentissages mathématiques. Et dans le même temps, en lecture, l’accent a été trop mis sur le déchiffrage et pas assez sur la compréhension. » Le Snuipp remarque, comme la Depp, que le décodage et le dénombrement sont nécessaires mais pas suffisant pour une réelle maitrise des nombres et de la lecture.
« Cette étude est un appel à repenser les programmes et la pédagogie de l’école. Faire de la grande section un « pré-CP » focalisé sur les premiers déchiffrages n’améliore pas la réussite scolaire ultérieure. Comme l’a montré l’Inspection générale, les apprentissages prématurés profitent toujours aux élèves les plus forts et fragilisent encore davantage ceux qui sont en difficulté », continue le Snuipp. Ce dernier point n’est pas vraiment attesté puisqu’il n’y a pas de recul en éducation prioritaire selon la depp.
Le syndicat demande donc un nouveau cycle maternelle avec une nouvelle pédagogie et de nouveaux programmes d’élémentaire répartissant » de manière plus équilibrée ce qui relève des activités mécaniques d’entraînement et ce qui relève de l’accès au sens. » Mais en priorité, le syndicat demande de la formation. » Notre école a besoin en priorité d’un plan ambitieux de formation continue alimenté par les recherches récentes à destination des formateurs et des enseignants. A l’instar de ce qui avait été élaboré pour la lecture en 2003 et qui n’a jamais été exploité, le SNUipp-FSU demande la tenue d’une conférence de consensus sur les premiers apprentissages mathématiques. La synthèse de ces travaux de recherche doit être diffusée dans les écoles et utilisée en formation ».
Organisée en 2003, la conférence de consensus sur la lecture a effectivement fait autorité et reste sans doute valide. Une conférence identique pourrait être organisée pour les maths. Reste à diffuser chez les enseignants ses conclusion. Or on ne voit pas comment le ministère pourrait impulser une formation continue puissante alors que 800 postes ne seront pas pourvus à la rentrée 2014 et que la pression démographique s’exerce à plein dans les classes. Les problèmes de recrutement deviennent un noeud gordien où s’étouffe une éducation nationale qui n’arrive pas à assumer ses choix.
François Jarraud