Par Didier Missenard et Laure Étevez
Elle existait déjà pour les programmes de 5ème et de 4ème : la méthode proposée par le CRDP de Nantes vient de paraître pour les 6ème. À l’heure des problèmes ouverts et des travaux de groupe, c’est l’occasion de s’y intéresser de plus près. Témoignages.
Un travail collaboratif
Pour Aude Duvoid, qui enseigne au collège Camille Claudel de Montreux-Château, grâce à cette méthode, « les élèves ne sont pas rivaux mais collaborent. Ce n’est pas facile à faire intégrer à tous les élèves, car ils sont habitués à être mis en concurrence, à se comparer. » Dans ses classes, elle défend l’idée que « chacun a quelque chose à apporter aux autre ».
Ainsi, c’est le travail commun qui va permettre de construire le savoir mais aussi de le justifier. Par exemple, dans la classe de Sébastien Vincent qui s’est lancé dans l’aventure cette année, le calcul littéral a été abordé facilement avec les élèves de 4ème : ils en avaient besoin pour résoudre les problèmes. Et le fait de voir que ceux qui avaient travaillé sérieusement leurs exercices étaient plus performants en classe a permis de motiver les autres.
Plus de temps pour aider les élèves
Avec ce type de travail, le rôle de l’enseignant est différent. Il va pouvoir se déplacer plus facilement dans la classe, et prendre le temps de mieux écouter les discussions entre élèves. L’entraide entre élèves lui permet aussi de ne corriger qu’un travail par groupe. Ensuite les élèves se débloquent entre eux et le professeur peut plus facilement prendre le temps d’aider individuellement chacun en fonction de son niveau.
Une discipline plus attrayante
Côté élève, les mathématiques deviennent plus intéressantes. On s’éloigne nettement du cours classique qui peut faire peur aux élèves les plus fragiles. L’objectif, ici, est que chaque élève trouve sa place et avance en fonction de ses capacités. D’ailleurs, Aude Duvoid souligne que, depuis qu’elle utilise cette méthode, beaucoup moins d’élèves restent passifs.
Une progression spiralée parfois difficile à suivre
« Des maths ensemble et pour chacun » c’est aussi un travail spiralé qui permet de revenir plusieurs fois sur les notions au cours de l’année, permettant ainsi un meilleur apprentissage.
Mais pour Sébastien Vincent, stagiaire cette année à Carquefou, cela n’a pas toujours été simple : pour lui, il vaut mieux avoir déjà du recul sur sa pratique et surtout sur le programme et les objectifs à atteindre. Avoir plus d’expérience avant de se lancer, c’est aussi pouvoir mener les activités un peu différemment de ce qui est proposé dans le manuel pour mieux s’adapter au rythme de la classe.
Et pour les élèves et les parents, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver : le résumé de cours est succinct et donné le plus tard possible. L’objectif est de chercher, pas de travailler sur des exercices d’application, ce qui peut en déstabiliser certain.
Voilà ne proposition intéressante pour tous : à chacun de la tester, de s’en inspirer et de se l’approprier en fonction de sa pratique !
http://edition.crdp-nantes.fr/index.php?id=maths-ensemble-et-pour-chacun
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