Jennifer, Mohammed, Aude, Fatima. Des centaines de lycéens ont assisté le 21 mars à la remise des Prix des lycéens et apprentis organisé par la région Ile-de-France au Salon du livre. L’événement clôture des semaines de travail dans les établissements avec leurs professeurs, des auteurs et des acteurs de la filière, bibliothécaires municipaux et libraires par exemple. Faire choisir les lycéens, les accompagner dans leur lecture, leur faire rencontrer des auteurs bien vivants cela crée, pour Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région en charge des lycées, une « chaine vivante autour du livre » et une entrée parfois inespérée vers la culture.
« Cette année, on a réussi à renforcer le partenariat avec l’éducation nationale, les professeurs, les bibliothèques municipales et les libraires ». Pour Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région en charge des lycées, le prix régional est un événement important. « Beaucoup plus que l’année dernière les jeunes vont se sentir partie prenante de la famille du livre. Ils vont pourvoir continuer leurs découvertes dans les librairies et bibliothèques et leurs contacts avec les auteurs ».
Le concours et la classe
Le moment fort du prix c’est la rencontre avec les auteurs. « Ce sont des élèves qui se mettent des barrières, qui sont éloignés du livre », nous dit Carine Barthélémi, professeur de lettres histoire au lycée du bâtiment benjamin Franklin de La Rochette (77). La rencontre avec les auteurs les amène à prendre pied en littérature. « Les élèves entrent dans un rapport privilégié avec la lecture et la littérature » estime Christine Jvirblis, professeure de lettres histoire au lycée Simone Signoret de Vaulx le Pénil (77) et partenaire du lycée Franklin. Ils doivent lire au minimum 5 livres dans un délai assez court pour assurer leur vote. Ils apprennent à parler des livres. En cours de français, on récupère ces découvertes, ces envies, ces exemples littéraires aussi par rapport au programme. Au lycée Signoret, Mme Magnant, professeure de sciences médico-sociales, y trouve aussi son compte. « Cela permet aux élèves de lire des livres sur leur profession, la vieillesse, le chômage, le handicap. Ca leur ouvre d’autres champs de connaissances et c’est bien pour leurs examens. Ca les valorise aussi car ils lisent les mêmes livres que les lycéens de série générale ».
Au lycée général Jean Monnet de La Queue en Yvelines, ce sont des élèves de seconde de l’enseignement d’exploration littérature et société qui participent au prix. « Ca sensibilise les élèves à la littérature contemporaine qui est peu abordée en classe », nous dit Julien Ledda professeur de lettres. Rencontrer un auteur vivant ça change le regard sur la littérature ». Les élèves ont réalisé des scénarios de bandes dessinées avec un auteur. Ils ont aussi écrit de courtes intrigues policières. « C’est de l’écriture d’imitation. C’est très exigeant mais avec la venue des auteurs ça devient très motivant ». Pour Geneviève Dominois, professeure documentaliste, la rencontre avec les auteurs redonne le goût de lire aux élèves. Dans ce lycée un peu isolé, l’ouverture culturelle est une priorité pour elle et elle apprécie que le prix invite aussi les lycéens à participer à des événements en médiathèque et chez les libraires.
Une bibliothèque choisie
« On dote les 471 lycées franciliens avec les prix retenus par les lycéens », explique H Zoughebi. « Ainsi se constitue, à coté des livres choisis par leurs professeurs, d’année en année, une bibliothèque choisie par les jeunes ». Pour elle, le succès de ces prix repose sur une conviction : « la littérature reste encore vitale pour les jeunes ». La région soutient l’idée en dotant 7000 lycéens d’un chèque lire d’une valeur de 12 euros et le millier de participants au concours d’un chèque lire de 18 euros.
Les prix lycéens
A l’issue du concours, les lycéens franciliens ont fait leur choix. Aurélien Manya a été retenu par les lycéens du 77 pour son roman « Le temps d’arriver ». « La rencontre avec les jeunes (des lycéens de Bobigny) a été un vrai bonheur. Ils posent beaucoup de questions sur le travail, l’inspiration, et le métier d’auteur. C’est une expérience fascinante ». Paris a voté pour « Un dhikri pour nos morts » de Soeuf Elbadawi (ed. Vents d’ailleurs). « Un printemps à Tchernobyl » d’Emmanuel Lepage (ed. Futuropolis), pour le 78, « Deux étrangers » d’Emilie Frèche (ed. Futuropolis) pour le 91, « Un notaire peu ordinaire » d’Yves Ravey (ed. de Minuit) pour le 92, « Le ring invisible » d’Alban Lefranc (Ed. Verticales) pour le 93, « La part du feu » d’Hélène Gestern (Ed Arléa) pour le 94 et « 22, Placards ! » de Jacques Rebotier (ed AEncrages & Co) complètent les choix des lycéens.
François Jarraud
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