Par Elisabeth Laurent
L’un des plus prodigieux artistes du XIX ème siècle, Gustave Doré (1832-1883) est célébré au musée d’Orsay. Autodidacte, « touche à tout », Gustave Doré s’est intéressé à toutes les facettes de l’art de son temps. Il est surtout connu comme le plus illustre des illustrateurs, car il s’est mesuré aux plus grands textes. Son univers graphique est peuplé de créatures invraisemblables, de châteaux mystérieux, de paysages vertigineux. Son oeuvre multiforme occupe une place cruciale dans l’imaginaire contemporain, la BD lui réclame ses actes de naissance, et le cinéma s’est fortement inspiré de ses décors et de leur atmosphère. Le jeune public, à partir de 6 ans, est très attendu à cette rétrospective, en famille ou avec ses enseignants. De nombreuses animations lui sont spécialement réservées, des ateliers, des spectacles, des visites spéciales consacrées aux liens entre l’oeuvre de Doré et le cinéma.
Une exposition thématique
L’exposition « Gustave Doré, l’imaginaire au pouvoir » lève le voile sur tous les aspects de son art. La grande force de cette rétrospective d’envergure est de replacer les oeuvres non seulement dans leur contexte de création, mais également par rapport aux productions postérieures qu’elles ont inspirées, principalement au cinéma et en BD. L’artiste semble n’avoir eu aucune limite créatrice: dessinateur, caricaturiste, illustrateur, aquarelliste, peintre, sculpteur… Pas moins de 14 thèmes sont abordés pour rendre hommage à cet artiste protéiforme, dont les oeuvres oscillent entre le merveilleux et le terrible.
Gustave Doré intime et spectaculaire
La première partie de l’exposition regroupe les oeuvres de grandes dimensions, comme ses sculptures monumentales et étranges, ses toiles gigantesques dédiées au monde forain, aux saltimbanques, à la représentation de l’enfer et de la mort. Le thème des visions infernales a intéressé l’artiste tout au long de sa carrière.
De la caricature au paysage
La seconde partie tente de couvrir les différents aspects de son talent, jusqu’à son influence de venue évidente sur la bande dessinée, l’animation, et le cinéma. Avant de devenir le plus illustre des illustrateurs, Gustave Doré débute dans le domaine de la caricature et de la presse périodique. Mais très vite il se tourne vers l’illustration des auteurs contemporains (Hugo, Balzac, Poe..) et des grands classiques français, italiens, allemands, espagnols et anglais. Il se mesure aux plus grands textes. Ses illustrations de la Bible, de Dante, Rabelais, La Fontaine, Perrault, Cervantès, Milton, Shakespeare, remportent un succès immédiat en France et en Europe. Nombres d’éditions originales sont regroupées pour la première fois, pour le bonheur des petits et des grands. L’exposition consacre une part importante à un aspect de Gustave Doré moins connu, celui de peintre de paysages de montagne, car passionné d’alpinisme, il arpente la Savoie, la Suisse et même l’Ecosse, livrant de ses déplacements des visions spectaculaires et lyriques.
Son influence sur le cinéma
Les paysages merveilleux ou terribles de Gustave Doré inspirèrent nombre de réalisateurs, de Georges Méliès à la saga d’Harry Potter. Le « voyage dans la lune » de Méliès, La forêt maléfique de « Blanche Neige », les paysages impressionnants de « La Belle au bois dormant », les scènes spectaculaires des « Dix commandements », les décors de « La Belle et la bête »,du « Seigneur des anneaux », de la « Guerre des étoiles », de la saga d’Harry Potter, entre autres, sont inspirés des gravures de Gustave Doré. Il n’est pas de films sur la vie londonienne, de David Lean, Roman Polanski, ou Tim Burton qui ne soit influencé par les visions de Gustave Doré. L’exposition présente un subtil montage vidéo de gravures de l’artiste et de scènes oniriques, fantastiques, fantasmagoriques puisées dans l’oeuvre graphique de Doré.
La visite virtuelle
A l’occasion de l’exposition du Musée d’Orsay, la Bibliothèque nationale de France a numérisé 4220 gravures du département des Estampes et de la photographie et 20 livres exceptionnels de la Réserve des livres rares et précieux. La visite virtuelle reprend le parcours de l’exposition enrichi d’informations, d’illustrations, d’une biographie, de dossiers sur Doré illustrateur, peintre et sculpteur, d’interviews de spécialistes sur l’artiste.
Pour le jeune public
Le musée d’Orsay a programmé un festival « Il était une fois Gustave Doré de Méliès à Tim Burton », des visites-concerts « voir et entendre », des conférences, et des journées d’étude. Le musée propose des visites en famille, adaptées aux niveaux des enfants ( 5- 10 ans ou 8 -12 ans), des spectacles de marionnettes pour les jeunes à partir de 8 ans. Les ateliers « La bande à Doré » réservés aux enfants seuls, de 5 à 7 ans ou des 8 à 11 ans, leur donnent l’occasion de créer une bande dessinée à partir des héros qu’ils ont préférés dans l’exposition. Les ados de 12-15 ans ont la possibilité de suivre une visite spéciale « Ranc’arts, comme au cinéma » qui leur fait découvrir les liens entre l’oeuvre de Gustave Doré et les grands réalisateurs actuels, puis à l’issue du parcours de mettre en image, sous la forme d’un story-board leurs personnages de prédilection et de commencer un film.
Pour le public scolaire
Les enseignants peuvent réserver, auprès du service groupes des visites autonomes ou des visites guidées de l’exposition adaptées au niveau des élèves, du CP au CM2, de la 6 ème à la terminale. Les visites sont possible pendant toute la durée de l’exposition à l’exception de la dernière semaine. Elles peuvent être suivies d’un atelier.
Béatrice Flammang
L’exposition « Gustave Doré, l’imaginaire au pouvoir »
http://www.musee-orsay.fr/index.php?id=649&L=0&tx_ttnews[tt_news]=37172&no_cache=1
La visite virtuelle
http://www.expositions.bnf.fr/orsay-gustavedore/index.htm
Sur le site du Café
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