Le destin scolaire est-il déjà inscrit dans la profession et les revenus des parents ? Pisa 2012 apporte des réponses intéressantes à cette question qui éclairent la situation particulière de la France. Le dernier « Pisa à la loupe » le propose pour 4 catégories (les directeurs cadres de direction et gérants, les professions intellectuelles et scientifiques, les conducteurs de machines et ouvriers de l’assemblage et enfin les professions élémentaires). Le logiciel en ligne le fait pour 8 catégories.
Le niveau de maths des jeunes de 15 ans est il corrélé obligatoirement à la profession des parents ? L’OCDE propose un intéressant outil, basé sur Pisa 2012, qui répond à cette question. Il permet notamment de comparer des pays entre eux.
Ainsi il montre que le lien entre revenus et niveau n’est pas automatique. Par exemple, les revenus des parents de Shanghaï dont nettement inférieurs à ceux des parents américains. Pourtant le niveau de maths de leurs enfants est nettement supérieur.
Mais l’outil permet aussi d’observer l’écart entre les catégories sociales. Et la France se signale tout de suite par une caractéristique : c’est le pays où l’écart est le plus important entre les catégories sociales. En France la différence entre les enfants des professions élémentaires (ouvriers et employés non qualifiés) et ceux des professions intellectuelles atteint 100 points, soit environ 2 années d’école. En Finlande l’écart est deux fois moins important parce que le niveau des catégories populaires est nettement meilleur qu’en France. A Hong Kong l’écart serait encore plus faible.
Le message c’est qu’il n’y a pas de fatalité à ce que les enfants du peuple aient un niveau scolaire sensiblement plus faible que celui des catégories plus favorisées. Le second message c’est que c’est en France que le niveau social pèse le plus sur la réussite scolaire. C’est là où les injustices scolaires sont les plus flagrantes. Le ministère, en investissant dans le primaire et l’éducation prioritaire, a entendu le message. Mais pour lui donner sa vraie portée il faudrait aller plus loin. Ce message est-il accepté par la société dans son ensemble ? Dans le principe probablement. Mais dans la réalité d’un budget contraint parce que inscrit dans une économie en faiblesse ? Sommes-nous réellement prêts à assumer pleinement la priorité aux enfants des familles populaires ? Ou nous contentons-nous à demander le maintien partout du statu quo ?
François Jarraud
Pisa in focus
http://www.oecd.org/pisa/pisaproducts/pisainfocus.htm
Le logiciel Ocde
http://beta.icm.edu.pl/PISAoccupations2012/
Le coût de la rentrée
Comment a évolué le coût de la rentrée en France depuis 15 ans ? La question a de l’importance pour les familles qui bénéficient de la prime de rentrée. Elle l’est aussi pour le ministre de l’éducation puisque son ministère fait chaque année campagne contre la hausse des prix. Résultat selon l’Insee : le coût des vêtements et chaussures a augmenté moins vite que l’inflation, alors que ces produits ne se retrouvent pas dans les listes ministérielles. La papeterie, les livres ont augmenté autant que l’inflation.
Insee Première
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?id=4116&reg_id=0
Près de 1500 tarifs différents pour les cantines des lycées franciliens : c’est fini ! A la demande d’Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région en charge des lycées, le conseil régional vient d’adopter une réforme du tarif des cantines qui sera étendue à toute la région mais concernera dès la rentrée 2014 les départements de Seine Saint-Denis et du Val d’Oise.
Une étude de l’IAURIF a montré que les lycéens ne sont pas égaux devant la cantine. Le taux de fréquentation est directement lié à la composition sociale des établissements. Plus un lycée est populaire , moins élevé est le taux d’inscrits à la cantine. Le conseil régional veut donc faciliter l’accès des familles populaires aux cantines.
Après expérimentation dans 7 lycées cette année, une nouvelle tarification sera introduite dans 114 lycées du 93 et du 95 à la rentrée. Selon la région, la grille de tarification comprendra 10 tranches, avec un tarif plancher à 1,50 euro et un tarif plafond à 4 euros, en fonction du seuil du quotient familial CAF mensuel. La situation des familles en très grande difficulté relèvera l’aide sociale et du fonds social lycéen. Cette réforme devrait impacter les familles qui paient aujourd’hui des tarifs inférieurs à la moyenne régionale.
Mais Henriette Zoughebi attend aussi de cette réforme une amélioration du climat dans les établissements. En décembre 2013, elle nous avait confié : « c’est notre fierté de créer des conditions de réussite et de bien être pour tous les lycéens ».
Communiqué
http://www.iledefrance.fr/lycees-reforme-tarifs-cantines
Etude IAURIF
http://http//www.iau-idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_847/La_demi-p[…]
Article décembre
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2013/12/11122013Article63[…]
Sur le site du Café
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