Les nouvelles lois de décentralisation vont-elles bouleverser l’éducation ? A l’occasion des voeux 2014, le 29 janvier, Alain Rousset, président de l’Association des régions de France (ARF) est revenu sur les annonces présidentielles pour proposer une « clarification » de la décentralisation. L’ARF souhaite que les prochaines lois donnent aux régions des compétences en matière de développement économique, d’orientation, de formation et d’accompagnement vers l’emploi. L’éducation reste un domaine où des changements sont aussi possibles…
De nouvelles compétences économiques
« Un des problèmes culturels de fond c’est que tout est trop centralisé. L’Etat est responsable de tout. Or la proximité donne un regard différent sur l’entreprise ou le syndicat. La principale réforme que la France doive faire c’est la réforme de la décentralisation ». Alors que le Parlement va étudier la loi sur la formation professionnelle et l’Acte III de la décentralisation, les régions revendiquent nettement un nouveau partage des compétences et des compétences exclusives, à la place des compétences entremêlées existant actuellement.
Les revendications de l’ARF concernent principalement la vie économique. Les régions proposent un Pacte de responsabilité et d’action pour la modernisation du tissu industriel. Elles se sentent mieux placées que l’Etat pour soutenir les PME et lutter contre le chômage. L’ARF estime que « le principal doublon qui existe aujourd’hui est entre l’Etat et les régions ». Par suite c’ets là que des économies peuvent être faites en supprimant des services parallèles. D’où la revendication de compétences exclusives dans des domaines précis. En échange les régions attendent du gouvernement un soutien financier plus important. Elles soulignent que les régions en Europe ont généralement 10 fois plus de recettes fiscales qu’elles.
Mais l’éducation n’est pas loin…
L’éducation rentre dans les prochains textes de décentralisation. Ainsi les régions auront des responsabilités en matière d’orientation dans la prochaine loi sur la formation professionnelles.
Mais l’éducation est aussi un terrain mis en avant pour envisager de pousser al décentralisation plus loin. « Ce qui met en cause le modèle démocratique aujourd’hui c’est al fiction de l’égalité », a déclaré Alain Rousset. »Or on ne va pas dire que Henri IV donne les mêmes perspectives que le lycée de Bazas. La décentralisation a sauvé les lycées agricoles, les lycées professionnels , technologiques. Il est absurde de nous dire que nous mettons en cause l’égalité républicaine ! On a une dégradation de l’accès des jeunes à l’éducation car on n’a pas assez décentralisé l’éducation nationale. On ne va pas faire un bac aquitain, des programmes scolaires aquitains. Mais que demain les enseignants soient sous l’autorité de la région, je n’y vois pas d’inconvénient ».
Pour le président de l’ARF, « tout le monde voit que le modèle actuel ne marche pas, il n’y a qu’à voir Pisa. Mais chaque fois qu’on veut réformer c’est la levée de boucliers. Le conservatisme vient de ce que tout est national ». La refondation de l’éducation nationale passe-t-elle par sa régionalisation ? Le président de l’ARF n’est pas allé jusqu’à l’affirmer…
François Jarraud