Par Elisabeth Laurent
Rodin, un admirateur de l’Antiquité
Formation gratuite pour les enseignants, dossier pédagogique, l’exposition « Rodin, la lumière de l’Antique » propose un dialogue passionnant entre les sculptures antiques de son importante collection et celles de l’artiste. « L’art antique signifie bonheur de vivre, quiétude, équilibre, raison » écrivait Rodin en 1911. L’Antiquité était sa passion et il accumula, tout au long de sa vie, une gigantesque collection de …6000 pièces. L’exposition a bénéficié de prêts exceptionnels en provenance de Melbourne, de Boston, de Liverpool, de Londres, de Genève, et de diverses institutions françaises. Le jeune public est très attendu, avec sa famille, ou avec ses enseignants. Un livret-jeux est à sa disposition, des visites commentées et un dossier documentaire sont proposés aux enseignants.
« L’antique est ma jeunesse »
« L’antique est ma jeunesse » déclarait Rodin, signifiant, par là même, que sa passion pour l’antique était une grande source d’inspiration. L’exposition explore donc la place de l’antique dans l’oeuvre et la vie de Rodin, sous toutes ses facettes.Elle plonge le visiteur dans le processus créatif du sculpteur, et met en scène le lien unissant Rodin à l’antiquité gréco-romaine, depuis ses années de formation, jusqu’à sa mort en 1917. S’il commença par voir l’antique comme un objet de copie, Rodin, dès les années 1880, l’envisagea à travers le filtre des oeuvres de Michel Ange. A partir des années 1890-1900, le sculpteur s’approprie totalement la leçon de l’antique, en dépassant la question de l’influence, pour y puiser « bonheur de vivre, quiétude,grâce, équilibre, raison ». La trace de l’antique, celle de la « Vénus de Milo » en particulier, presque invisible, réapparaissait alors dans ses oeuvres tardives, comme la « Méditation », ou le « Monument à Whistler ».
Les oeuvres dialoguent
Les oeuvres dialoguent, les créations de Rodin, les modèles antiques qui les ont inspirées, les pièces de son immense collection parmi lesquelles il puisa, dans les vases grecs en particulier, un matériau d’assemblage pour ses sculptures. Le visiteur découvre une sélection de quarante-cinq sculptures, dix-sept dessins et une peinture de Rodin, mise en regard avec douze grands modèles antiques qu’il a admirés- « la Vénus de Milo »ou le « Diadumène » par exemple- et qui entrent en résonance avec son oeuvre. Le musée Rodin sort pour la première fois de ses réserves quatre-vingt neuf oeuvres de sa collection d’antiques grecs, étrusques et romains, vases et figurines en terre cuite, statues en bronze et en marbre, qui ont été restaurées à cette occasion. Un diaporama présente au public, à travers un choix de photographies anciennes, la collection d’antiques dans les lieux de l’artiste ainsi que les pages d’albums de son musée imaginaire.
Un parcours thématique en six étapes
La première section, consacrée à la recherche sur le corps masculin, offre aux visiteurs l’opportunité de comprendre la genèse du « Penseur », et d’admirer « l’Homme qui marche ».Dans la deuxième section, ils assistent à la « Naissance de Vénus », à travers plusieurs représentations féminines, dont la « Vénus de Milo » et la « Vénus de l’Esquilin ». Rodin en personne a composé un texte sur la « Vénus de Milo » telle était grande son admiration pour la célèbre sculpture.La troisième section expose les « métamorphoses », comment Rodin pratique l’assemblage des vases antiques de sa collection, avec ses propres figures en plâtre. L’objet du passé change de statut pour se confondre avec l’oeuvre du Maître. La quatrième section témoigne de l’engouement du sculpteur pour la littérature antique, particulièrement pour les Métamorphoses d’Ovide, et comment il y puisa l’esprit même de ses sculptures, telle « La Voix intérieure ». L’importance du dessin pour Rodin est relatée dans la cinquième section. D’abord copies des célèbres statues de l’Antiquité, ses dessins se libèrent et son trait se fait plus libre vis-à-vis du sujet pour aboutir à des oeuvres propres, bien qu’encore influencées par l’Antiquité.. Mais c’est dans l’art du portrait, thème de la dernière section, que Rodin exprime avec le plus de vigueur son rapport à l’antique. Il puise, dans la nature même de son modèle, les sentiments d’intériorité, de règle sur soi et de méditation qu’il prête à l’art gréco-romain. Les visiteurs peuvent y admirer, entre autres réunies exceptionnellement , « Mariana Russell portant un casque », « Pallas au Parthénon » et « Minerve sans casque » qui vient de Melbourne.
Autour de l’exposition
Lors d’une lecture théâtrale, « L’Antique, de l’ombre à la lumière » programmée le mercredi 5 février à 19 h, les sculptures descendront de leur piedestal pour livrer au public un florilège inattendu de réflexions, de méditations, nuancées selon les époques. Une journée d’études, le vendredi 17 janvier, propose au public de réfléchir aux liens entre l’art et la littérature de l’Antiquité, et de découvrir Rodin, auteur à son tour d’écrits sur ce thème.
Les visites en famille
Tous les dimanches à 15 h,une visite-conférence de l’exposition est prévue, sans réservation. Un carnet de jeux est à la disposition des jeunes visiteurs et des familles. Il propose des jeux d’observation, des questions et des activités ludiques qui permettent aux enfants de découvrir l’exposition.
Des formations gratuites pour les enseignants
Le musée Rodin propose aux enseignants d’Ile-de-France,des formations gratuites de 2h30, à des dates précises selon les académies, pour approfondir leur connaissance sur la sculpture, situer l’oeuvre de Rodin dans le contexte de son époque et en apprécier toute la modernité.Elles sont une aide à la construction d’axes de travail et peuvent orienter le choix d’une visite accompagnée ou autonome. Elles doivent impérativement être réservées auprès du service d’action culturelle, au 01 44 18 61 24. La prochaine formation, réservée à l’académie de Créteil, est prévue le 16 janvier.
Des visites adaptées aux niveaux des élèves
Un copieux dossier documentaire d’une trentaine de pages, est à la disposition des enseignants pour leur présenter l’exposition et leur donner des pistes de travail avant et après la visite scolaire. Les enseignants ont la possibilité d’organiser des visites autonomes, avec droit de parole. La location du « pack audiophone » est impérative pour les groupes scolaires à partir de la sixième. Il comprend un émetteur avec micro-cravate pour le conférencier, et des récepteurs avec ou sans casque pour les élèves. Les enseignants peuvent opter pour la visite commentée par un conférencier du musée, » Rodin, la lumière de l’antique ». Autour d’un même thème, la visite est adaptée aux niveaux des élèves concernés, écoliers à partir du CP, collégiens ou lycéens. Ces activités sont à réserver auprès du service d’action culturelle du musée.
Un article de Béatrice Flammang
L’exposition « Rodin, la lumière de l’Antique » jusqu’au 16 Février
http://www.musee-rodin.fr/fr/expositions
Exposition Joan Fontcuberta à la MEP
Une exposition de Joan Fontcuberta, « Camouflages », est organisée par la Maison européenne de la photographie (Paris) du 15 janvier au 16 mars 2014.
Artiste contemporain catalan, Joan Fontcuberta a connu pendant sa jeunesse la dictature franquiste, et avec elle la censure et la falsification de l’information. Diplômé en sciences de l’information, théoricien, critique, historien et professeur, il questionne dans son travail toutes les formes de prétendue vérité. Son œuvre, s’appuyant sur les possibilités offertes par l’image photographique et ses capacités de manipulation, nous entraine dans une réalité à la fois vraisemblable et insolite.
Cet artiste est inscrit au programme limitatif de l’option facultative de terminale.
Le site
http://www.mep-fr.org/evenement/joan-fontcuberta/
Sur le site du Café
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