Devant le Conseil supérieur de l’éducation le 6 décembre, le ministre de l’éducation a annoncé la création de 4000 postes au collège pour accompagner les élèves et favoriser le travail en équipe. L’idée est bien ancrée dans le projet ministériel : Vincent Peillon avait déjà développé cette idée en septembre dans un entretien accordé au Café pédagogique. Pour autant l’application reste à définir.
Une idée qui vient de loin
« Enseigner dans un collège de l’éducation prioritaire ce n’est pas la même chose que de faire cours dans un collège de centre ville. Il faut donc que les équipes, qui savent mieux que personne comment répondre aux besoins des élèves, aient la capacité de s’organiser pour le faire ». A la veille de la rentrée 2013, Vincent Peillon avait défendu l’idée de soutenir le travail en équipe des enseignants en opposant l’autonomie des équipes et celle des établissements. « C’est de la question de l’autonomie pédagogique, de l’autonomie des équipes, dont je parle ici, et non de l’autonomie « de l‘établissement » c’est à dire de la privatisation de la gestion telle que la concevait la droite. Nous allons réfléchir à ces moyens, et nous allons permettre ces pédagogies ».
Le 3 décembre, en réponse à une question du Café, V Peillon déclare : « Le temps d’accompagnement pédagogique doit être inscrit dans un volet d’heures supplémentaires pour les équipes pédagogiques… Il y aura des moyens accordés aux enseignants , plusieurs heures hebdomadaires pour s’organiser autour de leurs projets pédagogiques et traiter la difficulté scolaire. Il y aura des moyens en postes. Cela changera les pratiques pédagogiques ». Entre temps, il n’est plus question des seuls collèges prioritaires.
La déclaration ministérielle
Le 6 décembre, le ministre confirme que « sans bouleverser les horaires de chaque discipline, la réforme des programmes s’accompagnera de l’introduction de temps d’accompagnement pédagogique au sein des enseignements, et un volant d’heures professeurs sera alloué pour donner aux équipes davantage d’autonomie. Afin de traduire sur le terrain ces transformations pédagogiques, 4 000 postes seront créés dans les collèges ».
Dans l’expectative
De source syndicale nous avons appris que ces 4000 postes seraient des équivalents temps plein, c’est à dire éventuellement des heures d’enseignement créées pour l’occasion. Selon Le Figaro, ces postes seraient étalés sur trois ans, soit 1500 seulement pour la rentrée 2014. Le quotidien affirme qu’un volant d’heures sera alloué à chaque niveau de4 heures en 6ème à 2 en 3ème pour les équipes.
Dans tous les cas ces moyens restent modestes par rapport aux ambitions annoncées. 4000 postes représentent 72 000 heures soit de 10 à 14 heures par collège si l’on tient compte ou pas des 1777 collèges privés sous contrat. On est donc amené à réfléchir plus loin. Dans quelle mesure la refonte des programmes pourrait-elle permettre de dégager des volumes horaires disciplinaires ? Cela avait été évoqué à un moment au moins pour la 6ème. La lettre de mission donnée par V Peillon au Conseil supérieur des programmes appelle d’ailleurs à recalibrer les programmes pour les rendre réalistes.
Reste ensuite le modèle pédagogique. On a connu dans le temps les 10% pédagogiques, les modules et encore d’autres formules comme l’accompagnement au lycée. Dans la réflexion de départ, ces heures étaient destinées à l’éducation prioritaire. Seront-elles ciblées sur des catégories d’établissement ? Seront-elles débloquées sur projet pédagogique ? Nul ne le sait.
L’idée de donner de la liberté aux équipes et donc de les faire exister concrètement est une piste tout à fait prometteuse pour le système éducatif. Il reste à définir précisément les volumes, quitte à affronter les lobbys disciplinaires, et à accompagner la mise en place de façon plus fine que pour l’accompagnement au lycée.
F Jarraud
L’annonce officielle
http://www.education.gouv.fr/cid75585/de-nouveaux-programmes-de-la-maternelle-au[…]
Le 3 décembre
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2013/12/03122013Article635[…]
Entretien du 29 août 2013
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2013/09/02092013Article63[…]
Le Conseil supérieur des programmes devrait très rapidement demander au ministre de supprimer la note de vie scolaire après que l’avis du CSP ait officiellement été publié. La note de vie scolaire a été gommée par la nouvelle loi d’orientation. Elle n’existe plus légalement qu’en 3ème dans la mesure où un texte sur le brevet la mentionne.
Consulté par le ministre, le CSP a rendu public son avis sur la note. « La procédure d’attribution de la note de vie scolaire repose sur un mécanisme trop complexe », note le CSP. « Interprétée de façon diverse, elle ne permet pas d’établir une évaluation reconnue par tous comme claire et équitable. Les observations montrent qu’elle n’a pas permis d’améliorer la situation de la « vie scolaire », notamment dans les établissements les plus difficiles… Ces difficultés expliquent les critiques largement partagées concernant la note de vie scolaire et conduisent le Conseil supérieur des programmes à recommander qu’il soit mis fin dès l’année scolaire 2013-2014 à la procédure d’attribution de cette note… Il semble enfin souhaitable de rappeler que les collèges conservent la possibilité, dans le cadre de leur projet d’établissement, de valoriser les comportements positifs correspondant au champ de l’actuelle note de vie scolaire ».
L’avis
http://www.education.gouv.fr/cid75507/page.html
Double enterrement pour la note de vie scolaire
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2013/09/06092013Article63[…]
Sur le site du Café
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